L’embrasement, comprendre les enjeux de la guerre Israël-Hamas (M. Goya)

Martine Cuttier nous gratifie d’une fiche de lecture sur le livre de Michel Goya : merci à elle. LV

Michel Goya  qui a récapitulé les opérations auxquelles l’armée française a participé depuis les indépendances, suivi les opérations en Irak,  s’est penché sur la guerre en Ukraine, ne pouvait ignorer le conflit entre Israël et les Palestiniens après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. D’autant que lorsqu’il fut muté, en 2004, à la division recherche de retour d’expérience, au centre de doctrine et de l’emploi des forces : CDEF, à l’École militaire, il lui revint d’analyser militairement les conflits au Proche-Orient (p 7). Un sujet d’histoire immédiate devenu familier au militaire et à l’historien.

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Lettres de Saragosse aux Français incertains (J Ph Immarigeon)

Il y a 215 ans, en face de Vienne de l’autre côté du Danube, au terme de la bataille d’Aspern-Essling, mourait Jean Lannes. Ce qu’on retient de cette bataille est une scène mythique, la visite de l’Empereur accouru dès qu’il le put. Napoléon a nié s’être fait remonter les bretelles, mais les scénaristes n’en brodent pas moins en s’inspirant des lettres que Lannes avait envoyées six mois plus tôt de Saragosse, dont on cite une phrase-clef : « C’est une guerre qui fait horreur ».

Source: https://www.abebooks.co.uk/Si%C3%A8ge-Prise-Saragosse-Belagerung-Saragossas-Franzosen/30788923256/bd#&gid=1&pid=1

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Entre vassalisation impossible et extermination impensable, oser la coexistence dans un seul et même État (F. Géré)

Nous sommes heureux de publier ce texte de Françpois Géré, président de l’IFAS. LV

Le fiasco de la solution à deux États était annoncé depuis longtemps. En novembre 2016 Piotr Smolar, correspondant du Monde à Jérusalem, publiait un dossier alarmant sur l’implantation la pénétration des   colonies israéliennes en Cisjordanie. Elles ont progressé inexorablement en dépit des vaines admonestations d’une communauté internationale inconsistante. 150 000 en 1995, 400 000 en 2015 et 500 000 personnes en 2022. A quoi s’ajoutent plus de 200 000 habitants dans la partie orientale de Jérusalem. Ces implantations illégales interdisent toute continuité territoriale, torpillant la possibilité même de  former un État palestinien homogène.

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LV 228 (Gratuit) : Ce que nous dit la guerre de Gaza – Papier d’Arménie – Lorgnette : Chute d’Icare

Lettre de La Vigie du 1er novembre 2023

Le code d’Hamourabbi (source)

Ce que nous dit la guerre de Gaza (ou de Soukkot)

Pour aller au-delà des considérations de terrain sur la guerre de Soukkot (Gaza), nous tenterons de déterminer tout d’abord les buts de guerre de chaque partie, avant de nous interroger sur ce que dit cette guerre, étape supplémentaire d’une re-primitivisation du fait guerrier contemporain.

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Papier d’Arménie

Si les théâtres d’opération de la guerre et ses modalités d’action changent, on observe les invariants de la stratégie sur tous les théâtres et leur négligence se paye cher, quel que soit le mode d’action retenu. Pour ne pas les avoir respectés, l’Arménie les a redécouverts de manière amère.

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Lorgnette: la chute d’Icare

À voler trop près du soleil, on risque de brûler ses ailes et de tomber dans l’abîme…

C’est ce que les divers dignitaires du parti communiste chinois ou fonctionnaires de l’appareil d’État vivent régulièrement, et lorsqu’ils tombent en disgrâce pour une raison quelconque – qui n’est jamais communiquée – ils sont invariablement mis en cause pour « actes de corruption » et déchus de leurs postes professionnels et position sociale.

Le régime chinois a pourtant fait particulièrement fort cette année, en écartant et en faisant disparaître au sens propre comme au sens figuré (damnatio memoriae en ôtant toute référence aux personnages sur les sites internet gouvernementaux) successivement ses ministres des affaires étrangères et de la défense. Le premier, Qin Gang, a disparu depuis le 25 juin, le second, Li Shangfu depuis le 29 août. Ils avaient prêté serment en mars de la même année.

Ces purges impitoyables, tout en rappelant Mao, ont rarement été aussi proches de l’entourage de Xi Jingping, elles sont à la fois staliniennes dans leur implacabilité et orwelliennes dans leur radicalité.

Il fait tout de même bon vivre en Occident.

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JOVPN

Guerre de Sekkot (Israël – Gaza) : Synthèse stratégique n°3

Semaine marquée par une roquette tombée sur un hôpital de Gaza et la visite de J. Biden en Israël, mais aussi des conséquences qui s’étendent hors du Proche-Orient.

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Verticale de crises aux levants (LV 227)

La guerre de Sekkot entre le Hamas et Israël rouvre la question palestinienne. Au-delà d’un embrasement à craindre du Proche-Orient, le risque court d’une conjonction des crises avec la SYrie, le Caucase et l’Ukraine et la constitution d’un front du refus.

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Guerre de Sekkot (Israël – Gaza) : Synthèse stratégique n°2

L’armée israélienne a repris le contrôle des abords de la bande de Gaza et a commencé des opérations de bombardements. Pour l’instant, l’offensive terrestre n’a pas débuté. Etats-Unis et d’autres puissances tentent de limiter l’extension du conflit.

NB : Je parlerai désormais de « guerre de Sekkot » pour désigner ce conflit issu de l’agression du Hamas le jour de la fête de Sekkot mais aussi ses suites.

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Guerre israélo-palestinienne : Synthèse stratégique n°1

Guerre israélo-palestinienne : Synthèse stratégique n°1

Source

Le lancement de l’offensive du Hamas à l’aube du samedi 7 octobre a non seulement surpris le monde entier mais replacé le conflit israélo-palestinien au-devant de la scène. Cette première synthèse évoquera les opérations, l’analyse militaire, politique puis géopolitique.

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La Vigie n° 210 : IL n’y a pas d’arme magique | L’arrière tiendra-t-il ? | Lorgnette : processus de paix

Lettre de La Vigie du 1er février 2023

Il n’y a pas d’arme magique

La récente décision des Européens et Américains de fournir des chars à l’Ukraine se voulait une manifestation d’unité en faveur de Kiev. Les difficultés à y arriver, le soulagement qui en a résulté, montrent au contraire que le sujet reste friable. Il repose surtout sur une illusion : que des armes seules peuvent changer le cours de la guerre, que ce soit par leur qualité ou leur quantité. Au-delà, une inquiétude point subrepticement : s’agit-il encore de gagner ou désormais de ne pas perdre ?

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L’arrière tiendra-t-il ?

Si la fortune des armes décide principalement du sort d’une guerre, il est indispensable de se soucier également de l’arrière : si les combattants développent une certaine et indispensable auto-suffisance, cette dernière est le résultat des efforts consentis par l’arrière. La guerre en Ukraine nous montre cependant que la notion d’arrière n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire, et que l’arrière peut également avoir une certaine profondeur géographique.

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Lorgnette : Processus de paix israélo-palestinien

Les récents événements en Palestine ont remis, une fois encore, la question palestinienne au cœur de l’actualité. S’il est probable que chacun fera tout pour l’ignorer, observons cependant qu’elle perdure car on n’y a pas trouvé de solution. Les accords d’Abraham promus par D. Trump faisaient explicitement l’impasse sur elle, organisant une paix entre Israël et certains pays arabes tout en s’accordant à passer sous silence la question palestinienne. Sans revenir sur l’élément déclencheur des incidents de cette semaine, observons que la tiédeur des réactions internationales se justifie par l’hypothèse qu’il y a un processus de paix qui suit son cours. C’est à l’évidence faux.

Il faut ainsi rappeler qu’il ne s’agit pas (malgré l’utilisation par certains du mot terrorisme assimilé à djihadisme) d’une question religieuse mais d’une question de libération nationale – et donc de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes – et de contrôle politique d’une population et de territoires par un occupant. C’est l’objectif initial du processus de paix. Qu’il ne fonctionne évidemment pas signifie qu’il n’y a pas la paix. Mais qui en tire les conclusions ? L’UE détourne les yeux, elle si prompte à agiter les valeurs. Elle signe ici son hypocrisie et perd ainsi son crédit.

JOCVP

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Crédit photo : UNDP Ukraine on Visualhunt

En même temps … – Le Cadet (n° 51)

« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Que retenir de cet apophtegme bien connu ? À monde équivoque, pensée complexe, nous dit le Lacombe Lucien de la géopolitique, niveau Brevet avec mention : il y a ceci et en même temps il y a cela. Précisément, c’est là qu’il faut des idées simples.

Source

Prenons la question palestinienne – on dit « question » quand on veut laisser un problème irrésolu. En vertu d’un principe qu’on datera du Traité de Versailles, les Palestiniens ont droit à un État (ça a été voté en 1947, on oublie toujours de célébrer cette autre moitié de la bouteille). Toujours en vertu du même droit international, les frontières de cet État sont celles dites de 1949-1967. Et l’ONU ne cesse de rappeler depuis la Guerre des Six Jours dans chacune de ses résolutions (on ne les compte même plus) que la prédation et la conquête ne sauraient constituer un mode d’acquisition de territoires. Il faut donc que Tsahal se retire de « Judée » et de « Samarie » et que les colons fassent de même.

Voilà le droit, il dit le bon sens. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? psalmodiaient les Shadoks. Alors nos gouvernements ont décidé de se tirer une balle dans le pied en s’imposant un second objectif : la paix entre les belligérants. On n’avait pas demandé aux Kosovars une protestation d’amour éternel pour leurs voisins serbes, on ne demandera pas aux Québécois d’adopter comme hymne national le Rule Britannia. Pour la Palestine on veut faire deux choses en même temps, qu’on ne fait nulle par ailleurs, au nom d’un Orient supposé compliqué dans un monde qui ne demande pourtant qu’à être simple.

La paix contre les territoires : en français classique, ça s’appelle un piège à cons. C’est une perte de temps et une source de malheurs inutiles, on l’a revu à Gaza. Tout le monde sait que les Palestiniens auront un État dont les frontières sont déjà tracées au décimètre près – lorsque le Cadet visita Jérusalem il y a trente ans, les parpaings et les barbelés couraient encore dans la ville, et un véhicule blanc de l’ONU stationnait Porte de Jaffa. Sinon, le droit est mort. Ensuite, les Palestiniens feront ce qu’ils veulent de leur État, ça les regarde. La guerre est un attribut souverain étatique, ils l’auront, il n’y a aucune raison de les en priver, de faire ce chantage aux territoires qui n’a aucun sens. S’ils veulent en user contre leur puissant voisin, qui sera en état de légitime défense avec ses 350 avions de combat, ses 2 500 chars et ses 100 têtes nucléaires, tant pis pour eux.

Non, ce n’est pas l’Orient qui est compliqué, ni le monde incertain, c’est l’Occident qui ne sait plus faire simple. En même temps, tant pis pour lui.

Le Cadet