De Moscou à Washington, de Prague à Berlin, les enjeux stratégiques transatlantiques se sont altérés au cours du mois passé. De la guerre en Ukraine aux questions de dissuasion, d’une Europe élargie au-delà de l’UE à la prégnance des questions économiques, tout indique une montée des tensions.
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La guerre n’est plus efficace ! Elle demeure pourtant, mais la représentation que nous en avons nous trompe, de Napoléon au Poilu et du défilé du 14 juillet aux Opex en Afrique. Nous cherchons à répondre à une forme dépassée de la guerre, sachant que celle-ci a pris bien d’autres formes (économique, cyber, monétaire, médiatique…) : autant de théâtres d’opération où se déroulent les vraies stratégies de puissance. Ne pas le comprendre, c’est forcément fourvoyer l’engagement des forces de combat qui demeure nécessaire, mais à condition d’être subordonné à une stratégie complète.
Stratégie : vacance ou vacuité ?
Une UE pétrie de faux semblants, une Alliance désemparée, un possible arrangement russo-américain sur le dos européen, la panne stratégique se confirme. Que la France s’en saisisse pour promouvoir une position médiane plaçant l’Europe jusqu’à l’Oural en équilibre stable entre Amérique et Chine, les deux compétiteurs commerciaux qui ont décidé d’en découdre à mort.
La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien n’a surpris que les crédules. Il confirme une promesse de campagne et met en œuvre sa politique de remise en cause de l’état du monde. Elle a bien sûr des conséquences au Moyen-Orient et sur l’ordre nucléaire. Elle a surtout des effets économiques très profonds qui affectent d’abord les Européens. Ceux-ci sont à l’heure de vérité, s’apercevant que l’État voyou n’est pas celui qu’ils croyaient. Réagiront-ils avec fermeté ou démontreront-ils, encore une fois, leur impuissance ?
L’impossible régulation
La régulation nucléaire stratégique a mis du temps à s’établir dans le monde bipolaire de la guerre froide. La dérégulation a commencé à la fin de celle-ci avec la multipolarité, les tolérances et les exceptions et les truquages. Elle s’amplifie avec le retrait américain de l’accord iranien qui menace la sortie de l’impasse coréenne, ignore la nécessaire valorisation de l’électronucléaire, renvoie des pays à rassurer vers une prolifération nucléaire militaire rampante. Le désarmement nucléaire n’est pas pour demain.
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Après l’attaque chimique de cette semaine, la notion de ligne est revenue à la une des médias : ligne rouge des uns, ligne franchie par d’autres, changement de ligne de Trump. Cela amène plusieurs commentaires.
En premier lieu, il est très plausible que l’attaque soit le fait des troupes loyalistes. Alors qu’en septembre 2017, le moment du déclenchement et les modalités laissèrent l’impression que les choses n’étaient pas aussi claires qu’on le disait (depuis le marché de Markalé à Sarajevo, l’analyste sait que toutes les parties sont capables de tout), autant la responsabilité de Damas prête moins à débat cette fois-ci. L’idée russe selon lequel ce serait un entrepôt des rebelles qui aurait été touché ne convainc pas. Autrement dit, les avions syriens ont probablement tiré des armes chimiques. Pourquoi ? Continue reading « Lignes en Syrie »→