La voie cambodgienne vers la modernité

L’altérité stratégique n’est pas un rêve absurde mais une réalité qui s’affiche désormais. On observe ainsi des chemins inattendus vers la stabilité, le développement et la prospérité qui échappent au clivage de la compétition radicale entre démocraties vertueuses et systèmes autoritaires illibéraux. Sans s’ériger en modèles, des systèmes de gouvernance pragmatiques et résolus offrent à des peuples souvent meurtris par l’histoire et la géographie mais ayant su préserver leur espace culturel et rénover leur identité des voies de sortie vers le progrès social. C’est sans doute le cas de la voie cambodgienne vers la modernité. Dans notre planète de 8 milliards d’habitants, l’heure est à la diversité, à la complexité, nous parlions hier de multisme.

  • Source : https://asiatimes.com/2019/12/hun-sens-grand-plan-to-hand-power-to-his-son/

Pour l’apprécier, on écoutera un sage qui œuvre au progrès depuis plus de 30 ans dans le sillage de l’exécutif cambodgien incarné par le sulfureux Hun Sen, PM du Royaume du Cambodge. Ce dirigeant autoritaire a démissionné fin juillet pour faciliter la mise en place d’un exécutif d’un genre nouveau capable de prolonger le miracle cambodgien qu’il a conduit avec fermeté depuis sa prise de pouvoir dans les wagons du Vietnam il y a 30 ans.

Écoutons des extraits du récit réaliste que nous en a fait Xavier d’Abzac[i].

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La Vigie n° 206 : De retour de Singapour | Haute intensité : prendre de la hauteur | Lorgnette : Le pont de Kertch

Lettre de La Vigie du 7 décembre 2022

De retour de Singapour

De retour d’un séjour à Singapour, le stratégiste reste sidéré de ce qu’il a vu : voici au fond la capitale de la mondialisation, réussissant à réunir physiquement et culturellement l’Est et l’Ouest qui, selon Kipling, « jamais ne se rencontreront ». Et pourtant, Singapour démontre le contraire…

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Haute intensité : prendre de la hauteur

Le discours ambiant, surtout depuis la nouvelle phase de la guerre russo-ukrainienne enclenchée le 24 février 2022, insiste sur le besoin des forces armées françaises à se préparer à être engagées dans un scénario de guerre de » haute intensité « . Tout en laissant le soin au pouvoir politique la décision de modifier le contrat opérationnel de nos armées expéditionnaires, prêtons-nous à l’exercice : en nous inspirant de ce que nous pouvons observer en Ukraine, quelles sont les leçons que nous devons (ré)apprendre pour être capables de livrer de tels combats ?

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Lorgnette : Le pont de Kertch

Dans la nuit du 7 au 8 octobre dernier, les Ukrainiens parvenaient, à la surprise générale, à frapper le pont de Kertch, vraisemblablement à l’aide d’un drone naval. Ils portaient non seulement un coup sérieux à la logistique russe mais ils s’en prenaient également délibérément à l’un des symboles du rattachement de la Crimée à la Russie.

Le 5 décembre, soit à peine deux mois après, Vladimir Poutine s’est rendu sur ce pont qu’il avait lui-même inauguré le 15 mai 2018.

Cette visite à laquelle peu de monde s’attendait est riche d’enseignements. Si Poutine se déplace en personne sur ce pont et en revient sans problème, c’est qu’il est en suffisamment bonne santé pour le faire, qu’il ne craint pas de s’absenter des lieux de pouvoir malgré les conspirateurs, qu’il parvient à se déplacer sans que le renseignement étranger ne l’anticipe, que le génie russe travaille d’arrache-pied et qu’il n’est pas question, malgré le retrait de Kherson, d’abandonner la Crimée.

Simultanément, les Ukrainiens réussissaient à frapper deux bases stratégiques à 800 km à l’intérieur de la Russie. Les enchères politiques augmentent de part et d’autre.

Cette guerre est loin d’être terminée.

JOCVP

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Crédit photo : Ray in Manila on VisualHunt

LV 206 : De retour de Singapour

De retour d’un séjour à Singapour, le stratégiste reste sidéré de ce qu’il a vu : voici au fond la capitale de la mondialisation, réussissant à réunir physiquement et culturellement l’Est et l’Ouest qui, selon Kipling, « jamais ne se rencontreront ». Et pourtant, Singapour démontre le contraire…

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La Vigie n° 186 : Coups africains | Géorgie tiraillée | Lorgnette : ouverture indonésienne

Lettre de La Vigie du 16 février 2022

Coups africains

Les récents coups d’État au Mali et au Burkina-Faso montrent la déception des élites et des populations africaines envers la France. Cela s’explique par une grande erreur stratégique, mélange de bonne conscience, d’utilisation trop longue de l’outil militaire, de manœuvres de gouvernance inadaptées et finalement, d’intérêts mal compris et donc mal mis en œuvre. La France a déçu et c’est de sa faute. Elle doit en tirer les conséquences.

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Géorgie tiraillée

La Géorgie est le seul pays du Transcaucase a être ouvert sur l’Occident, sur la Mer Noire, sur l’Europe. Le pays est hanté par les démons de conflits avec des provinces séparatistes et sa relation compliquée avec la Russie. Sa tentative de rapprochement avec les États-Unis s’est soldée par un échec, notamment militaire, mais la Géorgie a depuis entamé une nouvelle voie vis-à-vis de l’Union Européenne. Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée !

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Lorgnette : ouverture indonésienne

La récente vente de 42 chasseurs Rafale à l’Indonésie est bienvenue, pour des raisons industrielles évidentes. S’il n’est pas sûr que cela favorise la défense française, cela constitue en revanche un atout dans notre politique étrangère, notamment en Asie du Sud-Est, terme ici plus exact que l’Indo-Pacifique. Notons d’ailleurs que cette vente s’accompagne de celle de deux sous-marins Scorpène. L’affront AUKUS est réparé (LV 176).

Paradoxalement, il a peut-être servi. En effet, comme beaucoup de pays de la région, l’Indonésie veille à une politique d’équilibre entre la Chine et les États-Unis, veillant à ne pas trop dépendre de l’un ni de l’autre. Elle avait suivi avec intérêt notre partenariat stratégique et industriel avec l’Inde, ce qui l’a incitée à examiner notre offre avec attention. Mais il est fort probable que la décision unilatérale des Australiens a joué : en estimant que la France n’était pas assez sûre, l’Australie a prouvé qu’a contrario la France avait une position équilibrée dans la région ? Ce fut probablement l’argument décisif pour Jakarta. Ainsi, outre l’Inde et Singapour, la France obtient un troisième partenaire dans cette Asie du Sud et du Sud-Est. Espérons que ce ne soit pas le dernier.

JOCVP

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L’Indonésie : Trait d’union Indo-Pacifique et partenaire stratégique pivot de la France (G Lacroix)

La Vigie est heureuse d’accueillir un nouveau chercheur associé, Gaël Lacroix, qui a eu une longue carrière opérationnelle dans la Marine et a également été Attaché de défense en Indonésie. Il nous propose ce premier article. Merci et bienvenue à lui.  LV

Source

Alors que je me rendais à Jakarta à l’été 2018, un couple de vacanciers français, lors de l’escale aérienne à Singapour, s’enquérait de ma destination. Comme je leur indiquais me rendre sur l’île de Java, ils répondirent qu’eux prévoyaient de passer deux semaines à Bali mais n’envisageaient pas de visiter l’Indonésie (sic), pourtant à une heure de ferry car, outre que rien n’y semblait justifier un aussi long détour, les récents attentats les en avaient dissuadés[1]. A ma réaction – « Bali est une île indonésienne », leur rappelais-je[2] – il soutinrent mordicus que non – l’opérateur touristique avait d’ailleurs été catégorique – Bali et l’Indonésie n’avaient rien en commun. Cette conversation reflétait tout à la fois la méconnaissance de l’Indonésie par beaucoup de nos concitoyens, favorisée par la diversité et la complexité de ce pays mais aussi une perception généralement négative de ses grandes caractéristiques présumées (islam radical, arriération politique, manque d’intérêt du point de vue culturel, etc.).

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La Vigie n° 94 -9 mai 2018 : Régionalismes d’Espagne et d’ailleurs – La piste vietnamienne – Vu de la Lorgnette : Le défi démocratique libanais

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Lettre n° 94, La Vigie du  9 mai 2018

 

 

Régionalismes d’Espagne et d’ailleurs

L’autodissolution de l’ETA au pays Basque espagnol ne signifie pas seulement la cessation d’une lutte armée, mais surtout il marque la fin d’une idéologie périmée : celle de l’ indépendantisme révolutionnaire. Il révèle en creux l’équilibre géopolitique interne de l’Espagne, pays qui a finalement peu connu d’Etat fort et qui, à la faveur de la démocratie en 1975, a inventé une voie originale de décentralisation qui n’est pas une fédération. Cela permet de comprendre la tension actuelle qui existe entre Madrid et la Catalogne. Cela ne signifie pas que les questions régionales soit terminées, en Espagne comme en Europe, car elles sont aussi des réponses à la mondialisation furieuse.

 

 La piste vietnamienne

Le Vietnam subit la présence d’un encombrant voisin dont il doit s’accommoder depuis des lustres. Alors qu’il imite son modèle politico-économique, il doit veiller à ne pas tomber dans son orbite. Il déploie pour ce faire une subtile stratégie du juste milieu et recherche via de multiples partenariats la profondeur stratégique qui lui manque. La stratégie d’équilibre qu’il déploie doit lui permettre de préserver la centralité du parti, de satisfaire un développement attendu et de contenir une opinion publique nationaliste.

 

Lorgnette :  Le défi démocratique libanais

 

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photo crédit :  : Photo credit: Ti Yab on Visualhunt.com / CC BY

 

 

 

Relations franco-thaïlandaises (P. Tran-Huu)

Pascal Tran-Huu, lecteur fidèle de La Vigie, nous fait parvenir ce texte. Mille mercis à lui. Suivant l’usage, nous lui attribuons un abonnement gratuit de six mois. Si vous aussi avez des textes stratégiques ou géopolitiques, n’hésitez pas à nous les envoyer. JDOK

On se souvient, qu’avant de s’appeler Thaïlande, ce pays s’appelait Siam. C’était, bien sûr, avant 1939.  Ce que l’on sait moins, c’est que le royaume fut l’un des premiers en Asie du Sud-Est à établir, au XVIIe siècle, des relations d’Etat à Etat avec les souverains européens dont Louis XIV.  C’est, du reste, à cette période que commence les relations entre la France et le Pays du Sourire, comme nous aimons à le surnommer.  Au cours de ces quelques lignes, je vais essayer de vous brosser l’histoire de nos relations avec le Royaume de Siam. Forcément imparfaite, cette relation ne se veut qu’une esquisse documentée…

 

Source

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