Le Moyen-Orient a longtemps été polarisé autour de la question palestinienne, puis de la question djihadiste. Désormais, nous sommes dans une nouvelle phase, initiée dès avant l’arrivée de D. Trump au pouvoir. Que ce soit en Turquie, en Syrie et même en Arabie Séoudite, les politiques évoluent et l’on peut imaginer une région moins conflictuelle que ces dernières années.
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La guerre n’est plus efficace ! Elle demeure pourtant, mais la représentation que nous en avons nous trompe, de Napoléon au Poilu et du défilé du 14 juillet aux Opex en Afrique. Nous cherchons à répondre à une forme dépassée de la guerre, sachant que celle-ci a pris bien d’autres formes (économique, cyber, monétaire, médiatique…) : autant de théâtres d’opération où se déroulent les vraies stratégies de puissance. Ne pas le comprendre, c’est forcément fourvoyer l’engagement des forces de combat qui demeure nécessaire, mais à condition d’être subordonné à une stratégie complète.
Stratégie : vacance ou vacuité ?
Une UE pétrie de faux semblants, une Alliance désemparée, un possible arrangement russo-américain sur le dos européen, la panne stratégique se confirme. Que la France s’en saisisse pour promouvoir une position médiane plaçant l’Europe jusqu’à l’Oural en équilibre stable entre Amérique et Chine, les deux compétiteurs commerciaux qui ont décidé d’en découdre à mort.
L’USS Ross tire un missile d’attaque terrestre tomahawk le 7 avril 2017.
Bombarder. Intimider
Quels sont les facteurs qui ont prévalu dans la décision d’intervention française contre des sites syriens? Comment se lit la précipitation de la frappe de missiles? Pourquoi l’avoir voulu limitée et sans effet militaire? Quelles indications ces choix donnent-ils sur les buts poursuivis? L’intimidation militaire est-elle encore possible aujourd’hui? Autant de questions légitimes pour l’analyste.
Démonstration de faiblesse
Outre l’analyse stratégique, les frappes en Syrie nécessitent un décryptage géopolitique. Etats-Unis, France et Royaume-Uni (FRUKUS) visaient au fond deux objectifs : restaurer leur crédibilité, et retrouver une position leur permettant de peser sur les négociations à venir, en coulisse. Ceci explique la disproportion entre le tintamarre médiatique et la faible démonstration des frappes. Tout fut conçu pour faire semblant et viser d’autres objectifs que ceux qui furent si bruyamment affichés
Lorgnette : Aguerrissement
JDOK
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Ledébat présidentiel 2017 est préempté depuis près de deux mois par des priorités médiatico-judiciaires sur lesquelles il y aurait à dire si La Vigie avait vocation à aborder les questions politiques sensibles. Le résultat de cette situation inédite est que les questions de fond qui nous concernent sont éclipsées : quelle sécurité pour les Français, quelle Défense pour la France, quelles relations avec nos voisins, quelle politique extérieure et quelle participation de la France à l’ordre et à la paix internationale ? La Défense est comme toujours le parent pauvre de la présidentielle tant il est admis qu’elle fait consensus et n’est pas clivante. On entend même en cette fin de législature que c’est le secteur le plus épargné par les critiques, voire que ce ministre de la Défense est le plus performant de la Vè République ! Alors, de dépit face à ce débat avorté, nous tenterons de remplir le vide en répondant à deux questions : d’abord, à quoi sert une plateforme présidentielle de défense (ce numéro) ; puis quelles sont les briques d’un programme de défense pour la France aujourd’hui ? (les prochains, LV 65 et 66). […].
Après la chute de l’EI
L’État Islamique (EI) recule partout. Il a été chassé de Syrte en Libye, a disparu d’Alep et de la Syrie occidentale, a perdu son contrôle de la Syrie du nord et notamment le chef-lieu d’Al-Bab mais aussi Palmyre, tandis que les Kurdes, appuyés par les Américains, progressent vers le sud en direction de Raqqa, la capitale de l’émirat. En Irak, il a perdu ses positions au centre et chacun observe la bataille de Mossoul qui voit, inexorablement, les forces « irakiennes » appuyées par la coalition progresser désormais sur la rive droite du Tigre. Au Nigéria, Boko Haram voit sa zone de contrôle également réduite. Autrement dit, la partie est perdue pour l’EI qui a également égaré la magie médiatique qui avait été l’autre composante de son succès. On sait en effet que le flux des combattants s’est drastiquement tari, ne serait-ce que parce qu’il n’y a plus de voie d’accès. L’EI est assiégé et est voué à disparaître. Il faut dès lors penser la suite, selon trois directions : l’avenir de la région, la question des hommes (revenants et réfugiés), enfin la pérennité de son idéologie. […].
Lorgnette: Djihad et Sahel
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Après une année 2014 marquée par la surprise devant l’émergence de l’État Islamique, une année 2015 inquiète devant sa résistance, ce début d’année 2016 semble marqué par un regain d’optimisme envers l’organisation. Ainsi, les instituts anglo-saxons dressent le décompte exact des pertes de territoire de l’organisation. Selon une étude de Janes parue en décembre dernier, elle aurait perdu 14 % de son territoire en 2015. Une autre étude de fin mars 2016 évoque le chiffre de 25 %. Ceci concerne l’Irak et la Syrie. On pourrait de même évoquer les revers subis par l’EI en Libye, dont la récente perte de Derna en Cyrénaïque. (Texte de l’intervention prononcée le 30 avril dernier au Forum International de Réalités, à Hammamet, en Tunisie. OK)
Certains pensent alors qu’il y a une solution militaire à l’EI et que l’on réussira à l’annihiler. En avril, le ministre français de la défense, JY Le Drian, lors d’une visite en Irak, estimait qu’en 2016, aussi bien Rakka que Mossoul (les deux places-fortes de l’EI) pouvaient tomber (voir ici ). Dès lors, la question qui vient à l’esprit est la suivante, aussi provocante paraisse-t-elle : faut-il penser l’EI au passé ? Pour y répondre, nous évoquerons d’abord le Moyen-Orient puis la Libye, avant de conclure sur le cadre tunisien. Continue reading « Faut-il penser l’EI au passé ? »→
Certains responsables continuent de parler de « guerre contre le terrorisme », refusant d’analyser les ressorts de l’ennemi nommément désigné, l’État Islamique. Or, il n’est de bonne stratégie que procédant d’un bon diagnostic qui exige la compréhension des sources de la puissance de l’ennemi. S’agissant d’un mouvement terroriste qui se prétend État, il convient donc de dresser le diagnostic des causes qui ont conduit à son apparition. Trois thèses sont couramment avancées : des racines socio-économiques, culturelles ou politiques. Étudions-les successivement. […]
Pour sortir de l’impuissance
Nous évoquions en début d’année le grand tournant stratégique qui se profilait en 2016 et les risques de dérapage (cf. LV 33). Comment notre posture de défense et de sécurité se prépare-t-elle à des évolutions d’une telle ampleur ?
La leçon inaugurale de la chaire des grands enjeux stratégiques nous apporte la réponse du ministre de la défense (texte ici). Ce tour d’horizon daté du 18 janvier, à la fois réaliste, pragmatique et serein, vaut d’être lu. On pourra certes déplorer des angles morts stratégiques, réticences politiques implicites à mener une véritable analyse de défense et de sécurité permettant de sortir d’une forme assumée d’impuissance. Mais il y a là une réflexion de qualité d’un ministère qui vient de migrer sur le site de Balard, l’Hexagone français, avec sa matière grise militaro-stratégique et sa capacité de décision et de conduite technico-opérationnelle. […]
Stratégie 2017 : vu de Rome (Amiral F. Sanfelice di Monteforte)
L’Occident a peur, face à l’agressivité de l’EI, et la France, durement frappée, peine à réagir psychologiquement aux attentats de Paris. Ce type de situation n’était pas inattendu. Nous vivons en effet dans un monde en transition où le revanchisme arabe a amassé tant de ressources humaines et une force financière si considérable qu’il peut nous opposer ses objectifs de puissance. Aujourd’hui, nos valeurs, nos idéaux et notre culture même, qui ont modelé le système international, sont durement contestés, voire rejetés. […]
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Il faut admirer l’artiste : Vladimir Poutine tient encore la vedette et réussit à orienter l’actualité internationale sur des sujets où on l’attendait peu. Certains tombent parfois dans la caricature en expliquant que c’est « un joueur d’échec » et qu’il a un plan de long terme. Plus simplement, c’est un remarquable tacticien qui sait saisir les bonnes occasions et même les provoquer, car il bénéficie d’un atout maître : une vraie réflexion géopolitique et la centralité de décision qui lui permet d’éviter les tergiversations et d’avoir une vraie continuité d’action. La manœuvre en cours en Syrie en est un parfait exemple, d’autant qu’elle a plusieurs niveaux.
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Défaire l’Etat Islamique
Pourquoi tergiverser ? C’est une action légitime car cette structure surgie de nulle part nous a nommément déclaré une guerre totale. C’est une mission prioritaire, car cette cohorte radicale déstabilise une région qui compte pour nous. C’est une action à notre portée collective car nous sommes nombreux à vouloir détruire EI, l’État islamique. Quelles sont les options militaires, les modalités d’action, les acteurs à déployer, les résultats à attendre, le cadre espace-temps et budget-risque de cette entreprise ? Mettons bout à bout tout cela pour comprendre pourquoi l’essentiel n’a pas commencé et ce qui reste à faire.
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Voici un texte signé par Olivier Hanne et Thomas Flichy de La Neuville (Professeurs à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr) et qui reprend une idée que nous avions susurrée à l’occasion de notre billet sur l’accord nucléaire avec l’Iran (LV n° 21-22) : Nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise venant d’Israël. Nos deux auteurs imaginent plusieurs possibilités : merci à eux. JDOK
Les violences qui ont marqué les territoires palestiniens au cours des derniers jours ne peuvent être dissociées des bouleversements géopolitiques qui viennent de frapper le Moyen-Orient, qu’il s’agisse des avancées de l’État islamique au Sinaï ou bien du rapprochement occidental avec l’Iran. Devant ces inflexions, génératrices de tensions, Israël pourrait surprendre l’ensemble des acteurs par son imprévisibilité, qui constitue l’un des principaux ressorts de sa puissance.Continue reading « Territoires palestiniens : Israël prépare une surprise diplomatique (Hanne & Flichy) »→
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