Les nouvelles Routes de la Soie et l’Asie Centrale : l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) en première ligne… (E. Dupuy)

La tenue, les 7 et 8 juin 2017, à Astana, au Kazakhstan, du 17ème Sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS, crée le 15 janvier 2001) aura été l’occasion de mettre en exergue la spécificité de la seule Organisation intergouvernementale réunissant 5 des 6 États d’Asie centrale – ex-républiques soviétiques (à l’exception du Turkménistan) et la seule créée et de facto « influencée » par Pékin.

Source

Au-delà, c’est désormais les interactions géo-économiques et les convergences géopolitiques entre l’OCS et le projet chinois des « nouvelles Routes de la Soie » (One Belt, One Road, OBOR) qu’il convient de prendre en compte afin de se rendre compte combien ce nouveau « Grand jeu » va profondément bouleverser les relations internationales.

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N° 63 : Russie, stratégie des limites – Yémen, cœur arabique

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Russie : stratégie des limites

Ces dernières semaines, on a bien sûr beaucoup parlé de Trump mais quasiment autant de la Russie de Poutine. Que ce soit en Syrie, en Libye, en Amérique, en Europe ou en Ukraine, au pôle Nord ou en Asie centrale : elle était partout. De quoi s’agissait-il ? Retour à la guerre froide, marque d’une superpuissance, expression d’un fantasme, fascination d’une réussite ? Un peu de tout cela mais finalement, trop rares sont ceux qui observent à froid la puissance russe, détaillent ses atouts (réels) et ses faiblesses (tout aussi marquées, cf. LV 44), et analysent la stratégie suivie par Moscou, mélange de méthode, de calcul, de pragmatisme et d’instinct atavique. Bref, après les enthousiasmes douteux et les indignations faciles, le temps est venu de penser stratégiquement la Russie […].

Yémen, cœur arabique

Le conflit inter-yéménite qui s’intensifie sous nos yeux renvoie à trois dossiers essentiels : la gouvernance arabique, la sécurité du golfe d’Aden et la tension islamiste régionale. Et pour nous à des enjeux stratégiques : l’équilibre politique de la péninsule arabe entre Méditerranée orientale, Corne de l’Afrique et Golfe arabo-persique ; la fluidité du trafic maritime mondial sur l’artère vitale qui relie Shanghai à Rotterdam via la mer de Chine, le détroit de Malacca, le Bab el Mandeb, Suez, Gibraltar et Ouessant ; et enfin le foyer radical d’un islam politique qui enflamme le monde musulman […].

Lorgnette : Aller sur la lune

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Activité des chercheurs de La Vigie

Vous le savez, La Vigie travaille avec un certain nombre de chercheurs associés (voir ici). En ce début d’année, il est bon de signaler leur activité.

Ainsi, Matthieu Boulègue parlera mardi soir puisque le programme Sogdiane du CAPE (Centre d’Analyse de la Politique Etrangère) vous invite à la conférence : Eurasie post-soviétique : une bombe à retardement ? Le mardi 24 janvier 2017 de 18h à 20h Ecole Militaire, Amphithéâtre Lacoste Entrée au 1 place du Maréchal Joffre Amphithéâtre Lacoste. Une Ukraine divisée entre Est et Ouest, une Russie de retour au premier plan, une stabilité de plus en plus fragile dans l’Asie Centrale et dans le Caucase… après une année 2016 riche en événements, quelles perspectives en 2017 ? Avec  :

  • « Russie – OTAN : évolution des tensions », Mathieu BOULEGUE, analyste du CAPE, en charge du programme Sogdiane sur l’Eurasie ; associé au cabinet de conseil AESMA
  • « Asie Centrale et Caucase : une montée des périls sécuritaires en 2017 ? », Didier CHAUDET, Directeur de la publication du CAPE ; chercheur associé, IFEAC (Institut Français d’Etudes sur l’Asie Centrale, Bichkek)
  • « Ukraine : Quand l’espace de liberté d’internet se fait champ de bataille », Christine DUGOIN-CLEMENT, analyste du CAPE, spécialiste des questions de guerre cyber et informationnelle, doctorante à la Sorbonne Paris 1

Inscription avec date et lieux de naissance auprès du Secrétariat du CAPE : cape.europe(a)gmail.com ou de cdugoin(a)gmail.com. N’oubliez pas de vous munir d’une pièce d’identité.

Signalons également la parution du numéro 4 d’ Orients Stratégiques, la revue dirigée par Pierre Berthelot. Elle est publiée chez l’Harmattan (voir ici pour le lien direct et ici pour le site de la revue). Elle s’intitule « Les frontières dans le monde arabe : Quels enjeux de pouvoirs  aux marges des États ?« . Le numéro est dirigé par Daniel  Meier.

Vous pouvez aussi lire le compte-rendu publié dans le site « Les clefs du Moyen-Orient ».

JDOK

Expulsion des agents russes: un règlement de compte entre Obama et Trump ?

En cette fin d’année, la presse grand public nous sollicite ! Après les Échos il y a deux jours, le Figaro aujourd’hui (lien ici), à la suite de la controverse Obama/Poutine. JDOK

FIGAROVOX/TRIBUNE.-Jean Dufourcq, amiral (2S), voit dans l’expulsion d’agents russes la volonté de Barck Obama de gêner les premiers pas de Donald Trump, en empêchant un rapprochement avec la Russie.


Jean Dufourcq, contre-amiral en 2e section, est aujourd’hui est Rédacteur en chef de La Vigie, lettre d’analyse stratégique. Il est membre honoraire de l’Académie de marine et ancien rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale.

Par un décret présidentiel, Barack Obama vient de prendre des mesures de rétorsion contre la Russie accusée d’avoir mené des cyberattaques contre les États-Unis pour influencer le cours de l’élection présidentielle américaine. Il s’agit d’une des dernières décisions du président partant qui donne l’impression de profiter de sa fin de mandat pour lâcher des coups qu’il avait longtemps retenus: c’est ce que suggère aussi la récente abstention aux Nations-Unies lors d’un vote condamnant la colonisation israélienne. Quelle est la portée de ces mesures antirusses ?

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Etudes Stratégique n° 4 : La France vue par ses proches

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La France est-elle intimidante, résolue, respectable, aimable, cohérente, fiable ? Comment est-elle perçue à l’extérieur ?

Ces questions, avec d’autres, (Quels sont les atouts stratégiques de la France ? Quels sont ses défauts et limites ? Quels accords stratégiques ou quels projets faudrait-il développer en commun ?), nous les avons posées à des chercheurs de pays proches de la France, voisins et partenaires.

 Cityscape with Eiffel Tower

Tous ont répondu sans fard, signe que la France continue de ne pas laisser indifférent, au plan stratégique. Elle demeure donc un acteur qui compte. Nous déplorons toutefois que les chercheurs américains sollicités, trop occupés par la force des débats de l’élection présidentielle américaine, aient passé leur tour : faut-il y voir un désintérêt pour la France ou l’habituel américano-centrisme ?

On lira ci-dessous ces contributions diffusées au premier semestre 2016 comme un large tour d’horizon des regards portés sur la France par des proches. On découvrira avec une certaine surprise que la principale pétition qui se dégage de ces propos parfois lapidaires est que, dans le désordre actuel, la France doit d’abord être la France, autonome, lucide, engagée et impartiale, ce qu’elle n’est sans doute plus assez.

Ainsi, pour reprendre les trois questions proposées, la plupart des auteurs reconnaissent à la France d’être la première puissance militaire européenne et qu’elle est quasiment la seule nation européenne à avoir un rôle à l’échelle du monde. A contrario, le principal reproche qu’on lui fait est de ne pas assez coopérer ou, plus exactement, de se comporter de façon unilatérale (et non intergouvernementale). La plupart des auteurs répondent enfin qu’il y a des espaces de coopération entre leur pays et la France : ici, la diversité des demandes empêche d’identifier un axe clair, ce qui suggère que la ligne stratégique de la France doit être multiple et s’orienter selon plusieurs axes (européen, africain, mondial par exemple).

Il sera bon de s’en souvenir à la relève de législature en mai 2017.

Notons enfin que chacune de ces analyses, publiées dans La Vigie au premier semestre 2016, doit être lue en conservant à l’esprit sa date de parution et les événements qui faisaient alors l’actualité. Parfois, cela peut éclairer le propos.

Bonne lecture. JDOK

La France stratégique vue de :

 

  1. Tunis (Abderaouf Ounaies)-                                     6 janvier 2016
  2. Grande-Bretagne (Julian Lindley-French)-          20 janvier 2016
  3. Madrid (Felix Arteaga)-                                            3 février 2016
  4. Rome (Ferdinando San Felice di Monteforte)-    17 février 2016
  5. Belgique (André Dumoulin)-                                    2 mars 2016
  6. Bucarest (Gheorge Ciascai)-                                     16 mars 2016
  7. Rabat (Jawad Kerdoudi)-                                          30 mars 2016
  8. Varsovie (Andrzej Szeptycki)-                                  13 avril 2016
  9. Stockholm (Lars Wedin)-                                          27 avril 2016
  10. Beyrouth (Georges Corm)-                                        11 mai 2016
  11. Bamako (Moussa Mara)-                                           25 mai 2016
  12. Berne (Alexandre Vautravers)-                                 8 juin 2016
  13. Moscou (Anna Dudar)-                                              22 juin 2016
  14. Berlin (Detlef Puhl)-                                                   6 juillet 2016
  15. Alger (Abdennour Benantar)-                                  20 juillet 2016
  16. Zagreb (Jugo Joz)-                                                      Inédit

Photo via Rob Potvin via VisualHunt.com

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N° 45 (gratuit) : Médoc | Stratégie terrestre | Stratégie 2017 : vu de Moscou

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45 stratégie terrestre

Extrait des articles présents dans cette lettre :

Médoc

C’est le nom abrégé de la Méditerranée occidentale. C’est aussi celui d’un espace d’importance stratégique pour la France, l’un des trois réservoirs potentiels de progrès décisifs pour notre pays, avec la francophonie et la perspective océanique déjà évoquée (cf. LV 41). Un espace clef à bien définir et considérer aux plans géopolitique, socioculturel et économique. Ce bassin dont nous sommes riverains concentre les défis et les multiples atouts d’un vrai foyer de la mondialisation. […]

Stratégie terrestre

Peut-on parler de stratégie terrestre ? Historiquement, elle constitue la matrice de tous les raisonnements stratégiques et les grands stratégistes se sont d’abord penchés sur elle. La stratégie navale est venue ensuite, sans parler des autres stratégies de milieu (aérienne, nucléaire, spatiale, cyber…) qui sont apparues au XXè voire au XXIè siècle pour la dernière. De Végèce à Machiavel, de Guibert à Clausewitz, de Jomini à Foch, les plus grands théoriciens ont d’abord pensé la guerre terrestre.

Désormais, le combat est interarmes, interarmées et intègre de multiples dimensions et milieux, au point qu’il est incongru de s’interroger sur la seule stratégie terrestre. Pourtant, il reste des armées de Terre qui doivent relever à elles seules des défis stratégiques. Alors qu’Eurosatory vient de se terminer, que l’armée de Terre française a adopté son modèle « Au contact », que les conditions d’emploi sont plus variées que jamais, il nous semble utile d’aborder cette stratégie. […]

Lorgnette : Le verrou sahraoui

Stratégie 2017 : vu de Moscou (Anna Dudar)

Ce qui caractérise la position stratégique actuelle de la France, c’est son appartenance à l’UE et à l’OTAN. Dès lors que la France est l’une des grandes places du système de relations transatlantiques, sa posture compte dans le dialogue entre États membres de l’UE et entre Européens et Américains. La France a pu ainsi compenser la perte d’un rôle politique global à la fin de la guerre froide. Mais le renoncement, lié à des divergences, à une active politique de solidarité avec ses partenaires a eu un impact négatif sur les intérêts de la France. […]

JDOK

Source image : http://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/les-equipements-de-l-armee-de-terre-la-modernisation-en-marche

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N°44: Limites russes | Stratégie navale de la France | Stratégie 2017 : vu de Berne

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

44 Limites russes

Limites russes

Depuis plusieurs mois, nous avons régulièrement signalé l’habileté stratégique de la Russie poutinienne. Pour autant, cela ne fait pas de nous des fervents supporters du Kremlin. À l’heure où certains grossissent la menace, il nous paraît aussi utile d’évaluer les limites russes actuelles : une juste appréciation du rapport de force est seule gage d’un calcul stratégique adapté. Or, l’ours russe est plus faible qu’il n’y paraît à certains mais plus résilient que d’autres l’espèrent. Surtout, il est rationnel, ce qui constitue une force déterminante. […]

Stratégie navale de la France

La puissance a toujours eu une dimension maritime, et c’est chaque jour plus vrai (cf. LV 41, ambition maritime). Trois espaces clés du monde, les zones de coprospérité nord-américaine, euro-méditerranéenne et sud-asiatique, sont interconnectés par leurs façades maritimes et liés par leur forte dépendance à la mer pour leurs approvisionnements et leurs échanges. Dans ces espaces, les flottes de guerre les plus importantes du monde sont à l’Ouest mais celle, dominante, des États-Unis a désormais pivoté vers l’Asie où les puissances régionales de l’Est sont avides de stature militaire et navale, en Inde, en Chine, Corée du Sud ou au Japon. Bien des enjeux et des vulnérabilités se sont installés en mer mais derrière la ligne d’horizon au loin, comme toujours, l’action navale se fait sans témoins ni spectacle. Pour sécuriser les approches côtières nationales et les espaces océaniques communs, les marines de guerre doivent entretenir des missions permanentes, lourdes à supporter. Cela vaut évidemment pour la Marine nationale. […]

Lorgnette : Déboires à Ankara

Stratégie 2017 : vu de Berne (Alexandre Vautravers)

Une vision suisse de la stratégie française a-t-elle un sens pour un État neutre depuis 1815 ? Et pour un pays que la diplomatie, la volonté de défense et une armée de citoyens-soldats ont préservé de la guerre depuis… Napoléon Ier ? […]

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Source image : dmitry_ryzhkov via Visual hunt / CC BY-NC-SA

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Étude stratégique La Vigie n° 1 : De la retenue russe en Syrie

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Extrait de l’étude stratégique présente dans cette lettre :

De la retenue russe en Syrie

Beaucoup a été dit sur l’annonce par Vladimir Poutine du retrait partiel de ses forces en Syrie. Un mot réunit les analyses et leurs points de vue divers : surprise. Là-dessus, tout le monde s’accorde, Poutine a surpris la communauté internationale. Voici peut-être les premières leçons : la capacité de la direction russe non seulement à maîtriser le temps stratégique mais aussi à gérer ses déclarations publiques ; et l’autisme des analystes. Cela relativise grandement les propos de ceux qui affirment que la Russie n’a pas de soft power. Disons qu’il diffère du soft power occidental, parce que s’il dispose de moins de moyens massifs, il réussit pourtant à changer la donne. Or cette leçon peut être tirée de l’ensemble du dispositif russe en Syrie. Car Moscou, avec finalement des moyens limités (qu’on les compare simplement aux moyens américains ou de la coalition qu’ils actionnent), réussit à obtenir des gains réels. S’il est facile de dire qu’il n’a pas tout obtenu (moyen fréquent de dévaloriser le succès), constatons pourtant qu’il a obtenu beaucoup et vite, là où on lui prédisait seulement l’échec et l’enlisement. Pour autant, une appréciation mesurée de la situation ne peut se contenter de cette seule évaluation, puisque beaucoup d’incertitudes demeurent, qu’elles aient trait aux acteurs mais aussi aux événements en cours. De même, alors que la plupart des commentaires occidentaux se sont focalisés sur la place de la Russie dans l’ordre international (façon de discuter ses rapports avec un Ouest fantasmé), finalement peu de choses ont été dites sur les conséquences locales et régionales, pourtant la priorité de Moscou. […]

Poutine Lavrov

Source image : http://en.kremlin.ru/events/president/news/51511

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