Le Portugal ou l’extrême-Europe (LV 235)

Le Portugal, ce petit cap de l’Europe, apparaît non seulement comme son extrémité mais aussi comme son extrême. Fier d’une histoire prestigieuse, ayant dominé de larges parties du monde qu’il a dû abandonner, le voilà riche d’avoir été. C’est un beau symbole européen.

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LV 229 : Les Etats-Unis face au nouveau monde | Enjeux stratégiques des fond marins | Lorgnette : Trouble espagnol

Lettre de La Vigie du 15 novembre 2023

Les Etats-Unis face au nouveau monde

Face aux bouleversements en cours, l’Amérique redéfinit ses priorités. Malgré ses difficultés politiques intérieures et prenant appui sur une économie en forme, elle revient au Moyen-Orient, solde la question ukrainienne et reprend langue avec la Chine. Ce pragmatisme ne doit pas surprendre mais il faut en tirer les conséquences.

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Enjeux stratégiques des fdonds marins

Les fonds marins, dont l’exploitation relativement ancienne a été facilitée par la mise en œuvre de la Convention des Nations-Unies sur le Droit de la Mer, sont en train de devenir un territoire stratégique majeur. Par la croissance des activités économiques et les transitions énergétique et numérique à l’œuvre, ils accueillent des infrastructures critiques, nécessitant d’être en mesure de les surveiller et d’intervenir au besoin.

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Lorgnette : Trouble espagnol

La vie politique espagnole ne cesse de nous surprendre. Après un parti du vide (LV 180), voici revenir la question catalane (LV 94).  En mai dernier, la gauche au pouvoir (LV 117) subit une débâcle aux élections locales. P. Sánchez décide de dissoudre l’assemblée et gagne son pari des élections de juillet où son parti résiste. Mais pour se maintenir au pouvoir, il doit réunir une majorité qu’il ne peut trouver que chez les indépendantistes, notamment catalans. Cet accord se fait le 9 novembre en échange d’une loi d’amnistie très controversée, qui permet au leader catalan C. Puigdemont, en exil (fuite) à Bruxelles depuis 2017, de revenir au pays. En 2017, le pays avait connu une des pires crises politiques de son histoire moderne (LV 80).

Pourtant, M. Sánchez n’est pas arrivé en tête et s’il arrive à cet accord, c’est que le dirigeant de droite, A. Feijóo, n’a pas réussi à bâtir une coalition. Voici donc le PSOE, parti affaibli, qui ne réussit à trouver une coalition en étant minoritaire qu’en relançant la question indépendantiste.

Sans surprise, les manifestations organisées par la droite se multiplient depuis l’annonce de l’accord. L’Espagne va à nouveau connaître une période troublée.

JOVPN

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La Vigie n° 189 : Stratégie européenne déboussolée | Démondialisation ? | Lorgnette : Espagne et Sahara

Lettre de La Vigie du 30 mars 2022

Stratégie européenne déboussolée

La nouvelle boussole stratégique de l’Union européenne se veut ambitieuse. L’ambition n’est en réalité pas très grande et surtout, l’aiguille de la boussole est hélas coincée: elle ne pointe que vers l’Ouest.

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Démondialisation ?

La guerre en Ukraine produit des effets délétères au niveau mondial : l’Europe semble tombée dans des travers du passé, les États-Unis restent ambigus, les pays émergents regardent la crise avec défiance tandis que la Chine y trouve avantage. Une démondialisation est en cours qui marque d’abord la marginalisation de l’Europe.

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Lorgnette : Espagne et Sahara

L’Espagne était resté neutre depuis qu’elle avait abandonné son implantation dans le Sahara ex-espagnol. Le Maroc avait alors lancé la marche verte et conquis le territoire, provoquant l’ire d’Alger. La semaine dernière, le gouvernement espagnol est sorti de sa réserve et a reconnu « ‘l’initiative marocaine d’autonomie » comme la base la plus solide pour sortir du différend, à rebours de la revendication sahraouie vers un référendum d’autodétermination.

Plusieurs raisons expliquent ce revirement : d’une part, la pression migratoire à Ceuta et Melilla, les deux enclaves espagnoles. Du moment que Madrid veut en garder le contrôle, elle doit s’accorder avec Rabat pour lui sous-traiter le contrôle migratoire. D’autre part, les alliés de l’Espagne (France, Allemagne mais aussi États-Unis) sont sur cette ligne. Enfin, l’Espagne est plus proche géographiquement du Maroc que de l’Algérie, même si celle-ci lui fournit (fournissait ?) du gaz).

C’est donc un choix hardi fait par Madrid, qui surprend pourtant par le moment de son annonce. Un dernier point : la colère d’Alger marque la perte d’influence internationale de l’Algérie, processus entamé depuis longtemps et qui s’accroît encore.

JOCVP

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Crédit photo : Clingendael

La Vigie n° 180 : Milieux aérien et spatial : afficher la puissance | Vision stratégique du CEMA | Lorgnette : Espagne, parti du vide

Lettre de La Vigie du 24 novembre 2021

Milieux aérien et spatial : afficher la puissance

La puissance aérienne suppose de maîtriser la technologie, ce qui a entraîné les penseurs de ce milieu à certains excès qui sont aujourd’hui remis en cause. Le besoin d’un retour de la masse déployable et l’apport de drones semblent une méthode pour y parvenir. Mais les projets franco-allemands (SCAF) sont incertains. Enfin, le milieu aérien s’est logiquement étendu au spatial qui devient un milieu exigeant où les défis abondent.

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Vision stratégique du CEMA

Le lancement grand public de la vision stratégique du nouveau CEMA est une bonne occasion de redonner la parole aux militaires pour préciser leur apport à la sécurité du pays. Trois dossiers sensibles émergent : l’affrontement de haute intensité, la surprise stratégique et le besoin d’une politique globale de sécurité pour la France.

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Lorgnette : Espagne, parti du vide

L’Espagne contemporaine (LV 172) est, comme l’Italie, adepte des innovations politiques. Elle avait inventé Podemos, un parti d’extrême-gauche. Fondé en 2014, il obtient 20 % des voix en 2015 et participe à un gouvernement de coalition depuis 2019. Ciudadanos, parti libéral, à l’origine catalan, s’étend à toute l’Espagne à partir de 2014. Mais ces bons résultats électoraux de 2015 et 2016 n’ont pas été confirmés. Ces partis politiques veulent sortir de l’alternative entre PSOE, PP et indépendantistes.

Une nouvelle tentative apparaît, celle du parti du vide (España Vaciada : Espagne vidée), constitué en septembre. Un sondage lui promet déjà 15 députés. Il regroupe les territoires délaissés, ni capitale, ni région littorale riche (comprendre Catalogne et Pays basque). Ils sont déconnectés des réseaux (autoroutes, TGV, Internet à haut débit). Ils font penser aux Gilets Jaunes mais surtout à la « Diagonale du vide » française, cette écharpe de sous-développement traversant l’hexagone du Nord-est au Sud-Ouest.

Il faut être attentif à cette expérience politique non idéologique mais territoriale, réunissant les « somewhere » contre les anywhere ». Le retour du local (LV 94) sera peut-être la prochaine surprise.

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Crédit photo : Rob Schleiffert on Visualhunt.com

La Vigie N° 172 : Nécessaire prospective | Retenue espagnole | Lorgnette : Trêve olympique

Lettre de La Vigie du 21 juillet 2021

Nécessaire prospective

L’ADN des militaires les pousse naturellement à la prospective et à la décliner, grâce à des procédures de planification opérationnelle, en actions. Planifier est une vertu et la prospective reste plus que jamais nécessaire à l’heure où l’orientation long terme, trait culturel traditionnellement très occidental, est remise en cause.

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Retenue espagnole

L’Espagne est l’héritière d’une longue histoire commencé sous les Romains, poursuivie par l’empire wisigoth avant de connaître le long cycle de l’invasion musulmane et de la Reconquista. A la sortie du Moyen-Âge, c’est donc une puissance mondiale qui se construit, associant une puissance européenne avec les Habsbourg et une puissance coloniale avec notamment l’Amérique latine. S’ensuivent des siècles d’un long déclin et un douloureux XXe siècle, qui laisse une Espagne démocratique en reconstruction, ayant fait un choix occidental et plus préoccupée d’elle-même que de ses atouts internationaux évidents mais peu utilisés.

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Lorgnette : Trêve olympique

Le 23 juillet s’ouvriront à Tokyo les Jeux de la 32ème olympiade. Restaurés par Pierre de Coubertin, réunissant tous les quatre ans les meilleurs athlètes du monde pour s’affronter dans une joute loyale, célébrer la jeunesse, l’amitié entre les peuples et les valeurs universelles du sport, ils offrent généralement l’occasion d’une trêve dans le développement des tensions et des conflits du monde. Celle-ci devrait être très brève.

La politisation planétaire de la pandémie du Covid-19, la montée virulente de discours nationalistes que l’on croyait appartenir au passé, la remise en cause du droit et de l’ordre international, des éditoriaux pessimistes, annonciateurs des Jeux du chaos, et la fracture de la plupart des sociétés nationales selon ces lignes figurent parmi les causes avancées. En dépit de mesures de protection sanitaire renforcées excluant tout spectateur des sites dédiés aux épreuves, ces Jeux devraient intéresser près de 4 Mds de téléspectateurs et devenir les plus suivis de l’histoire. Dès après le 9 août et la commémoration des holocaustes nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, la géopolitique régionale, ordinairement animée l’été alors que l’Europe est en vacances, reprendra ses droits. Vive les athlètes et vive l’olympisme !

JOCV

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Crédit photo : Dan Nevill on Visualhunt

Retenue espagnole (LV 172)

L’Espagne est l’héritière d’une longue histoire commencé sous les Romains, poursuivie par l’empire wisigoth avant de connaître le long cycle de l’invasion musulmane et de la Reconquista. A la sortie du Moyen-Âge, c’est donc une puissance mondiale qui se construit, associant une puissance européenne avec les Habsbourg et une puissance coloniale avec notamment l’Amérique latine. S’ensuivent des siècles d’un long déclin et un douloureux XXe siècle, qui laisse une Espagne démocratique en reconstruction, ayant fait un choix occidental et plus préoccupée d’elle-même que de ses atouts internationaux évidents mais peu utilisés.

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La Vigie n° 117 : La Chine et le cœur de la terre | Regard sur l’Afrique du nord | Lorgnette : élections espagnoles

Lettre de La Vigie (8 mai 2019)

La Chine et le cœur de la terre

La Chine en réémergence est, aux yeux des États-Unis, le challenger. Pourtant, malgré son besoin de revanche sur des traités inégaux imposés par des “barbares” et ressentis comme une humiliation, elle n’a pas de volonté de puissance. Certes, son initiative “Ceinture et routes” visant à se recentrer à travers l’Asie constitue une ambition  géoéconomique majeure :  on peut la voir comme une relecture des fondateurs de la géopolitique anglo-saxonne et le dessein de contrôler le heartland. Cela impose de renouveler nos calculs stratégiques.

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Regard sur l’Afrique du nord

L’Afrique du Nord est un espace stratégique mal identifié et agité par de multiples rivalités. Au centre la Libye écartelée connaît une forte poussée d’Est en Ouest qui a un effet négatif sur le Maghreb adjacent. La France doit se garder d’encourager cette dynamique perverse et promouvoir un espace maghrébin autonome du concept MENA.

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Lorgnette : élections espagnoles

Les élections générales espagnoles du 28 juin n’ont pas tout à fait permis de dénouer la profonde crise politique du pays. Certes, le PS arrive en tête et s’il s’allie avec Podemos (gauche radicale), il arrive à 11 sièges de la majorité nécessaire pour gouverner. Face à lui, le Parti populaire a perdu beaucoup de sièges, perte mal compensée par Vox, une formation de droite radicale née d’une scission. Ce bloc de droite serait appuyé par le parti centriste, libéral et anti-indépendantiste, Ciudadanos.

Autant dire qu’aucune majorité « classique » de gauche n’est possible sans l’appui de petits partis. Les partis sécessionnistes catalans n’obtiennent que 39 % des voix, ce qui relativise la question indépendantiste dans un contexte de mobilisation électorale. P. Sanchez, le leader socialiste, pourrait s’appuyer sur ERC (gauche catalane) ou sur un parti basque et quelques indépendants.

Il reste que P. Sanchez ne voudra pas lancer un référendum sur l’indépendance de la Catalogne (même si on attend les élections régionales du 26 mai pour vérifier l’intensité du mouvement indépendantiste, en recul le 28 juin, cf. LV 94). Il faut espérer que la coalition fragile qui se mettra en place permettra de refroidir la crise sécessionniste.

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Crédit photo :Visual Hunt :jzielcke on Visualhunt.com / CC BY-NC-ND

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La Vigie n° 94 -9 mai 2018 : Régionalismes d’Espagne et d’ailleurs – La piste vietnamienne – Vu de la Lorgnette : Le défi démocratique libanais

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Lettre n° 94, La Vigie du  9 mai 2018

 

 

Régionalismes d’Espagne et d’ailleurs

L’autodissolution de l’ETA au pays Basque espagnol ne signifie pas seulement la cessation d’une lutte armée, mais surtout il marque la fin d’une idéologie périmée : celle de l’ indépendantisme révolutionnaire. Il révèle en creux l’équilibre géopolitique interne de l’Espagne, pays qui a finalement peu connu d’Etat fort et qui, à la faveur de la démocratie en 1975, a inventé une voie originale de décentralisation qui n’est pas une fédération. Cela permet de comprendre la tension actuelle qui existe entre Madrid et la Catalogne. Cela ne signifie pas que les questions régionales soit terminées, en Espagne comme en Europe, car elles sont aussi des réponses à la mondialisation furieuse.

 

 La piste vietnamienne

Le Vietnam subit la présence d’un encombrant voisin dont il doit s’accommoder depuis des lustres. Alors qu’il imite son modèle politico-économique, il doit veiller à ne pas tomber dans son orbite. Il déploie pour ce faire une subtile stratégie du juste milieu et recherche via de multiples partenariats la profondeur stratégique qui lui manque. La stratégie d’équilibre qu’il déploie doit lui permettre de préserver la centralité du parti, de satisfaire un développement attendu et de contenir une opinion publique nationaliste.

 

Lorgnette :  Le défi démocratique libanais

 

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N° 80 du 25 octobre 2017 : Europe, régions et unité | L’épreuve malienne | Le CINC chinois

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Europe, région et unité

C’est peu dire que l’affaire catalane nous révèle une avalanche de non-dits et de contradictions : au-delà du cas espagnol, elle renvoie au rapport entre l’Union et les Nations et, plus généralement, au lien entre légalité et souveraineté. La Catalogne ou l’égoïsme des riches La revendication catalane doit s’apprécier pour ce qu’elle est : la volonté de riches de s’isoler de leur communauté d’origine afin de bénéficier de l’entre-soi. On peut certes y ajouter l’histoire et l’identité, ce qui rend d’ailleurs le dossier malaisé et reste source d’ambiguïté. Mais ne nous leurrons pas : il s’agit d’un égoïsme de privilégiés qui ne veulent plus payer pour la solidarité collective. Ils le proclament d’ailleurs ouvertement : « nous produisons 20 % du PIB espagnol, pourquoi paierons-nous pour le reste du pays ? ». Ce point soulève une des racines essentielles de la cohésion nationale, celle de la solidarité territoriale.  […]

L’épreuve malienne

Après le dégel de l’ordre bipolaire de la guerre froide, un certain nombre d’États furent soumis à de fortes contraintes internes qui les ont fragilisés voire même menacés dans leur existence (dissidences, luttes internes, conflits ethno-religieux, mafias et criminalité larvée). Mais la faillite de certains d’entre eux altérait l’ordre établi de Yalta voire celui de Westphalie. Les forces armées françaises furent donc engagées à l’extérieur, dans des situations d’urgence et en soutien de ces États en danger. Après les missions en ex-Yougoslavie et au Ruanda des années 1990, il y eut les expéditions d’Afghanistan des années 2000, et ensuite celles de Libye, Côte d’Ivoire, Mali et RCA. Sans oublier la lutte maritime incessante contre les pirates et les narcos. Il s’agissait de préserver un certain état d’organisation du monde fondé sur les États, pions de base de la société internationale, acteurs de la mondialisation heureuse. Dans le cadre juridique du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’action militaire était menée au sein de coalitions soutenues plus ou moins directement par l’ONU, l’OTAN ou l’UE. Ces actions militaires contrastaient avec les missions antérieures de soutien à la paix conduites selon l’Agenda pour la paix de l’ONU ou le cadre de Petersberg de l’UE. Ce furent des missions de combat de haute intensité dans un collectif euro-atlantique. Ce ne fut pourtant pas le cas au Mali. Et l’opération Serval déclenchée début 2013 trouva la France bien seule en première ligne. Barkhane qui lui a succédé et la force du G5 Sahel qui pourrait l’épauler ou s’y substituer restent tout aussi solitaires. Constatons qu’il y a pour la France une forte exposition stratégique dans un Mali dont la situation sécuritaire et politique lui échappe. […]

Lorgnette :   Le CINC chinois

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La sécession catalane au prisme de l’histoire (TFN)

LA SÉCESSION CATALANE AU PRISME DE L’HISTOIRE DES ÉMIETTEMENTS POLITIQUES

Encore un billet de Th. Flichy de La Neuville, notre chroniqueur fétiche ! JDOK

La Catalogne après le référendum : "On est au bord de la guerre civile"

Source

Les derniers événements de Catalogne, tout comme la volonté de plusieurs pays d’Europe centrale de retrouver le contrôle de leurs frontières, ne sont pas sans rappeler un épisode historique analogue : celui de la grande crise du IIIe siècle qui ébranle l’Empire romain entre 235 et 284 après J-C. En un temps d’importante instabilité politique  (le règne des empereurs dure deux an et demi en moyenne et le Sénat a été réduit à une chambre d’enregistrement), la crise financière se conjugue aux migrations massives pour ébranler l’Empire. C’est alors que les deux provinces les plus exposées militairement font sécession. Il s’agit de la Syrie, soumise à la pression des Perses, qui s’émancipe sous la conduite de la Reine Zénobie. Celle-ci fonde l’Empire de Palmyre en Orient.

A l’autre bout de l’Empire, la Gaule – soumise aux invasions germaniques – se sépare elle aussi de Rome, sous la conduite du Général Postumus, qui crée l’Imperium Galliarum (260-274 ap. J-C). Ces tendances centrifuges s’expliquent par l’incapacité de la bureaucratie romaine de répondre aux nouveaux défis. Le troisième siècle romain, tout comme l’histoire des émiettements politiques – par exemple, celui des reyes de taïfas dans l’Espagne médiévale – nous invitent par conséquent à une réflexion prospective sur le positionnement des futures lignes de fracture en Europe. Une chose paraît probable en tout cas : si les velléités de sécession de la Catalogne avaient été combinées à une déviation des flux migratoires vers l’Espagne, celle-ci aurait déjà perdu une province à l’heure qu’il est.

Thomas Flichy de La Neuville