Mégachocs et surprises de haute intensité : faire travailler ses équipes (P. Lagadec)

Nous sommes heureux de publier ce texte de Patrick Lagadec[1], à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage sur les « Sociééts déboussolées ». Spécialiste des chocs sur les organisations, il constate que ces chocs se multiplient, que la cirse est devenue la norme et que nous ne savons toujours pas comment les traiter. Il donne ici quelques réponses. Merci à lui. LV

MÉGACHOCS ET SURPRISES DE HAUTE INTENSITÉ : FAIRE TRAVAILLER SES ÉQUIPES

De l’accident à l’engloutissement

Sur tous les fronts — climat, santé, société, économie, finance, technologie, éducation, géostratégie… —, nos sociétés sont percutées par des chocs violents, de plus en plus nombreux et imposants, qui bouleversent la vie des citoyens, mettent l’expertise en grande difficulté, laissent les dirigeants sans cartes ni boussole.

Il ne s’agit plus de l’accident ou de la catastrophe qui vient frapper un ensemble humain particulier. Nous sortons de cette épure bien délimitée, bien cadrée par nos visions, nos plans, nos schémas et dispositifs de gestion de crise. Le cas Tylenol [2] (1982) qui fut à la racine de nos études, modèles, préconisations de gestion et de communication de crise ne peut plus être pris comme référence fondamentale. Les crises sont sorties de leur lit originel. Nos visions, nos outils sont sortis de leur domaine de vol, comme on le dit pour un aéronef qui n’a pas été conçu pour la situation dans laquelle il se trouve projeté.

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La Vigie n° 203 : Crise : une question de moral | Vous avez dit dissuasion ? | Lorgnette : Chine raide

Lettre de La Vigie du 26 octobre 2022

Crise : une question de moral

Nous vivons dans état de crises protéiformes, qui s’enchaînent à devenir interminables et simultanées, créant un climat anxiogène. Or, la guerre est une forme de crise et les militaires sont des spécialistes de la gestion de crise et insistent sur l’importance du moral pour pouvoir les vaincre. Ne faut-il pas s’inspirer du modèle militaire pour affronter les crises actuelles ?

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Vous avez dit dissuasion ?

Les déclarations l’autre soir du président Macron sur la dissuasion ont pu être maladroites. Elles amènent pourtant le débat sur une question essentielle, renouvelée par un ordre nucléaire mondial qui se défait, du TIAN à la fin du traité INF, de l’Ukraine à la Corée du Nord. Il est grand temps de reprendre les termes de la discussion.

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Lorgnette : Chine raide

Nous le pressentions cet été (LV 197), le raidissement chinois s’est accentué à l’occasion de ce XXe congrès du PCC. Rappelons qu’en Chine, le pouvoir appartient au parti. On a vu ainsi la façon humiliante dont Hu Jintao, précédent dirigeant, a été écarté sans ménagement devant les télévisions du monde entier, mais aussi la composition du comité permanent du bureau politique où seuls les affidés de Xi Jinping ont été promus.

Malgré les difficultés ou plus sûrement à cause d’elles, la direction chinoise a choisi de persévérer : aussi bien dans sa délétère stratégie anti-Covid que dans la poursuite d’une politique économique donnant des résultats décevants cette année ou dans l’opposition à Taïwan, inscrite désormais dans la charte du PCC. Ce net durcissement accompagne le pouvoir sans limite de Xi, désigné pour un troisième mandat.

Il faut s’attendre à l’accentuation de la ligne dure, aussi bien dans l’opposition aux États-Unis que dans le soutien à V. Poutine. Or, la possibilité des échecs augmente le risque d’en sortir par une action d’éclat dans la zone, notamment face à Taïwan, en pariant sur un affaiblissement américain à la suite des mid-terms. Inquiétant.

JOCVP

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Crédit photo : Eric Vondy on VisualHunt.com

Crise : une question de moral (LV 203)

Nous vivons dans état de crises protéiformes, qui s’enchaînent à devenir interminables et simultanées, créant un climat anxiogène. Or, la guerre est une forme de crise et les militaires sont des spécialistes de la gestion de crise et insistent sur l’importance du moral pour pouvoir les vaincre. Ne faut-il pas s’inspirer du modèle militaire pour affronter les crises actuelles ?

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La Vigie n° 141 : L’Europe et son centre | Résilience, ce mot magique | Lorgnette : Désaccords européens

Lettre de La Vigie du 29 avril 2020

L’Europe et son centre

Le centre de gravité de l’Europe, si on se réfère à une définition stratégique, réside dans la grande dorsale européenne qui allait traditionnellement de Londres à Milan, en passant par le Rhin. Les événements de 2020 modifient la donne et mettent brutalement en avant la question allemande, qui déterminera l’avenir de l’Europe. Seul un véritable partenariat entre la France et l’Allemagne permettrait de pérenniser une Europe puissante.

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Résilience, ce mot magique

La pandémie a suscité de nombreux appels à la “résilience”. L’opération des armées a d’ailleurs repris ce nom de baptême. Derrière la surmédiatisation du mot, revenons aux fondements de ce qu’il signifie. Son introduction dans le vocabulaire stratégique date du LBDSN de 2008 dans un contexte de lutte contre le terrorisme, inadapté à la crise actuelle. Surtout, la résilience se construit avant la crise : l’invoquer quand celle-ci survient démontre surtout que l’on est démuni dans la conduite de celle-ci.

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Lorgnette : désaccords européens

La brutalité de la pandémie met soudainement sous tension l’édifice institutionnel européen. Depuis plus d’un mois, dans le champ de compétence économique de l’Union, les positions s’affrontent très durement. Lors des précédentes crises, l’affrontement opposait « tous contre un » (la Grèce en 2012 lors de la crise de l’euro, l’Allemagne en 2015 au moment de la crise migratoire). On assiste cette fois-ci à la constitution de deux camps, farouchement opposés : les frugaux (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède, Finlande) et les amis de la cohésion (Espagne, France, Italie).

En jeu : la possibilité d’une dette commune, autrement dit le passage technique à la solidarité budgétaire, les plus riches payant pour les moins riches. Les frugaux le refusent, d’autres (la France) y voient un moyen de progresser vers une souveraineté européenne : la méthode du grand pas, en quelque sorte. Or, il est probable que les frugaux gagneront car l’équilibre politique et économique européen leur convient. Sinon, certains (Italie) pourraient être tentés de sortir de l’euro. Mais s’il y a transfert, d’autres pourraient le quitter : la Finlande a déjà communiqué en ce sens.

Cette fois, la crise est existentielle.

JOCV

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Crédit photo :  Francis =Photography= on Visualhunt / CC BY-NC-SA

Covid en Amérique : la bascule (LV 140)

L’Amérique est désormais l’épicentre de la pandémie mondiale avec des chiffres exceptionnels qui confirment qu’elle demeure le pays de tous les extrêmes. Les conséquences politiques, économiques, militaires et diplomatiques sont d’ores et déjà nombreuses. Pourtant, cette crise accélère le tournant déjà entamé en ce XXIe siècle, celui de la sortie de la centralité américaine.

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La Vigie n° 138 : Virus et stratégie | L’Europe et son Ouest | Guerre au virus ?

Lettre de La Vigie du 18 mars 2020

Virus et stratégie

Le Covid-19 nous rappelle des notions oubliées, comme le “Bactériologique” du NRBC. Diverses stratégies de réponse ont été mises en œuvre (fixer, bloquer, freiner) qui mettent en tension la normalité des systèmes face au chaos. La crise accélère le tournant en cours de la mondialisation car, au-delà de la dure crise économique qui vient, de nouveaux cadres d’une régulation différente devront être installés. La crise n’est pas que sanitaire, elle nous ramène à l’essentiel.

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L’Europe et son Ouest

La relation de l’Europe avec l’Ouest ne concerne pas seulement les riverains de la façade atlantique, tous les pays européens se positionnent face à l’Ouest, avec des stratégies différentes. La principale question dans la relation transatlantique est la relation avec Washington, au-delà de l’Alliance atlantique.

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Lorgnette : Guerre au virus ?

Lors de son allocution télévisée du 16 mars, le Président de la République a appelé à la mobilisation nationale face à la pandémie de Covid-19. Il ne s’agit pas ici de critiquer les mesures d’exception qui ont été prises et qui correspondent à une situation hors norme. En revanche, le PR a déclaré à six reprises que « nous sommes en guerre », précisant une seule fois qu’il s’agissait d’une guerre sanitaire. La recherche de l’effet théâtral pour mobiliser la population peut agacer. Elle témoigne de l’absence de réflexion sur la guerre.

À La Vigie, nous nous élevons régulièrement contre l’expression abusive de « guerre contre le terrorisme », importée sans réflexion d’outre-Atlantique et sans cesse employée, faute de désigner un ennemi qui est d’abord politique. Dans le cas présent, l’ennemi est un virus ! Si nous sommes en guerre, le PR va-t-il donc convoquer le Parlement pour mettre en œuvre l’article 35 de la Constitution (La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement) ?

Ce n’est que de l’emphase, nous dira-t-on : une figure de style. Mais la guerre n’est pas figure de style ni artifice de communication. La communication ne tient pas lieu de stratégie.

JOCV

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Virus et stratégie (LV 138)

Le Covid-19 nous rappelle des notions oubliées, comme le « Bactériologique » du NRBC. Diverses stratégies de réponse ont été mises en œuvre (fixer, bloquer, freiner) qui mettent en tension la normalité des systèmes face au chaos. La crise accélère le tournant en cours de la mondialisation car, au-delà de la dure crise économique qui vient, de nouveaux cadres d’une régulation différente devront être installés.La crise n’est pas que sanitaire, elle nous ramène à l’essentiel.

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