La Vigie n° 208 : Le deuxième 21ème siècle | Les mots qui piègent | Lorgnette : Benoît XVI, dernier moderne

Lettre de La Vigie, du 4 janvier 2023

Bonne année 2023 !

Le deuxième 21ème siècle

La conjonction de la pandémie mondiale et de la guerre en Ukraine a fait basculer le monde dans un deuxième XXIe siècle aux contours confus. La conflictualité libérée est désormais auto-entretenue et la planète de 8 milliards d’habitants ne bénéficie plus du recours aux régulateurs hérités du XXe siècle qui avaient permis d’aborder en sûreté relative la fin de la Guerre froide. Ce dangereux basculement dans la jungle stratégique semble irréversible. La France doit prendre en compte cette nouvelle réalité stratégique.

Pour lire l’article, cliquez ici

Les mots qui piègent

En stratégie et en relations internationales, les mots comptent. Or, le discours contemporain ne cesse d’utiliser des mots qui reposent sur des conceptions passés et qui n’aident pas à comprendre, partant à résoudre, les conflits du moment : Guerre, Paix, Droit de la guerre, victoire, territoire, négociation en sont les exemples les plus frappants.

Pour lire l’article, cliquez ici

Lorgnette : Benoît XVI, dernier moderne

Le décès de Joseph Ratzinger marque la fin d’une époque. Voici en effet un pape qui aura été le dernier moderne.

L’intellectuel progressiste de l’après-guerre, acteur influent du concile Vatican II, s’était peu à peu transformé en gardien rigoureux d’une ferme tradition catholique. Élu pape sans l’avoir désiré, mal à l’aise avec les médias, il choisit le nom de Benoît en référence à Benoît XV et ses tentatives de paix lors de la 1ère guerre mondiale et à Saint-Benoît, patron de l’Europe : un pape très européen, finalement, peu en phase avec la planétisation du monde qui l’entourait.

C’est au fond le dernier moderne : il a prêté sa plume à Jean Paul II pour l’encyclique Fides et ratio de 1988, qui reflétait parfaitement son esprit rationnel. Il était déstabilisé par le monde contemporain, post-moderne, où l’émotion et la mousse médiatique prédominent sur la recherche du vrai. Aussi retiendra-t-on surtout son « renoncement » à l’état papal en 2013, laissant le siège de Pierre à un successeur plus à l’aise avec les nouvelles conditions du moment. Cet intellectuel n’était ni pleinement pasteur, ni véritable homme de pouvoir. Exemple rare d’un homme parvenu au sommet sans l’avoir recherché.

JOCVP

Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.

Crédit photo : Thomas Hawk on Visualhunt

La Vigie n° 143 : MBS le dilapideur | La religion, facteur stratégique | Lorgnette : Ciel ouvert qui se ferme

Lettre de La Vigie n° 143 du 27 mai 2020

MBS, le dilapideur

Mohamed ben Salman, prince héritier d’Arabie Séoudite et de facto, maître du pays à un point inégalé depuis son grand-père, fondateur de la dynastie, exerce le pouvoir de manière autoritaire, persuadé qu’il faut réformer radicalement le pays. Les résultats ne sont guère convaincants, notamment pour sa politique étrangère calamiteuse, au point qu’il donne le sentiment d’avoir plus fragilisé son pays que préparé à l’avenir.

Pour lire l’article, cliquez ici.

La religion, facteur stratégique

Alors que certains considéraient que le fait religieux deviendrait marginal au XXIe siècle, l’importance de la religion reste primordiale dans de nombreux pays ; il s’agit donc d’un facteur stratégique à ne pas négliger.

Pour lire l’article, cliquez ici

Lorgnette : Ciel ouvert qui se ferme

Le président Trump à récemment annoncé le retrait de son pays du traité Ciel ouvert dans six mois. Cela fait suite au retrait du traité FNI (LV 112) avec le même type d’argument (c’est la faute des Russes) et le même calcul : trouver des marges de manœuvre face aux Chinois et surtout, se désengager de tout système de maîtrise des armements. pour le président américain, il appartient au monde ancien et multilatéral qui entrave la liberté des États-Unis (cf. le retrait de l’accord nucléaire avec l’Iran, LV 95).

Pour une fois, les Européens renâclent… Onze pays, dont la France et surtout l’Allemagne, regrettent officiellement la décision américaine et déclarent rester dans le traité (comme la Russie). L’Alliance est sous tension. Les regards se tournent vers le dernier traité de limitation des armements, New Start, qui arrive à expiration en 2021. Les Américains aimeraient inclure les Chinois qui n’en voient pas l’intérêt.

Les Européens peuvent soit préserver le théâtre stratégique européen avec une négociation locale (en supposant que Moscou s’y prête et que Washington n’y fasse pas obstacle), soit suivre les Américains dans une négociation générale avec Russes et Chinois, mais où ils pèseraient peu.

JOCV

Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.

Crédit photo : U.S. Department of State on Visualhunt.com

La religion, facteur stratégique (LV 143)

Alors que certains considéraient que le fait religieux deviendrait marginal au XXIe siècle, l’importance de la religion reste primordiale dans de nombreux pays ; il s’agit donc d’un facteur stratégique à ne pas négliger.

This content requires that you purchase additional access. The price is 3.00€ 3.00€ or free for our Abonnement 3 mois et Abonnement 1 an members.

Acheter cet article (3.00€) Choisir un abonnement

LV 130 : Peuples en mouvement | Europe-Asie : mêmes équations ? | Lorgnette : Pape et nucléaire

Lettre de La Vigie du 27 novembre 2019

Peuples en mouvement

Cet automne a vu des manifestations massives d’un bout à l’autre de la planète : en Amérique Latine, en Afrique du nord, au Proche Orient, en Europe mais aussi en Asie. Que signifie ce phénomène mondial et simultané, quand l’analyse de chaque mouvement suggère des facteurs contingents et locaux ? Malgré les différences (objet, durée, motivation sociale ou politique), ils partagent la déception envers les pouvoirs en place. Surtout, ils apparaissent comme une conséquence nouvelle de la mondialisation, aussi paradoxale que semble cette conclusion.

Pour lire l’article, cliquez ici

Europe-Asie : mêmes équations ?

En vingt ans, la France et le Japon sont devenus des partenaires stratégiques du XXIème siècle rétablissant un niveau de relations que les deux pays n’avaient pas connu depuis l’avènement de l’ère Meiji, contribuant à l’ouverture de l’archipel à la modernité à la fin du XIXème siècle. Au fil du XXème, après avoir été alliés lors du premier conflit mondial, ils sont devenus des alliés des États-Unis après 1945. Dotés de cultures stratégiques différentes qui rendent compte de leurs histoires distinctes, leur autonomie stratégique et leurs postures d’alliance à l’égard de Washington comportent aujourd’hui des points communs qu’il est intéressant de relever à l’approche du prochain sommet de l’Otan.

Pour lire l’article, cliquez ici

Lorgnette : Pape et nucléaire

Le discours du pape François à Nagasaki (ici) constitue un revirement de jurisprudence notable. En effet, l’Église catholique n’a jamais caché son opposition à l’arme nucléaire. Mais après de nombreux débats, elle s’était résolue, en France, à admettre le principe de la dissuasion (texte de la conférence épiscopale de 1983). La dissuasion avait été reconnue comme un mal nécessaire. Mais pour le Pape François, elle est « perverse » : « La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total ». Quant à l’arme nucléaire, si son usage avait toujours été condamné, l’Église ne disait rien de sa possession. L’avoir ou la fabriquer est désormais condamné : « l’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui, plus que jamais, un crime. C’est immoral ».

Le Pape lance un appel à une négociation internationale, notamment autour du TIAN (LV 87). C’est le seul moment où la morale rejoint la réalité. Car force est de constater qu’aujourd’hui, malgré les objectifs affirmés par le TNP, on ne se dirige pas vers un monde sans armes nucléaires. Au contraire.

JOCV

Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.

Source photo : https://visualhunt.com/f3/photo/48145521021/b495857e84/

La Vigie n° 114 : Le biais religieux | Leçons du Yémen | Lorgnette : Sentinelle dévoyée

Lettre de La Vigie (27 mars 2019)

Le biais religieux

Le biais religieux, implicite ou explicite, affecte toujours la stratégie. Pour s’en convaincre, un tour d’horizon suffit en Europe comme en Asie. Mais le fait religieux peut aussi servir de masque au cynisme des États engagés dans leurs politiques de puissance. Quant aux nouvelles religions civiles, le droit et le climat, leurs approximations affectent aussi la stratégie

Lien vers l’article

Leçons du Yémen

On peut tirer plusieurs enseignements opérationnels du conflit au Yémen qui dure depuis plus de 4 ans. Notamment qu’il est bien plus symétrique qu’il n’y paraît, qu’il y a de facto deux coalitions juxtaposées, que les Emiriens sont plus agiles, que la stratégie aérienne ne fonctionne pas quand l’embargo naval obtient des résultats, entre autres. Autrement dit, ce n’est pas une guerre irrégulière comme les autres.

Lien vers l’article

Lorgnette : Sentinelle dévoyée

À La Vigie, nous avons dénoncé l’abus du vocable guerre employé ces dernières années pour désigner les opérations contre les djihadistes ; nous n’avons d’ailleurs guère été convaincus par la distinction entre défense et sécurité. Autant de confusions qui paraissaient dangereuses. Notre inquiétude a été renforcée cette semaine avec la funeste décision d’engager Sentinelle dans un dispositif d’ordre public. Sentinelle est pourtant une « opération » (terme militaire qui obéit à l’article 35 de la Constitution, faut-il le rappeler), « contre les djihadistes ». Ce n’est pas une force supplétive de maintien de l’ordre public (que ce soit en action contre des manifestants ou en garde statique de bâtiments officiels).

Ainsi, un piètre coup de communication politicienne démontre l’absence de réflexion stratégique de la part des responsables actuels qui s’inscrivent dans la lignée de leurs prédécesseurs (soyons justes). Mais ils franchissent aussi hélas un cran dans l’amateurisme, d’autant plus qu’ils censurent par ailleurs la pensée stratégique. Il faut le leur dire avec sévérité. La stratégie est chose sérieuse, la France est un sujet sérieux et l’ordre public une condition requise de la légalité républicaine.

Abonnés : cliquez directement sur les liens pour lire en ligne ou téléchargez le numéro pdf (ici), toujours avec votre identifiant/mot de passe. Nouveau lecteur : lisez l’article au numéro, en cliquant sur chaque article (2,5 €), ou alors en vous abonnant (abo découverte 17 €, abo annuel 70 €, abo. orga 300 € HT) : ici, les différentes formules.

Crédit photo :IRIN Photos on VisualHunt / CC BY-NC-ND

JDOK

Le biais religieux (LV 114)

Le biais religieux, implicite ou explicite, affecte toujours la stratégie. Pour s’en convaincre, un tour d’horizon suffit en Europe comme en Asie. Mais le fait religieux peut aussi servir de masque au cynisme des États engagés dans leurs politiques de puissance. Quant aux nouvelles religions civiles, le droit et le climat, leurs approximations affectent aussi la stratégie.

This content requires that you purchase additional access. The price is 2.00€ 2.00€ or free for our Abonnement 3 mois et Abonnement 1 an members.

Acheter cet article (2.00€) Choisir un abonnement