Si la fortune des armes décide principalement du sort d’une guerre, il est indispensable de se soucier également de l’arrière : si les combattants développent une certaine et indispensable auto-suffisance, cette dernière est le résultat des efforts consentis par l’arrière. La guerre en Ukraine nous montre cependant que la notion d’arrière n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire, et que l’arrière peut également avoir une certaine profondeur géographique.
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A l’automne 2022, saison des premiers froids et des bourbiers, on relève les multiples enlisements qui affectent la France stratégique: l’impasse totale et inquiétante de la guerre en Ukraine qui sature le paysage euro-atlantique, les marécages où s’enlisent des relations intercontinentales à la fois radicales et sceptiques et enfin le marais budgétaire du modèle d’armée futur et des investissements de sécurité à consentir pour la sécurité de la France et des Français. Un automne déjà bien embourbé.
De Moscou à Washington, de Prague à Berlin, les enjeux stratégiques transatlantiques se sont altérés au cours du mois passé. De la guerre en Ukraine aux questions de dissuasion, d’une Europe élargie au-delà de l’UE à la prégnance des questions économiques, tout indique une montée des tensions.
Encore une fois, l’Iran connaît des manifestations massives, après celles de 1999, 2009, 2017 et 2019. Les spécialistes nous disent que cette fois, les choses sont différentes, que la nouvelle génération est connectée, que plus personne ne croit à la possibilité de réformer le régime, que les femmes sont partie prenante.
Ce qui n’a pas changé, c’est la répression du régime qui déploie ses escadrons de gardiens de la révolution et autres bassidjis. L’armée reste en retrait et pourrait décider du sort du pays, si les affrontements persistaient.
Personne ne croit plus en effet à la légitimité du régime théocratique en place à Téhéran. Pour autant, il a su interpréter les intérêts du pays et mener une politique étrangère active malgré l’hostilité américaine et séoudienne, avec des succès réels, notamment dans son environnement proche. Une chute du régime ne mettrait probablement pas fin aux rivalités géopolitiques régionales.
Mais l’observateur s’interroge : au XXIe siècle, un mouvement populaire révolutionnaire, même massif et durable, peut-il mettre à bas une tyrannie ? Les exemples soudanais ou biélorusses ne plaident pas en ce sens. Nous verrons bien.
JOCVP
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De Moscou à Washington, de Prague à Berlin, les enjeux stratégiques transatlantiques se sont altérés au cours du mois passé. De la guerre en Ukraine aux questions de dissuasion, d’une Europe élargie au-delà de l’UE à la prégnance des questions économiques, tout indique une montée des tensions.
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Olaf Scholz à Prague et Emmanuel Macron devant les ambassadeurs viennent de prononcer chacun un discours qui évoque notamment leurs visions de l’Europe. S’il y a des convergences réelles, remarquons que les perspectives paraissent différentes. Pourtant, malgré l’apparente persistance des divisions, l’Union européenne a réussi à avancer. Sa capacité à transiger et peut-être ce qui fait sa véritable puissance.
Avec ce numéro 200 de La Vigie, nous avons voulu tirer le fil directeur de la transition stratégique qui a affecté toutes les questions de sécurité depuis 8 ans, de 2014 à 2022. Pour la France, trois jalons sont décisifs: 2015, année de la mise en garde du pays face au terrorisme sur le territoire national ; 2019, celle de la panne sanitaire mondiale ; et 2022, avec l’invasion russe au cœur de l’Europe. Pour cela on a consulté nos huit bilans de fin d’année dont la relecture est fort instructive : oui, nous avons bien changé de cadre stratégique et nous devrons nous y adapter.
Il est admis, que les raisons soient religieuses ou non, que la frugalité et le jeûne ont des vertus pour le corps humain. Au sens figuré, il devient urgent pour nos corps sociaux étatiques d’adopter une posture plus frugale, à tous niveaux, pour sauvegarder leur indépendance et donc leur souveraineté.
Lors du jubilé de la reine d’Angleterre, nous avions salué le dernier témoin vivant, au niveau politique, de la Deuxième guerre mondiale (LV 194). Son décès intervient avec l’arrivée au 10 Downing Street de Liz Truss, sorte de B. Johnson en jupon. La simultanéité des deux événements marque la fin définitive d’une époque, celle d’un vingtième siècle britannique qui avait su conduire la transition de la première puissance mondiale à une puissance européenne rentrée dans le rang. Cette Angleterre fantasmée qui essaye de maintenir ses traditions dans l’adversité d’un monde qui change est à la source du narratif « soft power » des séries télévisées en vogue (The Crown, Downton Abbey, Peaky Blinders). Cette Angleterre-là n’est plus.
Nous voici entrés dans un nouveau monde, celui d’après le Brexit, celui peut-être d’une « Global Britain » (LV 165). Rien n’assure que le nouveau roi, Charles III, aura le prestige rassurant qu’avait su construire Elisabeth II. Ce charme discret de la monarchie nous a donc quittés. Mais le petit regret devant l’évanouissement du « monde d’hier », comme disait S. Zweig, est finalement la caractéristique nostalgique de tous les changements d’époque.
JOCVP
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Olaf Scholz à Prague et Emmanuel Macron devant les ambassadeurs viennent de prononcer chacun un discours qui évoque notamment leurs visions de l’Europe. S’il y a des convergences réelles, remarquons que les perspectives paraissent différentes. Pourtant, malgré l’apparente persistance des divisions, l’Union européenne a réussi à avancer. Sa capacité à transiger et peut-être ce qui fait sa véritable puissance.
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Aux résultats à la mi-2022, la guerre en Ukraine apparaît comme un accroc majeur dans la trajectoire de la sécurité européenne 30 ans après la Guerre froide: une Ukraine qui souffre, une ligne de front à vif au cœur d’un continent qui se congèle, une réunification européenne ajournée, une Russie qui tourne le dos à l’Europe et s’engage dans de nouveaux horizons asiatiques coopératifs. La France qui ne peut s’en satisfaire doit garder sa liberté de réflexion et de proposition face à cette discontinuité stratégique. Cette guerre est d’abord une question de sécurité européenne, à traiter d’abord entre Européens. Peut-on encore, par un vrai confinement stratégique mieux coordonné, forcer la Russie à accepter un cadre de cohabitation plus coopératif en Europe? C’est en répondant à cette question que la France pourra réviser sa posture militaire et éviter le piège anachronique d’un toilettage capacitaire massif.
La Chine connaît un ralentissement économique soudain, dû en grande partie à une politique brutale de zéro Covid. Cela vient fragiliser un système fondé sur une croissance performante. Cela affecte la posture internationale de Pékin : moins envers l’étranger proche que la mise en œuvre de sa politique mondiale. Ces défis économiques posent des problèmes politiques qui seront au cœur du prochain Congrès du PCC, cet automne.
Que nous dit l’épisode de canicule que viennent de connaître la France et l’Europe ? D’abord, la réalité du changement climatique, désormais mesurable par chacun, à hauteur d’expérience humaine. La nouveauté de l’épisode en cours tient à sa brutalité, ce qui le change radicalement des variations climatiques que la terre a connues dans le passé et qui s’étendaient sur des centaines et des milliers d’années. La cause en est très certainement aussi humaine.
Observons d’ailleurs qu’elle coïncide avec le développement de la mondialisation, dans les années 1980 : la sortie du tiers-monde par l’émergence et la transformation de pays nombreux en ateliers de fabrication a suscité production, échanges et consommation. La canicule est le pendant de notre prospérité. Et si la Chine est à l’origine de 30 % des gaz à effet de serre de la planète, c’est qu’elle produit pour le consommateur occidental.
Symboliquement, cette canicule est aussi le reflet du dérèglement politique et économique du monde. Guerres et conflits font toujours rage (Ukraine, Yémen, Sahel) et les émeutes populaires se multiplient (Sri Lanka, Panama). Partout, la planète connaît un coup de chaud.
C’est inquiétant.
JOCVP
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Aux résultats à la mi-2022, la guerre en Ukraine apparaît comme un accroc majeur dans la trajectoire de la sécurité européenne 30 ans après la Guerre froide: une Ukraine qui souffre, une ligne de front à vif au cœur d’un continent qui se congèle, une réunification européenne ajournée, une Russie qui tourne le dos à l’Europe et s’engage dans de nouveaux horizons asiatiques coopératifs. La France qui ne peut s’en satisfaire doit garder sa liberté de réflexion et de proposition face à cette discontinuité stratégique. Cette guerre est d’abord une question de sécurité européenne, à traiter d’abord entre Européens. Peut-on encore, par un vrai confinement stratégique mieux coordonné, forcer la Russie à accepter un cadre de cohabitation plus coopératif en Europe? C’est en répondant à cette question que la France pourra réviser sa posture militaire et éviter le piège anachronique d’un toilettage capacitaire massif.
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Le sommet de l’Alliance atlantique qui s’est déroulé fin juin à Madrid a affiché une unité retrouvée des alliés, après trois années difficiles. La guerre en Ukraine a simplifié l’approche commune qui a donné lieu à un nouveau concept, l’adhésion de deux nouveaux membres et une posture défensive renforcée. Pour autant, les divergences structurelles demeurent et la renaissance proclamée pourrait n’être qu’un simple répit.
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Voici un contrepoint aventuré tant est intransigeant l’unanimisme sur la guerre en Ukraine. Le désarroi règne face à ce grave accident inattendu de l’histoire moderne de l’Europe, encoche dans une trajectoire établie ou tournant d’une destinée ?
Voici un point de situation à J+47 sur la genèse, la surprise, le brouillard et la dialectique stratégiques actuelle de l’invasion russe de l’Ukraine qui se cristallise aujourd’hui sur le Donbass et la Crimée.
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