Voici un contrepoint aventuré tant est intransigeant l’unanimisme sur la guerre en Ukraine. Le désarroi règne face à ce grave accident inattendu de l’histoire moderne de l’Europe, encoche dans une trajectoire établie ou tournant d’une destinée ?
Voici un contrepoint aventuré tant est intransigeant l’unanimisme sur la guerre en Ukraine. Le désarroi règne face à ce grave accident inattendu de l’histoire moderne de l’Europe, encoche dans une trajectoire établie ou tournant d’une destinée ?
Voici un point de situation à J+47 sur la genèse, la surprise, le brouillard et la dialectique stratégiques actuelle de l’invasion russe de l’Ukraine qui se cristallise aujourd’hui sur le Donbass et la Crimée.
Lettre de La Vigie du 30 mars 2022
La nouvelle boussole stratégique de l’Union européenne se veut ambitieuse. L’ambition n’est en réalité pas très grande et surtout, l’aiguille de la boussole est hélas coincée: elle ne pointe que vers l’Ouest.
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La guerre en Ukraine produit des effets délétères au niveau mondial : l’Europe semble tombée dans des travers du passé, les États-Unis restent ambigus, les pays émergents regardent la crise avec défiance tandis que la Chine y trouve avantage. Une démondialisation est en cours qui marque d’abord la marginalisation de l’Europe.
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L’Espagne était resté neutre depuis qu’elle avait abandonné son implantation dans le Sahara ex-espagnol. Le Maroc avait alors lancé la marche verte et conquis le territoire, provoquant l’ire d’Alger. La semaine dernière, le gouvernement espagnol est sorti de sa réserve et a reconnu « ‘l’initiative marocaine d’autonomie » comme la base la plus solide pour sortir du différend, à rebours de la revendication sahraouie vers un référendum d’autodétermination.
Plusieurs raisons expliquent ce revirement : d’une part, la pression migratoire à Ceuta et Melilla, les deux enclaves espagnoles. Du moment que Madrid veut en garder le contrôle, elle doit s’accorder avec Rabat pour lui sous-traiter le contrôle migratoire. D’autre part, les alliés de l’Espagne (France, Allemagne mais aussi États-Unis) sont sur cette ligne. Enfin, l’Espagne est plus proche géographiquement du Maroc que de l’Algérie, même si celle-ci lui fournit (fournissait ?) du gaz).
C’est donc un choix hardi fait par Madrid, qui surprend pourtant par le moment de son annonce. Un dernier point : la colère d’Alger marque la perte d’influence internationale de l’Algérie, processus entamé depuis longtemps et qui s’accroît encore.
JOCVP
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Crédit photo : Clingendael
La guerre en Ukraine produit des effets délétères au niveau mondial : l’Europe semble tombée dans des travers du passé, les États-Unis restent ambigus, les pays émergents regardent la crise avec défiance tandis que la Chine y trouve avantage. Une démondialisation est en cours qui marque d’abord la marginalisation de l’Europe.
Vous trouverez ci-après la communication de notre directeur associé, Jean Dufourcq, au colloque conduit à Strasbourg par un collectif mené par Eurodéfense le 9 mars sur le thème de la Défense de l’Europe, au 13ème jour de l’agression armée inacceptable de la Russie sur l’Ukraine. Elle a fait l’objet de débats animés. En stratégiste distant, il y expose la nécessité de procéder non à un réarmement massif de l’Europe dans le cadre de l’Otan mais, une fois les équilibres de sécurité redéfinis contractuellement entre Russie et Ukraine, à la réunification stratégique complète du continent de l’Atlantique à l’Oural qui n’a que trop tardé, 30 ans après la fin de la Guerre froide. LV
source : Nemrod
Continue reading « La défense de l’Europe à l’heure de l’Ukraine (J. Dufourcq) »
L’Ukraine est le révélateur du sommeil stratégique du monde euratlantique voyant apparaître subitement une menace à ses portes. Externalisation de la défense, primauté des facteurs économiques, prévalence de l’intérêt national : autant de raisons de cette abstention. L’UE a-t-elle encore du cœur à la stratégie alors qu’elle l’a plongée dans une profonde léthargie pendant des années ?
Le conflit armé en Ukraine connaît sa troisième semaine de combats. Le stratégiste l’observe sous de multiples angles : celui de la stratégie militaire, tout d’abord, avec ici aussi plusieurs centrés d’intérêt : déroulé des opérations sur le terrain, aspects de guerre informationnelle, sort des populations ou des infrastructures vitales. Il élargit également son regard à d’autres aspects, diplomatiques ou géopolitiques, qu’ils touchent la Russie, l’Europe, l’Amérique ou le reste du monde
Cet article nous permet de discuter d’autre chose que de l’Ukraine. Merci à Julien Maire, blogueur spécialisé des questions de défense, de nous donner à la lire. LV.
Récemment, un responsable de Airbus Defence & Space aurait affirmé que « il est illusoire pour les Européens de chercher une souveraineté technologique, qu’il est trop tard, et que nous serons dans tous les cas dépendants des États-Unis ».
Continue reading « La Souveraineté Technologique : au-delà du dogme (J. Maire) »
Lettre de La Vigie du 2 mars 2022
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L’Europe n’a pas défini sa frontière orientale faute d’avoir entrepris sa réunification à la fin de l’ère soviétique. Peu à peu la Russie nouvelle a été mise au ban de l’Europe et l’enjeu ukrainien est devenu la cause du récent coup de force de Moscou pour démilitariser Kiev. De son côté la Turquie kémaliste tournée vers l’Europe a laissé la place à une Turquie frériste, déployée tous azimuts aux marches de l’Europe, de l’Asie de l’Ouest et en Afrique. Turquie et Russie sont des compétiteurs d’une Union européenne qui ne sait plus penser son Est, qui est aussi l’Est de l’Ouest.
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La guerre entre la Russie et l’Ukraine suscite toute les attentions. Il convient de revenir brièvement sur ses causes, lointaines ou proches, sur les facteurs ayant conduit personnellement V. Poutine à décider de l’agression, aux buts dans la guerre et aux buts possibles de guerre, enfin aux réactions mondiales, tant de l’Alliance atlantique que des pays tiers ou surtout de la Chine.
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Cette crise a bien évidemment une dimension nucléaire. En effet, l’agression russe de l’Ukraine est une guerre conventionnelle menée dans un cadre dissymétrique (l’Ukraine ne peut gagner sur le terrain). Elle change des conflits asymétriques que nous connaissions depuis deux décennies qui opéraient sous le seuil d’une certaine intensité. Dans le cas présent, ce seuil a été franchi. Mais il n’agit pas seulement dans les domaines terrestres, aériens et maritimes : les autres domaines des opérations multi-milieux et multi-champs (M2MC) sont également ouverts : spatial, cyber, électromagnétique, cognitif…
Ce faisant, ce conflit pose la question d’un autre seuil, celui qui le surplombe et le sépare du domaine nucléaire. En effet, l’agression physique sollicite la mécanique de l’escalade. C’est pourquoi V. Poutine a posé rapidement cette limite en menaçant de représailles toute tentative de contrer militairement son offensive. Notre ministre des Affaires étrangères a répondu que l’Alliance était aussi une alliance nucléaire. Il s’agit-là du rappel de la rhétorique qui définit la grammaire de la dissuasion. C’est un autre signe du retour à une nouvelle Guerre froide en Europe.
JOCVP
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Crédit photo :Ministère de la défense d’Ukraine
L’Europe n’a pas défini sa frontière orientale faute d’avoir entrepris sa réunification à la fin de l’ère soviétique. Peu à peu la Russie nouvelle a été mise au ban de l’Europe et l’enjeu ukrainien est devenu la cause du récent coup de force de Moscou pour démilitariser Kiev. De son côté la Turquie kémaliste tournée vers l’Europe a laissé la place à une Turquie frériste, déployée tous azimuts aux marches de l’Europe, de l’Asie de l’Ouest et en Afrique. Turquie et Russie sont des compétiteurs d’une Union européenne qui ne sait plus penser son Est, qui est aussi l’Est de l’Ouest.