LV 217 : Humeurs paisibles en péninsule arabique | Le Japon s’affirme | Lorgnette : Indétrônable

Lettre de la Vigie en date du 10 mai 2023

Humeurs paisibles en péninsule arabique

La posture stratégique de l’Arabie séoudite a récemment beaucoup évolué, avec de nombreux facteurs : évolution personnelle de MBS, redimensionnement de la question politico-religieuse, guerre du Yémen, rivalité iranienne, environnement moyen-oriental, question pétrolière, rôle attribué aux États-Unis.

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Affirmation stratégique du Japon

Le Japon poursuit la normalisation de sa posture stratégique entamée en 2015 et amplifiée par la guerre en Ukraine et les perspectives de tension autour de Taïwan. Il se prépare à devenir un véritable entrepreneur de sécurité régionale.

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Lorgnette : Indétrônable

Les esprits forts à qui on ne la fait pas se sont donc répandus pour expliquer à quel point le couronnement de Charles III était un héritage désuet du passé, anachronique, forcément décalé. Les journaux « sérieux » que sont le Guardian et le Times, eux, ont trouvé le roi maussade, guindé, anxieux.

Et pourtant ! après le décès d’Élisabeth II qui avait su conduire une transition vers la modernité et dont le décès marquait la fin d’un certain XXe siècle (LV 200), ce couronnement marque quelque chose à la fois nouveau et très ancien. La nouveauté tient aux touches de modernisation apportées par le roi à la cérémonie. Mieux vaut d’ailleurs parler d’actualisation, puisque l’apparat actuel est finalement d’invention récente (voir ici).

Mais il faut surtout noter le respect d’une autre dimension, remontant au plus loin, celle du sacre. Par définition, il s’agit d’un événement unique, d’une sacralisation de la personne royale. Charles III en était conscient qui avait un visage hiératique. Ce mot ne doit rien signifier pour les esprits forts. Pourtant, cette dimension était clairement perceptible au cours de la cérémonie, messe où le roi, vêtu de vêtements liturgiques, acquiert un autre état. Car désormais, son état précède l’État…

JOCVP

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Crédit photo : U.S. Department of State

Humeurs paisibles en péninsule arabique (LV 217)

La posture stratégique de l’Arabie séoudite a récemment beaucoup évolué, avec de nombreux facteurs : évolution personnelle de MBS, redimensionnement de la question politico-religieuse, la guerre du Yémen, la rivalité iranienne, l’environnement moyen-oriental, question pétrolière, rôle attribué aux États-Unis.

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LV n° 213 : Afrique adieu ! | Nouvelles questions nucléaires | Lorgnette : Accord arabo-persique

Lettre de La Vigie du 15 mars 2023

Afrique adieu !

Du discours de Ouagadougou en 2017 à celui de Paris en 2023, une constante apparaît : l’inexistence de la politique africaine de la France. À cela s’ajoutent des relations délicates que l’on voit dans des gestes peu diplomatiques. Face à ce constat, sommes-nous condamnés à dire : Afrique adieu ?

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Nouvelles questions nucléaires

Obnubilés par la guerre en Ukraine, nous ne voyons pas les profondes modifications stratégiques qui s’exercent ailleurs, par exemple dans le domaine nucléaire : fin du monopole balistique, ambiguïté des porteurs, sanctuarisation agressive, décès du contrôle des armements, mise en question de la non-prolifération sont autant de questions qui rétroagissent sur le théâtre européen.

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Lorgnette: Accord arabo-persique

La récente annonce d’un accord irano-séoudien, conclu qui plus est sous les auspices de la Chine, a sonné comme un coup de tonnerre. L’Arabie annonçait depuis quelque temps sont désir de s’affranchir du pacte du Quincy (LV 205). Elle n’a pas signé les accords d’Abraham entre Israël, les EAU et Bahreïn et le récent raidissement israélien ne doit pas la rassurer. Quant à l’Iran, la poursuite de l’enrichissement d’uranium malgré les sanctions et les négociations du JCPOA, l’entente avec la Russie et la récente grogne populaire favorisent un changement de posture stratégique.

L’accord donne l’impression d’un simple rétablissement des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran. Il semble comporter une dimension sécuritaire dont on verra la mise en œuvre au Yémen, où les Séoudiens semblent négocier tandis que les EAU et les Américains s’y refusent. Au fond, l’Arabie semble vouloir diversifier ses sources de sécurité et ne s’en remet plus uniquement aux États-Unis. Washington qui s’est désintéressé du Moyen-Orient paye ainsi son abstention et sa perte de crédit. Quant à la Chine, elle réunit deux des principaux fournisseurs d’hydrocarbures : cela lui suffit.

Le puzzle bouge dans la région…

JOCVP

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La Vigie n° 143 : MBS le dilapideur | La religion, facteur stratégique | Lorgnette : Ciel ouvert qui se ferme

Lettre de La Vigie n° 143 du 27 mai 2020

MBS, le dilapideur

Mohamed ben Salman, prince héritier d’Arabie Séoudite et de facto, maître du pays à un point inégalé depuis son grand-père, fondateur de la dynastie, exerce le pouvoir de manière autoritaire, persuadé qu’il faut réformer radicalement le pays. Les résultats ne sont guère convaincants, notamment pour sa politique étrangère calamiteuse, au point qu’il donne le sentiment d’avoir plus fragilisé son pays que préparé à l’avenir.

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La religion, facteur stratégique

Alors que certains considéraient que le fait religieux deviendrait marginal au XXIe siècle, l’importance de la religion reste primordiale dans de nombreux pays ; il s’agit donc d’un facteur stratégique à ne pas négliger.

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Lorgnette : Ciel ouvert qui se ferme

Le président Trump à récemment annoncé le retrait de son pays du traité Ciel ouvert dans six mois. Cela fait suite au retrait du traité FNI (LV 112) avec le même type d’argument (c’est la faute des Russes) et le même calcul : trouver des marges de manœuvre face aux Chinois et surtout, se désengager de tout système de maîtrise des armements. pour le président américain, il appartient au monde ancien et multilatéral qui entrave la liberté des États-Unis (cf. le retrait de l’accord nucléaire avec l’Iran, LV 95).

Pour une fois, les Européens renâclent… Onze pays, dont la France et surtout l’Allemagne, regrettent officiellement la décision américaine et déclarent rester dans le traité (comme la Russie). L’Alliance est sous tension. Les regards se tournent vers le dernier traité de limitation des armements, New Start, qui arrive à expiration en 2021. Les Américains aimeraient inclure les Chinois qui n’en voient pas l’intérêt.

Les Européens peuvent soit préserver le théâtre stratégique européen avec une négociation locale (en supposant que Moscou s’y prête et que Washington n’y fasse pas obstacle), soit suivre les Américains dans une négociation générale avec Russes et Chinois, mais où ils pèseraient peu.

JOCV

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Crédit photo : U.S. Department of State on Visualhunt.com

MBS le dilapideur (LV 143)

Mohamed ben Salman, prince héritier d’Arabie Séoudite et de facto, maître du pays à un point inégalé depuis son grand-père, fondateur de la dynastie, exerce le pouvoir de manière autoritaire, persuadé qu’il faut réformer radicalement le pays. Les résultats ne sont guère convaincants, notamment pour sa politique étrangère calamiteuse, au point qu’il donne le sentiment d’avoir plus fragilisé son pays que préparé à l’avenir.

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LV 126 : Faire le point | Péninsule arabique | Lorgnette : PANG

Lettre de La Vigie du 2 octobre 2019

Faire le point

Faire le point des perspectives stratégiques de la France est une nécessité périodique, surtout quand la scène est animée comme actuellement. Pour cela il faut prendre du recul et croiser les grandes lignes de force observables. On en a identifié six qui en se recoupant dessinent le cadre dans lequel la France peut inscrire son action. Mais y est-elle préparée et disposée ?

Péninsule arabique

L’Arabie Séoudite est un pays neuf qui cherche depuis longtemps à contrôler son voisinage et notamment la péninsule arabique. Ce dessein s’est renforcé de la question de l’islam politique, structurelle depuis la fondation du royaume. Un dernier facteur, le pétrole, s’ajoute à ces déterminants. Il s’ensuit une attitude difficile à suivre dans une région hautement troublée.

Lorgnette : PANG

Derrière ce sigle au nom de pétoire se cache une formidable machine de guerre mobile capable de peser sur les équilibres stratégiques de la planète et de contrôler de vastes espaces stratégiques pour défendre nos intérêts et faire prévaloir nos vues. Le PANG, c’est le porte-avions de nouvelle génération. Il entrera en service en 2040 pour 40 ans et servira ce qu’on appelle la projection de puissance de la France dans le dernier quart du XXIe siècle.

Anticiper le renouvellement du PA CDG, c’est à la fois mesurer l’apport de celui-ci dans l’action extérieure actuelle du pays et se projeter en 2060 pour imaginer la conflictualité d’alors et y faire face. Vaste défi, nécessaire et réaliste. Nul ne doute de la centralité stratégique de l’Océan Indien, Méditerranée de demain, et de la zone Asie-Pacifique ; l’activité économique sera là-bas décisive et la France et ses voisins européens seront toujours plus concernés. Nul doute non plus qu’il faudra réguler cet espace maritime clé pour le développement de la planète, il faudra s’y mouvoir rapidement en tenue de combat et être en mesure d’y arbitrer les tensions. Qui en Europe saura le faire ? La France avec son PANG ! (À suivre)

JDOK

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Crédit photo :  sjrankin on VisualHunt / CC BY-NC

Péninsule arabique (LV 126)

L’Arabie Séoudite est un pays neuf qui cherche depuis longtemps à contrôler son voisinage et notamment la péninsule arabique. Ce dessein s’est renforcé de la question de l’islam politique, structurelle depuis la fondation du royaume. Un dernier facteur, le pétrole, s’ajoute à ces déterminants. Il s’ensuit une attitude difficile à suivre dans une région hautement troublée.

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LV 125 : La veille stratégique | Fiabilité stratégique | Lorgnette : l’Arabie flambe

Lettre de La Vigie du 18 septembre 2019

L’importance croissante de la veille stratégique

La veille stratégique est une activité de plus en plus cruciale chez bon nombre d’organisations, confrontées à l’infobésité. Elle sert les objectifs stratégiques (anticipation, sécurisation et mobilisation), ne s’opère pas seulement vers l’extérieur et ne se résume pas à une documentation améliorée : elle doit prendre en compte le milieu hostile contemporain où l’information est à la fois énergie et arme.

Fiabilité stratégique

La fiabilité d’une stratégie s’évalue avec plusieurs indicateurs: sa capacité à encadrer l’incertitude et à évaluer les possibles, son pragmatisme et son agilité face à l’imprévu, sa capacité à combiner détermination et retenue … Elle est un facteur essentiel de sa pérennité et de la consolidation des intérêts de sécurité du pays.

Lorgnette : L’Arabie Séoudite flambe

Une attaque coordonnée par voie aérienne a endommagé gravement le 14 septembre un site pétrolier séoudien : on ne sait pas s’il s’agit de drones ou de missiles ni d’où ils viennent (Yémen, Irak, Iran ?) et qui les a tirés. La réduction des capacités de production a suscité une flambée des cours du pétrole et affecté les marchés. Et pourtant, si très tôt les accusations ont fleuri, une certaine retenue s’observe, à Washington et Riyad. Ici, l’enlisement au Yémen souligne les limites guerrières du royaume qui ne peut engager un conflit ouvert avec son rival iranien. Là, une campagne électorale déjà ouverte empêche le président Trump d’ouvrir un nouveau front, à rebours du désir profond de son électorat.

Passons sur les limites capacitaires de la protection sol-air (détection et destruction) du royaume séoudien ou sur les innovations techniques surprenantes d’un agresseur capable de lancer une salve d’engins manœuvrant à plusieurs centaines de kilomètres : constatons l’audace de cette initiative stratégique et son succès, tant elle révèle les limites militaires et politiques de l’alliance américano-séoudienne.

JDOK

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Trump et le Moyen-Orient (LV 118)

Certains battent les tambours de guerre à Washington contre l’Iran. Est-ce à dire que le conflit est inéluctable ? Probablement pas pour deux raisons : d’abord, D. Trump n’est pas partisan des engagements militaires : s’il est brutal, ce n’est pas un faucon à la différence de beaucoup dans l’établissement. Au fond, il veut faire monter les enchères pour pousser les Iraniens à négocier en position de faiblesse un nouvel accord. Pas sûr que ceux-ci tombent dans le piège… Car Trump devient prévisible…

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Où va l’Arabie saoudite ? De Al-Saoud à Al-Salman… (Pr. A. Mekkaoui)

De nombreux observateurs occidentaux suivent avec intérêt, et parfois une certaine angoisse, les changements radicaux entrepris par le Prince héritier et nouvel homme fort de l’Arabie saoudite, car le récent tournant majeur opéré dans l’ordre de succession du royaume s’y traduit d’une manière révolutionnaire et rapide.

La famille Al-Saoud va être phagocytée par le clan d’Al-Soudar ; cette dernière se divisera en deux en fondant une nouvelle dynastie héréditaire appelée les Al-Salman. Le mode adelphique a disparu au profit d’un système politique plus ouvert aux composantes de la société saoudienne qui étaient marginalisées depuis la création de ce jeune État de 1932. C’est aussi un glissement risqué à cause de la purge en profondeur d’un système archaïque. De plus l’émergence du Prince Mohamed Ben Salman comme moteur de ce changement radical a été validée par les plus grandes puissances, les États-Unis, la Russie et la Chine.

Arabie saoudite: Mohammed ben SalmaneSource

Depuis janvier 2017, le Prince héritier a lancé trois réformes globales, une restructuration du champ religieux, une réforme en profondeur du système politique et développé une vision économique ambitieuse.

Dans cette perspective, énumérons les principaux chantiers en cours.

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