La haute intensité (LV 167)

Les chefs d’état-major parlent désormais de guerre de haute intensité à laquelle il faudrait se préparer à nouveau. Pourtant, celle-ci paraît peu probable, aussi bien pour des raisons stratégiques que géopolitiques. Les chefs militaires le savent parfaitement mais insistent malgré tout, pour des raisons certes valables mais indirectes. Il reste que d’autres champs, sous le seuil, méritent une très grande attention. Il ne faudrait pas que la haute intensité les fasse oublier.

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Guerre au Rwanda, L’espoir brisé, 1991-1994 (GCA Delort)

Comment interpréter la guerre civile du Ruanda qui a conduit au génocide que l’on sait ? Un récent rapport a tenté de faire le point. Nous l’avions évoqué en parlant de la confrontation de la mémoire et de l’histoire (voir billet), registre souvent confondu dans les commentaires entendus ces dernières semaines.  Il nous a semblé important de rendre compte du livre d’un acteur de l’époque, le GCA (2S) Delort. Martine Cuttier et Jean Dufourcq signent ce billet, merci à eux. LV

Début mars 2021, les Mémoires du général (2S) Dominique Delort paraissent peu avant la remise, fin mars, du rapport Duclert sur le Rwanda au président de la République. Tous deux éclairent un épisode aussi sensible pour les militaires que précieux pour les sociologues, politologues et historiens des questions militaires. Il s’agit en effet du rapport, en temps de crise, entre pouvoir et armées, celles-ci formant avec la diplomatie l’instrument de conduite par l’exécutif de la politique étrangère.

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La Vigie n° 162 : Regarder la mort en face | Voisinages de la France | Lorgnette : Biden et le Moyen-Orient

Lettre de La Vigie datée du 3 mars 2021

Delacroix, Bataille de Nancy, 1834, Musée des Beaux-arts de Nancy, source

Regarder la mort en face

La doctrine de la guerre juste a été élaborée en Europe médiévale pour réguler l’usage de la violence légitime d’un État. Mais qui porte alors le fardeau moral de la faute, car « tu ne tueras point » ? Et jusqu’où notre société est prête à accepter des pertes, notamment civiles, maintenant que la guerre est sur notre sol (attentats djihadistes) et à l’heure de la « guerre contre le coronavirus »?

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Voisinages de la France

Les voisinages de la France dessinent une stratégie qui manque encore de cohérence : si la position envers les États-Unis est affirmée, les autres Amériques sont négligées; le Nord est impensé, l’Est centré sur une vision européenne sans grandes marges de manœuvre. Quant au Sud, notre posture est aujourd’hui très décousue. Plus loin, dans nos outremers, notre dispositif devrait nous permettre de promouvoir une stratégie de l’Indo-Pacifique originale et distincte de celle de nos alliés.

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Lorgnette : Biden et le Moyen-Orient

Le nouveau gouvernement américain a pris de premières décisions en ce qui concerne le Moyen-Orient. Ainsi, J. Biden a déclaré vouloir reprendre le traité avec l’Iran (JCPOA) en voulant y ajouter la question des missiles balistiques. L’Iran, à la veille de nouvelles élections, n’a pas fermé la porte mais reste ferme sur un strict retour au texte signé en 2015. Au moins les discussions reprennent-elles. Sans faiblesse cependant : en Syrie, des frappes ont été décidées contre les milices chiites syriennes, après l’attaque d’une base américaine à Erbil (Irak).

Simultanément, une défiance a été affichée envers l’Arabie Séoudite. Washington a rouvert une enquête sur l’assassinat de J. Khashoggi (qui laisse entrevoir la responsabilité directe de MBS) et a déclaré baisser son soutien dans la guerre au Yémen.

Cela témoigne-t-il d’un nouveau cours ? Indubitablement s’agissant de l’Iran même s’il s’agit de conserver une posture de force. Pour le reste de la région, ces premières décisions laissent entrevoir une position plus mesurée et équilibrée, aussi bien envers la Syrie et l’Irak qu’envers les États du Golfe. Israël est pour l’instant laissé un peu de côté, comme s’il n’était plus la priorité.

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Crédit photo : jean louis mazieres on Visualhunt / CC BY-NC-SA

L’Europe est-elle en guerre ? Soyons sérieux Monsieur ! (R. Leray)

Correspondant de longtemps de La Vigie, notre ami René Leray nous envoie ce texte de Bruxelles… Merci à lui. LV

Source

Certes l’ennemi invisible, sournois, cruel est bien là :

Parti des steppes de l’Orient Il frappe et tue, partout sur notre continent de paix et prospérité

 Tous les jours du Nord au Sud

Comme jadis Attila et ses chevaux de feu…

Mais à ce jour, vous serez forcément d’accord avec moi, plus au Sud qu’au Nord

Là où l’on sait compter Monsieur…

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Chef des armées ou chef de guerre ? (J-Ph. Immarigeon)

Notre fidèle ami, Jean-Philippe Immarigeon, avocat, nous propose cette lecture juridique des pouvoirs du PR en matière militaire. Merci de cette lecture précise et oubliée, qui met en exergue bien des errements constitutionnels. LV

Source

Quelques années avant la Révolution française, le Figaro de Beaumarchais s’étonnait de ces guerres dans lesquelles le jetaient les princes, desquelles on ne lui avait jamais donné les raisons et pour lesquelles on l’avait encore moins consulté : « Sommes-nous des soldats qui tuent et se font tuer pour des intérêts qu’ils ignorent ? Je veux savoir, moi, pourquoi je me fâche » ? Sommes-nous aujourd’hui mieux informés que Figaro ? Sûrement pas. Consultés ? Toujours pas. Les guerres sont redevenues les caprices de princes, qui invoquent des impératifs auxquels les nations peinent à s’identifier. Comment les Figaro de 2020 pourraient-ils d’ailleurs s’y intéresser alors qu’on ne cherche à les responsabiliser que le jour de la défaite ?

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La Vigie n° 138 : Virus et stratégie | L’Europe et son Ouest | Guerre au virus ?

Lettre de La Vigie du 18 mars 2020

Virus et stratégie

Le Covid-19 nous rappelle des notions oubliées, comme le “Bactériologique” du NRBC. Diverses stratégies de réponse ont été mises en œuvre (fixer, bloquer, freiner) qui mettent en tension la normalité des systèmes face au chaos. La crise accélère le tournant en cours de la mondialisation car, au-delà de la dure crise économique qui vient, de nouveaux cadres d’une régulation différente devront être installés. La crise n’est pas que sanitaire, elle nous ramène à l’essentiel.

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L’Europe et son Ouest

La relation de l’Europe avec l’Ouest ne concerne pas seulement les riverains de la façade atlantique, tous les pays européens se positionnent face à l’Ouest, avec des stratégies différentes. La principale question dans la relation transatlantique est la relation avec Washington, au-delà de l’Alliance atlantique.

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Lorgnette : Guerre au virus ?

Lors de son allocution télévisée du 16 mars, le Président de la République a appelé à la mobilisation nationale face à la pandémie de Covid-19. Il ne s’agit pas ici de critiquer les mesures d’exception qui ont été prises et qui correspondent à une situation hors norme. En revanche, le PR a déclaré à six reprises que « nous sommes en guerre », précisant une seule fois qu’il s’agissait d’une guerre sanitaire. La recherche de l’effet théâtral pour mobiliser la population peut agacer. Elle témoigne de l’absence de réflexion sur la guerre.

À La Vigie, nous nous élevons régulièrement contre l’expression abusive de « guerre contre le terrorisme », importée sans réflexion d’outre-Atlantique et sans cesse employée, faute de désigner un ennemi qui est d’abord politique. Dans le cas présent, l’ennemi est un virus ! Si nous sommes en guerre, le PR va-t-il donc convoquer le Parlement pour mettre en œuvre l’article 35 de la Constitution (La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement) ?

Ce n’est que de l’emphase, nous dira-t-on : une figure de style. Mais la guerre n’est pas figure de style ni artifice de communication. La communication ne tient pas lieu de stratégie.

JOCV

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Il n’y a pas de cyberguerre (LV 121)

L’expression cyberguerre sonne bien et est régulièrement employée par beaucoup : Pourtant, elle est fausse, ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas une cyberconflictualité latente marquée par l’opposition de tous contre tous. Par ailleurs, la guerre n’ignore le cyberespace car il y a au contraire beaucoup de cyber dans la conduite de la guerre et des opérations militaires.

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Le goût de la paix (LV 113)

Tout le monde parle de la paix mais beaucoup se contentent de la disparition de la guerre dure. C’est ne pas voir que ce monde pacifié laisse de plus en plus libre court à une conflictualité multiple, nouvelle « guerre » qui va de pair avec la mondialisation libérale. La paix n’est plus une valeur absolue et dépassant toutes les autres, et par conséquent le goût de la paix s’étiole. Pourtant, dans leur demande de sécurité, c’est bien ce que les peuples exigent.

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Finir les guerres (LV 105)

Voici un retour sur quelques guerres récentes menées par la France dont les conclusions l’ont marqué profondément ou qui ont mal fini pour n’avoir pas su établir de vraies paix durables: les deux guerres mondiales, la guerre d’Algérie, la guerre froide, les opérations au Mali.

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ES n°7 : Fronts de guerre

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Voici notre première étude stratégique de l’année: De l’Afghanistan au Yémen, de la Syrie au Mali, de multiples fronts de guerre opposent des intérêts de toute nature. La Vigie les a étudiés sous les deux angles géopolitiques et stratégiques. Il nous a paru intéressant de mettre ces textes en perspective, de façon à pouvoir comparer les acteurs et leurs agissements.

Source

On s’aperçoit que plusieurs dynamiques s’entrecroisent : il y a bien sûr la question djihadiste, sous toutes ses formes ; mais elle n’est pas la seule, contrairement à ce qui est couramment seriné dans les médias grand public. Nous discernons aussi d’autres motivations de la part des combattants « rebelles » : trafics et « libération nationale » comptent autant que l’idéologie islamiste radicale, qui sert souvent de paravent commode à des intérêts plus touffus. De l’autre côté, les pouvoirs en place utilisent largement la lutte contre le djihadisme pour faire valoir leurs propres intérêts, que ce soit sur un mode défensif (sauver le régime) ou offensif (faire valoir une position géopolitique). Au fond tous ces conflits ont lieu dans des États qui sont rarement des Nations : mais peut-être la guerre est-elle la forge de ces nations ?

Cette complexité qui apparaît au cas par cas se révèle évidemment en confrontant les cas répertoriés : signe d’un monde plus complexe que les simplifications abusives, signe aussi de la nécessité d’une lecture attentive et distanciée, ce qui est la motivation principale de La Vigie. Bonne lecture (30 p.), JDOK

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Sommaire

Alep, Sanaa, Washington

Après la chute de l’EI

L’avenir de la Syrie

Irak : et maintenant ?

Libye écartelée

Libye, l’horizon s’éclaircit

Afghanistan toujours confus

Yémen, cœur arabique

L’épreuve malienne