Le 26 mai dernier se tenaient en Belgique non seulement des élections européennes mais aussi des élections législatives. À force de parler de Bruxelles pour désigner l’Europe, on oublie qu’elle est la capitale d’un royaume indépendant depuis 1830. Or ces élections sont inquiétantes car elles confirment que le processus d’agonie du pays se poursuit, sans que personne n’y prenne garde. Voilà un autre symptôme de la grave épidémie politique européenne.
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La France est-elle intimidante, résolue, respectable, aimable, cohérente, fiable ? Comment est-elle perçue à l’extérieur ?
Ces questions, avec d’autres, (Quels sont les atouts stratégiques de la France ? Quels sont ses défauts et limites ? Quels accords stratégiques ou quels projets faudrait-il développer en commun ?), nous les avons posées à des chercheurs de pays proches de la France, voisins et partenaires.
Tous ont répondu sans fard, signe que la France continue de ne pas laisser indifférent, au plan stratégique. Elle demeure donc un acteur qui compte. Nous déplorons toutefois que les chercheurs américains sollicités, trop occupés par la force des débats de l’élection présidentielle américaine, aient passé leur tour : faut-il y voir un désintérêt pour la France ou l’habituel américano-centrisme ?
On lira ci-dessous ces contributions diffusées au premier semestre 2016 comme un large tour d’horizon des regards portés sur la France par des proches. On découvrira avec une certaine surprise que la principale pétition qui se dégage de ces propos parfois lapidaires est que, dans le désordre actuel, la France doit d’abord être la France, autonome, lucide, engagée et impartiale, ce qu’elle n’est sans doute plus assez.
Ainsi, pour reprendre les trois questions proposées, la plupart des auteurs reconnaissent à la France d’être la première puissance militaire européenne et qu’elle est quasiment la seule nation européenne à avoir un rôle à l’échelle du monde. A contrario, le principal reproche qu’on lui fait est de ne pas assez coopérer ou, plus exactement, de se comporter de façon unilatérale (et non intergouvernementale). La plupart des auteurs répondent enfin qu’il y a des espaces de coopération entre leur pays et la France : ici, la diversité des demandes empêche d’identifier un axe clair, ce qui suggère que la ligne stratégique de la France doit être multiple et s’orienter selon plusieurs axes (européen, africain, mondial par exemple).
Il sera bon de s’en souvenir à la relève de législature en mai 2017.
Notons enfin que chacune de ces analyses, publiées dans La Vigie au premier semestre 2016, doit être lue en conservant à l’esprit sa date de parution et les événements qui faisaient alors l’actualité. Parfois, cela peut éclairer le propos.
Bonne lecture. JDOK
La France stratégique vue de :
Tunis (Abderaouf Ounaies)- 6 janvier 2016
Grande-Bretagne (Julian Lindley-French)- 20 janvier 2016
Madrid (Felix Arteaga)- 3 février 2016
Rome (Ferdinando San Felice di Monteforte)- 17 février 2016
Ennemi. Le mot a été prononcé par un ministre européen à l’encontre d’un autre pays européen. Le journal Le Monde rapportait ainsi, vendredi soir, que « le ministre de l’intérieur grec a été très dur. Il a reproché longuement à l’Autriche d’avoir organisé, la veille, sans l’inviter, une réunion des Balkans. Il a dénoncé une démarche ennemie ». La crise des réfugiés est-elle donc si grave que le mot « ennemi » peut désormais avoir cours entre États européens, ceux-là même qui affirmaient que « l’Union, c’est la paix » ? On peut bien sûr mettre l’emploi de ce mot au compte de la tension, de la fatigue ou de tout autre état psychologique. Mais justement, les mots traduisent l’inconscient. Nous en sommes donc là : un stade où les différends politiques dominent tout, où l’animosité prend le pas sur la discussion. Terrible échec d’un modèle européen qui n’apporte plus de solution aux crises du moment. […]
Anciennes et nouvelles pistes
Un an avant la campagne présidentielle qui décidera d’un projet pour la France dont on souhaite qu’il permette la relance stratégique du pays, on est confronté à un dilemme pesant. De deux choses l’une, soit la marche du monde impose à la France d’assumer sa relégation stratégique et une forme de cogestion européenne de l’impuissance sécuritaire, sociale et économique (voir plus haut) ; soit un sursaut collectif réactive la voie réactionnaire classique du raidissement national, politique, policier et militaire. Habituée aux politiques éclairées de progrès, la France risque d’être bien en peine de se déterminer en matière de défense si elle se contente mimétiquement des vieilles recettes. Comment sécuriser cette fragile France-là ? Comment la sortir des turbulences ? Ces questions seront difficiles à traiter sans vision stratégique, sans volonté politique et sans mesures d’urgence : il nous faudra donc les réunir dans une même main. […]
Stratégie 2017 : vu de Bruxelles (André Dumoulin)
Le principal atout de la France est qu’elle est devenue la première puissance militaire de l’Europe occidentale. Son histoire, sa culture stratégique, ses intérêts mondiaux se traduisent par une série d’engagements opérationnels et une capacité d’entrer en premier de façon réactive dans les théâtres d’opération. Elle aide les plus petits États européens alliés à débattre de leur propre implication diplomatique, politique et militaire, et du degré de soutien coopératif à accorder à Paris. Elle les pousse à prendre position sur les questions de solidarité, de partage de risques, de tâches et de zones d’action. Elle garantit de fait le haut du spectre de la défense européenne commune par sa dissuasion nucléaire. […]
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