Quelles alliances pour la France ? (LV 165)

Poser la question des alliances ne revient pas tellement à savoir avec qui ou contre qui s’allier qu’à déterminer pour quoi le faire. Certes, les institutions héritées du XXe siècle demeurent utiles pour la France, qu’il s’agisse de l’Onu, de la francophonie, de l’Alliance atlantique ou de l’Union européenne. Pourtant, aucune ne répond à la stratégie intégrale nécessaire face à une nouvelle conflictualité sous le seuil. Il faut donc compléter ces instruments par d’autres alliances, plus fugaces et moins structurées, mais ductiles.

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En même temps … – Le Cadet (n° 51)

« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Que retenir de cet apophtegme bien connu ? À monde équivoque, pensée complexe, nous dit le Lacombe Lucien de la géopolitique, niveau Brevet avec mention : il y a ceci et en même temps il y a cela. Précisément, c’est là qu’il faut des idées simples.

Source

Prenons la question palestinienne – on dit « question » quand on veut laisser un problème irrésolu. En vertu d’un principe qu’on datera du Traité de Versailles, les Palestiniens ont droit à un État (ça a été voté en 1947, on oublie toujours de célébrer cette autre moitié de la bouteille). Toujours en vertu du même droit international, les frontières de cet État sont celles dites de 1949-1967. Et l’ONU ne cesse de rappeler depuis la Guerre des Six Jours dans chacune de ses résolutions (on ne les compte même plus) que la prédation et la conquête ne sauraient constituer un mode d’acquisition de territoires. Il faut donc que Tsahal se retire de « Judée » et de « Samarie » et que les colons fassent de même.

Voilà le droit, il dit le bon sens. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? psalmodiaient les Shadoks. Alors nos gouvernements ont décidé de se tirer une balle dans le pied en s’imposant un second objectif : la paix entre les belligérants. On n’avait pas demandé aux Kosovars une protestation d’amour éternel pour leurs voisins serbes, on ne demandera pas aux Québécois d’adopter comme hymne national le Rule Britannia. Pour la Palestine on veut faire deux choses en même temps, qu’on ne fait nulle par ailleurs, au nom d’un Orient supposé compliqué dans un monde qui ne demande pourtant qu’à être simple.

La paix contre les territoires : en français classique, ça s’appelle un piège à cons. C’est une perte de temps et une source de malheurs inutiles, on l’a revu à Gaza. Tout le monde sait que les Palestiniens auront un État dont les frontières sont déjà tracées au décimètre près – lorsque le Cadet visita Jérusalem il y a trente ans, les parpaings et les barbelés couraient encore dans la ville, et un véhicule blanc de l’ONU stationnait Porte de Jaffa. Sinon, le droit est mort. Ensuite, les Palestiniens feront ce qu’ils veulent de leur État, ça les regarde. La guerre est un attribut souverain étatique, ils l’auront, il n’y a aucune raison de les en priver, de faire ce chantage aux territoires qui n’a aucun sens. S’ils veulent en user contre leur puissant voisin, qui sera en état de légitime défense avec ses 350 avions de combat, ses 2 500 chars et ses 100 têtes nucléaires, tant pis pour eux.

Non, ce n’est pas l’Orient qui est compliqué, ni le monde incertain, c’est l’Occident qui ne sait plus faire simple. En même temps, tant pis pour lui.

Le Cadet

La Vigie n° 97 (20 juin 2018) : Kim-Trump : deux gagnants ? – Gouvernance : vers le syncrétisme – Vu de la Lorgnette : Aquarius

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Lettre n° 97,  La Vigie du  20 juin 2018

Kim-Trump : deux gagnants ?

Le récent sommet de Singapour entre les présidents Kim et Trump a résulté en une déclaration assez plate et peu engageante : pourtant, les deux protagonistes s’en sont montrés très satisfaits. Il ne s’agit pourtant pas d’un accord « gagnant-gagnant », puisqu’au fond chacun pense avoir dupé l’autre. En fait, au-delà de la question nucléaire (pourtant rien moins qu’anodine), le plus intéressant réside dans les arrière-pensées des deux dirigeants. Ils n’en ont dit mot et aucun commentateur n’a décrypté leurs vrais calculs. Ils sont bien plus subtils qu’on ne le croit.

Gouvernance : vers le syncrétisme

Pour sauver l’idée d’une gouvernance minimale de la planète, il va falloir introduire une dose de mixité dans les principes et valeurs qui l’administrent, notamment au plan régional car l’universel a toujours une couleur locale. Pour préserver les acquis des structures multilatérales anciennes qui périclitent (ONU, OTAN, UE), il va falloir s’attacher à identifier les facteurs de paix et de développement qu’elles portent. Pour y contribuer la France doit se désaligner.

 

Lorgnette :  Aquarius

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Photo crédit : The federalist (source)

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N° 79 du 11 octobre 2017 : Le naval européen de défense | Nombre et masse | Dynamiter l’atome

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Le naval européen de défense

De l’Europe, on entend souvent parler : GAFA et amendes folles, CETA et compromis cachés, Brexit et négociations confuses, États membres distingués selon leur vertu démocratique ou financière, Conseil impuissant, Commission périmée et Parlement inconséquent … bref, on se préoccupe de mécanique institutionnelle. On entend moins parler de ses frontières floues, nationales ou collectives. Alors que les vieilles questions ouest-européennes (Irlande, Écosse, Catalogne) rejoignent les nouveaux clivages balkaniques (Kosovo) et ukrainiens (Crimée et Donbass) et alors que les migrations encagent la Méditerranée, on ignore la géopolitique des États et de l’UE. Au moment où l’Europe industrielle se réarticule (Renault, Fiat, Siemens), le Naval européen sort de l’ombre géoéconomique. L’accord STX/NavalGroup/Fincantieri dessine une nouvelle donne non seulement industrielle mais sécuritaire pour la France et l’Europe ; son potentiel géostratégique pourrait être conséquent. Explorons-le.  […]

Nombre et masse

Effectif des armées, objectif des 2 % de PIB : autant de critères quantitatifs qui ont animé le « débat » stratégique de ces derniers mois. Comme si la stratégie se réduisait à des nombres… Ils donnent pourtant l’occasion de réfléchir à l’articulation du nombre, de la masse et de la stratégie. En effet, en première approche, l’histoire de la guerre et donc de la stratégie peut être considérée, dans la longue durée, comme celle de la croissance continue des nombres mobilisés. Mais la modernité en modifie la donne. […]

Lorgnette :   Dynamiter l’atome

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Source   : Sailing Evidence via VisualHunt.com / CC BY

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N° 78 27 septembre 2017 : La parole militaire | L’avenir de la Syrie | A la tribune de l’ONU

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

La parole militaire

On va traiter ici de choses sensibles qui concernent la société militaire et sa place unique dans les élites du pays : les anciennes questions de sa discipline, de son devoir de réserve, de sa loyauté républicaine, tout comme les nouvelles questions de son autocensure réflexe et de sa bien modeste contribution à la réflexion stratégique. Plus généralement, on va explorer la parole militaire. Le récent épisode qui a opposé le chef de l’État, chef des armées, au général, chef d’état-major des armées, justifiait d’en traiter en différé mais aussi sans fard. Dans l’institution militaire, aujourd’hui comme hier, il est tout aussi évident que la discipline est la force principale des armées, que cedant arma togae, mais aussi que la hiérarchie militaire s’enracine dans la loyauté et le respect de la parole donnée.  […]

L’avenir de la Syrie

Pour le premier numéro de La Vigie, en octobre 2014, nous évoquions à propos du Proche-Orient et tout particulièrement de la Syrie « une situation odieusement compliquée » au point que les règles habituelles avaient disparu : « Les ennemis de mes ennemis sont mes ennemis », titrions-nous. Trois ans plus tard, la situation s’est bien déliée et permet d’envisager la fin des combats, sinon le retour d’une forme de stabilité. Au point qu’on peut à nouveau parler d’avenir de la Syrie. Évolution militaire Depuis septembre 2015, comme nous le signalions (LV 26), les Russes sont à la manœuvre. Avec des moyens somme toute limités (voir la belle analyse de M. Goya), ils ont réussi à stabiliser le front, organiser les soutiens de Damas (Hezbollah, milices chiites de tout poil), prendre les contacts nécessaires pour retourner des acteurs influents. Le pays côtier a été maîtrisé, l’axe central dégagé, Alep et Palmyre repris, la liaison avec Deir-es-Zor rétablie, l’Euphrate a nouveau franchi (LV 64 Après l’EI).    […]

Lorgnette :   A la tribune de l’ONU

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Source   : Chaoyue Pan via Visualhunt.com / CC BY-NC-ND

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