Nous sommes heureux d’accueillir ce texte de Yannick Harrel, auteur confirmé que nous avons déjà reçu et fin connaisseur de la Russie. Un texte qui arrive à point nommé, à la veille de la visite du président Xi à Moscou cette semaine, la première visite à l’extérieur depuis sa réélection.
Le conflit en Ukraine a cristallisé les oppositions géopolitiques. Au point que Russie et Chine sont désormais encore plus liées par leur partenariat stratégique, faisant craindre au bloc occidental une bascule des autorités chinoises vers un appui militaire actif en faveur de leur grand voisin. Certains commentateurs ont jugé bon de lénifier cette alliance, jugée contre-nature et contre-productive pour la Chine. Pourtant, celle-ci s’inscrit dans une logique historique d’apaisement et de renforcement des liens depuis plusieurs décennies.
La Corée du Sud est la dixième puissance économique de la planète mais, stratégiquement, dépend fortement des États-Unis. Or, si l’Europe s’intéresse à l’Ukraine et que Washington se réintéresse à la Chine, la question coréenne devient plus sensible, avec 90 essais de missiles effectués par Pyongyang. Au point que Séoul se remet à parler très fortement de capacités nucléaires.
Un an après l’agression russe en Ukraine, cet article répond aux trois questions suivantes : comment en est-on arrivé là? comment cela va-t-il se terminer? Comment ne pas recommencer? Il préconise un immédiat pat stratégique russo-ukrainien.
Le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a causé 40.000 victimes, mais le bilan devrait doubler voire tripler. La catastrophe a eu lieu dans la zone limitrophe des deux pays, de plus là où sont réfugiés les derniers opposants syriens, pour beaucoup djihadistes, sous contrôle turc. L’aide internationale arrive mais l’observateur sent une sorte de gêne, aussi bien envers le retors Erdogan qu’envers le banni Assad. Du coup, l’émotion humanitaire semble tamisée.
Pendant ce temps-là, l’Amérique s’occupe de ballons aériens et envoie ses meilleurs jets les abattre, décrétant des interdictions de vol, suggérant des OVNI… L’observateur incrédule croit rêver devant à la fois l’amateurisme et la surréaction. Il a l’impression que le gouvernement américain réagit comme dans les films hollywoodiens de super-héros, quand Mars attaque et qu’il faut tout faire pour s’en défendre. Le show est montré au public consentant et le message est simple : l’extra-terrestre, c’est la Chine, cet alien dont il faut se méfier.
Simultanément, les articles se multiplient pour prédire que l’Ukraine va perdre.
Comme si la lessiveuse médiatique disait : Passons à autre chose …
JOCVP
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La Corée du Sud est la dixième puissance économique de la planète mais stratégiquement, dépend fortement des États-Unis. Or, si l’Europe s’intéresse à l’Ukraine et que Washington se réintéresse à la Chine, la question coréenne devient plus sensible, avec 90 essais de missiles effectués par Pyongyang. Au point que Séoul se remet à parler très fortement de capacités nucléaires.
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De retour d’un séjour à Singapour, le stratégiste reste sidéré de ce qu’il a vu : voici au fond la capitale de la mondialisation, réussissant à réunir physiquement et culturellement l’Est et l’Ouest qui, selon Kipling, « jamais ne se rencontreront ». Et pourtant, Singapour démontre le contraire…
Le discours ambiant, surtout depuis la nouvelle phase de la guerre russo-ukrainienne enclenchée le 24 février 2022, insiste sur le besoin des forces armées françaises à se préparer à être engagées dans un scénario de guerre de » haute intensité « . Tout en laissant le soin au pouvoir politique la décision de modifier le contrat opérationnel de nos armées expéditionnaires, prêtons-nous à l’exercice : en nous inspirant de ce que nous pouvons observer en Ukraine, quelles sont les leçons que nous devons (ré)apprendre pour être capables de livrer de tels combats ?
Dans la nuit du 7 au 8 octobre dernier, les Ukrainiens parvenaient, à la surprise générale, à frapper le pont de Kertch, vraisemblablement à l’aide d’un drone naval. Ils portaient non seulement un coup sérieux à la logistique russe mais ils s’en prenaient également délibérément à l’un des symboles du rattachement de la Crimée à la Russie.
Le 5 décembre, soit à peine deux mois après, Vladimir Poutine s’est rendu sur ce pont qu’il avait lui-même inauguré le 15 mai 2018.
Cette visite à laquelle peu de monde s’attendait est riche d’enseignements. Si Poutine se déplace en personne sur ce pont et en revient sans problème, c’est qu’il est en suffisamment bonne santé pour le faire, qu’il ne craint pas de s’absenter des lieux de pouvoir malgré les conspirateurs, qu’il parvient à se déplacer sans que le renseignement étranger ne l’anticipe, que le génie russe travaille d’arrache-pied et qu’il n’est pas question, malgré le retrait de Kherson, d’abandonner la Crimée.
Simultanément, les Ukrainiens réussissaient à frapper deux bases stratégiques à 800 km à l’intérieur de la Russie. Les enchères politiques augmentent de part et d’autre.
Cette guerre est loin d’être terminée.
JOCVP
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De retour d’un séjour à Singapour, le stratégiste reste sidéré de ce qu’il a vu : voici au fond la capitale de la mondialisation, réussissant à réunir physiquement et culturellement l’Est et l’Ouest qui, selon Kipling, « jamais ne se rencontreront ». Et pourtant, Singapour démontre le contraire…
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Nous vivons dans état de crises protéiformes, qui s’enchaînent à devenir interminables et simultanées, créant un climat anxiogène. Or, la guerre est une forme de crise et les militaires sont des spécialistes de la gestion de crise et insistent sur l’importance du moral pour pouvoir les vaincre. Ne faut-il pas s’inspirer du modèle militaire pour affronter les crises actuelles ?
Les déclarations l’autre soir du président Macron sur la dissuasion ont pu être maladroites. Elles amènent pourtant le débat sur une question essentielle, renouvelée par un ordre nucléaire mondial qui se défait, du TIAN à la fin du traité INF, de l’Ukraine à la Corée du Nord. Il est grand temps de reprendre les termes de la discussion.
Nous le pressentions cet été (LV 197), le raidissement chinois s’est accentué à l’occasion de ce XXe congrès du PCC. Rappelons qu’en Chine, le pouvoir appartient au parti. On a vu ainsi la façon humiliante dont Hu Jintao, précédent dirigeant, a été écarté sans ménagement devant les télévisions du monde entier, mais aussi la composition du comité permanent du bureau politique où seuls les affidés de Xi Jinping ont été promus.
Malgré les difficultés ou plus sûrement à cause d’elles, la direction chinoise a choisi de persévérer : aussi bien dans sa délétère stratégie anti-Covid que dans la poursuite d’une politique économique donnant des résultats décevants cette année ou dans l’opposition à Taïwan, inscrite désormais dans la charte du PCC. Ce net durcissement accompagne le pouvoir sans limite de Xi, désigné pour un troisième mandat.
Il faut s’attendre à l’accentuation de la ligne dure, aussi bien dans l’opposition aux États-Unis que dans le soutien à V. Poutine. Or, la possibilité des échecs augmente le risque d’en sortir par une action d’éclat dans la zone, notamment face à Taïwan, en pariant sur un affaiblissement américain à la suite des mid-terms. Inquiétant.
JOCVP
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Aux résultats à la mi-2022, la guerre en Ukraine apparaît comme un accroc majeur dans la trajectoire de la sécurité européenne 30 ans après la Guerre froide: une Ukraine qui souffre, une ligne de front à vif au cœur d’un continent qui se congèle, une réunification européenne ajournée, une Russie qui tourne le dos à l’Europe et s’engage dans de nouveaux horizons asiatiques coopératifs. La France qui ne peut s’en satisfaire doit garder sa liberté de réflexion et de proposition face à cette discontinuité stratégique. Cette guerre est d’abord une question de sécurité européenne, à traiter d’abord entre Européens. Peut-on encore, par un vrai confinement stratégique mieux coordonné, forcer la Russie à accepter un cadre de cohabitation plus coopératif en Europe? C’est en répondant à cette question que la France pourra réviser sa posture militaire et éviter le piège anachronique d’un toilettage capacitaire massif.
La Chine connaît un ralentissement économique soudain, dû en grande partie à une politique brutale de zéro Covid. Cela vient fragiliser un système fondé sur une croissance performante. Cela affecte la posture internationale de Pékin : moins envers l’étranger proche que la mise en œuvre de sa politique mondiale. Ces défis économiques posent des problèmes politiques qui seront au cœur du prochain Congrès du PCC, cet automne.
Que nous dit l’épisode de canicule que viennent de connaître la France et l’Europe ? D’abord, la réalité du changement climatique, désormais mesurable par chacun, à hauteur d’expérience humaine. La nouveauté de l’épisode en cours tient à sa brutalité, ce qui le change radicalement des variations climatiques que la terre a connues dans le passé et qui s’étendaient sur des centaines et des milliers d’années. La cause en est très certainement aussi humaine.
Observons d’ailleurs qu’elle coïncide avec le développement de la mondialisation, dans les années 1980 : la sortie du tiers-monde par l’émergence et la transformation de pays nombreux en ateliers de fabrication a suscité production, échanges et consommation. La canicule est le pendant de notre prospérité. Et si la Chine est à l’origine de 30 % des gaz à effet de serre de la planète, c’est qu’elle produit pour le consommateur occidental.
Symboliquement, cette canicule est aussi le reflet du dérèglement politique et économique du monde. Guerres et conflits font toujours rage (Ukraine, Yémen, Sahel) et les émeutes populaires se multiplient (Sri Lanka, Panama). Partout, la planète connaît un coup de chaud.
C’est inquiétant.
JOCVP
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La Chine connaît un ralentissement économique soudain, dû en grande partie à une politique brutale de zéro Covid. Cela vient fragiliser un système fondé sur une croissance performante. Cela affecte la posture internationale de Pékin : moins envers l’étranger proche que la mise en œuvre de sa politique mondiale. Ces défis économiques posent des problèmes politiques qui seront au cœur du prochain Congrès du PCC, cet automne.
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L’Inde suscite peu d’intérêt alors que son rang dans les nations ne cesse de s’affirmer. Sa stratégie reste marquée par ses voisinages encombrants (Pakistan, Chine) mais sa tradition de non-alignement la rend rétive à l’embrigadement néo-impérial américain. Cela constitue une chance pour la France qui s’accorde assez bien avec cette puissance d’Asie du sud, accord qui va au-delà des contrats signés.
De boussole stratégique en concept stratégique, le flottement est général alors que la guerre en Ukraine semble s’enliser. C’est le moment des premiers bilans chez les Européens qui se divisent sur la marche à suivre. C’est peut-être aussi pour la France celui de s’interroger sur sa posture de défense, de prendre son temps pour rechercher comment intégrer les leçons des surprises stratégiques venues de Moscou comme de Kiev.
La reine d’Angleterre vient de fêter son jubilé, c’est-à-dire le 70ème anniversaire de son règne. La longévité étonne à juste titre mais pas autant que la ferveur populaire qui a entouré ces célébrations. Souverain muet, la reine a pourtant suscité l’adhésion de ses sujets grâce à une tenue et une réserve remarquables : qui n’a été impressionné par sa brève déclaration de trois minutes au moment de la pandémie de Covid, pour appeler ses compatriotes à tenir ? Cela changeait des discours fleuves tenus par d’autres dirigeants.
Pourtant, ce n’est pas ce rôle exemplaire tenu par une personnalité exceptionnelle au cours de ces 70 ans qui compte. C’est l’hommage au dernier être humain qui a approché de près la gestion politique de la Seconde guerre mondiale. Elle n’avait aucun pouvoir de décision à l’époque, il est vrai, mais déjà la conscience d’une mobilisation nationale pour résister à l’ennemi.
Ce souvenir reste marquant dans l’Angleterre contemporaine qu’on ne peut comprendre si on ignore cet orgueil d’avoir su résister avec la sueur, le sang et les larmes. Elisabeth II est aussi le témoin de ce moment-là, de cette union sacrée des peuples britanniques. Que Dieu vous garde !
JOCVP
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L’Inde suscite peu d’intérêt alors que son rang dans les nations ne cesse de s’affirmer. Sa stratégie reste marquée par ses voisinages encombrants (Pakistan, Chine) mais sa tradition de non-alignement la rend rétive à l’embrigadement néo-impérial américain. Cela constitue une chance de la France qui s’accorde assez bien avec cette puissance d’Asie du sud, accord qui va au-delà des contrats signés.
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