S’il n’en reste qu’un ce sera l’IndoPac (LV 225)

Depuis plusieurs mois, voire années, la politique étrangère de la France souffre d’une illisibilité notable dans sa dernière qualification de « puissance partenariale de confiance ». Ses partenaires historiques en profitent pour malmener Paris et lui faire subir des affronts historiques. Parce qu’il faut bien exister sur la scène internationale, il ne reste alors plus que l’Indo-Pacifique que l’on fait remonter en puissance, espérant que nos nouveaux partenaires nous feront confiance.

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Et maintenant ? (Le Cadet n°86)

« Il n’y a pas d’orgueil à être Français, écrivait Georges Bernanos en 1939, mais beaucoup de peine et de travail, un grand labeur. » Un très grand, effectivement, quand on relève que la presse, les médias et les sites se demandent depuis plusieurs semaines pourquoi le gouvernement français passe en force sur un dossier pourtant tranché il y a trente-trois ans, lorsque les Français ont approuvé par référendum le principe de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.

Qu’est-ce qui a changé entretemps, qui mérite qu’on reparte pour un tour dans une crise d’un autre siècle, à part un nouveau mot à la mode, celui d’Indo-Pacifique ? Il serait désormais d’une importance vitale de conserver une facilité navale dans la région. Mais de quelle région parle-t-on ? Le Cadet n’y est allé qu’une fois et à l’escale de Hong Kong il lui a fallu encore douze heures de vol, soit autant que pour venir de France, ce qui veut dire que Nouméa est aussi voisine de Shanghai que l’est Paris, ou que Paris l’est de San Francisco. Les Australiens eux-mêmes ont fini par comprendre que leur île-continent ne pouvait servir de base arrière, et qu’il leur faudrait projeter leurs sous-marins dans le détroit de Taïwan de manière permanente. Et nous, nous sommes encore 600 milles nautiques plus loin.

Il faudrait que nos géostratégistes de gare jouent au Risk sur un globe terrestre et pas une projection de Mercator. Et comprennent que ce n’est pas avant vingt ans qu’on verra des porte-avions chinois patrouiller en mer de Corail – pour obtenir quoi, d’ailleurs, vu que la Chine achète déjà 90 % du nickel calédonien ? –, soit le temps que les ingénieurs chinois apprennent, autrement qu’en lisant Buck Danny, le management de ces navires, l’ergonomie entre le hangar et le pont, que leurs pilotes s’entrainent aux appontages avec autre chose que des copies d’avions russes qui ne donnent pas satisfaction et que leur industrie conçoive des réacteurs fiables et puissants (la motorisation est la grande faiblesse de l’aviation chinoise, militaire et civile). A ce moment-là, que mettra en face notre Marine, elle qui aura tout juste assez de frégates pour sécuriser la Méditerranée et va devoir partager ses Rafales M avec une Armée de l’Air devenue exsangue parce que nos clients du Golfe passent devant elle ?

Et maintenant qu’allons-nous faire, tandis que les tensions sur le Caillou vont de nouveau s’exacerber et qu’une indépendance inéluctable – dont le principe est acquis depuis 1988 – et mal négociée profitera in fine à nos « alliés et amis » de l’AUKUS, qui feront de la Kanaky leur condominium comme durant la Seconde guerre mondiale ? Nous allons avoir de plus l’ONU sur les bras, le territoire est sur sa liste des dix-sept encore à « décoloniser ».

Arbitrage inepte pour un gain stratégique inexistant. « Il y a quelque part dans le monde, poursuivait Bernanos, un jeune Français qui se demande : Mon pays vaut-il la peine d’être sauvé ? A quoi bon ? ». C’est vrai qu’il y a parfois de quoi baisser les bras.

Le Cadet

La Vigie n° 160 : Djibouti, carrefour stratégique convoité | Risques et conflits | Lorgnette : Nouveau départ

Lettre de La Vigie datée du 3 février 2021

Djibouti, carrefour stratégique convoité

Point d’appui établi à la convergence des grandes routes maritimes reliant l’Asie et le Moyen-Orient d’une part, à l’Afrique et l’Europe d’autre part, devenu carrefour stratégique pendant la Guerre froide, la République de Djibouti a vu sa dimension stratégique se renforcer à l’entrée dans le XXIème  siècle. Faisant l’objet d’investissements économiques massifs de la Chine et accueillant sur son sol les bases militaires de six pays étrangers différents, celles de la Chine et des États-Unis dépassant celle de la France (ancienne puissance souveraine sur le territoire), ce minuscule État s’est engagé dans une diplomatie subtile et lucrative, non dépourvue de risques, afin de garantir son autonomie politique, sa sécurité et son développement.

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Risques et conflits

2021 permettra de construire les programmes électoraux de 2022. La récente publication d’une Actualisation de la Revue stratégique de 2017 s’inscrit dans ce cadre. L’exercice est classique, bien écrit, un peu convenu mais il sert surtout à justifier des besoins capacitaires. Il manque d’audace par rapport à des risques non discernés et à une nouvelle conflictualité, ambivalente et sous le seuil, extérieure comme intérieure. Il n’ébauche pas une nécessaire stratégie intégrale. C’est dommage.

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Lorgnette : Nouveau départ

À peine arrivé, Joe Biden a proposé la prolongation pour cinq ans du traité New Start. La Russie a accepté aussitôt. C’est une bonne nouvelle. New Start était en effet le dernier traité de contrôle des armements en vigueur. Bilatéral, il liait Washington et Moscou pour limiter le nombre de leurs armes nucléaires. Il arrivait à expiration le 5 février et il est probable qu’un Donald Trump réélu aurait laissé passer l’échéance, comme il s’était retiré d’autres traités. Telle n’a pas été la décision de son successeur.

La prolongation signifie que le dialogue bilatéral devrait reprendre de façon plus classique, ce qui ne signifie pas que les tensions vont s’apaiser. On se souvient de l’obsession du Parti Démocrate envers la « fraude russe » et le soupçon de connivence entre MM. Trump et Poutine. J. Biden devra tenir compte de cette frange de son parti. Cependant, revenir dans le cadre des négociations internationales est un bon signal. Surtout, cela rouvre des perspectives sur les questions nucléaires : mise à jour de l’accord JCPOA avec l’Iran ou encore traitement du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN cf. LV 87). Nous suivrons cela avec attention.

JOCV

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Crédit photo :gailhampshire on Visualhunt / CC BY

Djibouti, carrefour stratégique convoité (LV 160)

Point d’appui établi à la convergence des grandes routes maritimes reliant l’Asie et le Moyen-Orient d’une part, à l’Afrique et l’Europe d’autre part, devenu carrefour stratégique pendant la Guerre froide, la République de Djibouti a vu sa dimension stratégique se renforcer à l’entrée dans le XXIème  siècle. Faisant l’objet d’investissements économiques massifs de la Chine et accueillant sur son sol les bases militaires de six pays étrangers différents, celles de la Chine et des États-Unis dépassant celle de la France – ancienne puissance souveraine sur le territoire, ce minuscule État s’est engagé dans une diplomatie subtile et lucrative, non dépourvue de risques, afin de garantir son autonomie politique, sa sécurité et son développement.

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LV 128 : Pourquoi L’Indo-Pacifique ? – Vers le calme au Moyen-Orient – Lorgnette : L’inéluctable Brexit

Lettre de La Vigie du  30 octobre 2019

Pourquoi l’Indo-Pacifique ?

En dix ans, le vocable Indo-Pacifique (IP) a quasiment supplanté celui d’Asie-Pacifique. Quelles sont les raisons de ce changement du cadre géographique des politiques étrangères des principaux acteurs ? Centre de gravité démographique et économique de la planète, l’IP deviendra t-il le prochain enjeu de l’affrontement entre Pékin et Washington ou l’espace de coopération, de liberté et de développement dont le plus grand nombre pourra bénéficier ? Pour éviter la marginalisation, la France et l’Europe se doivent de développer une vison globale et cohérente de l’IP assortie de projets  qui répondrons concrètement aux attentes des différentes sous régions.

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Vers le calme au Moyen Orient

Le Moyen-Orient a longtemps été polarisé autour de la question palestinienne, puis de la question djihadiste. Désormais, nous sommes dans une nouvelle phase, initiée dès avant l’arrivée de D. Trump au pouvoir. Que ce soit en Turquie, en Syrie et même en Arabie Séoudite, les politiques évoluent et l’on peut imaginer une région moins conflictuelle que ces dernières années.

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La Lorgnette : L’inéluctable Brexit

Bien peu sont ceux capables de suivre les détours de la politique euro-britannique autour du Brexit. Constatons cependant plusieurs choses. 1/ La stratégie européenne de bloquer à tout prix le Brexit a échoué. Notons que l’UE a en effet été en partie responsable du blocage. Jusqu’à peu, il n’y avait rien à négocier. Mais finalement, l’UE a négocié. 2/ Boris Johnson a remporté son pari, contredisant toutes les spéculations. Beaucoup s’attendaient à ce qu’il ne cherche qu’un no-deal, or il a réussi à négocier, rapidement et habilement, un accord certes imparfait, ce qui est la marque de tous les accords. 3/ Le Parlement britannique a joué un rôle déplaisant, entre blocage persistant et refus de la dissolution : en effet, une autre des réformes de D. Cameron fut d’introduire un seuil à la dissolution, ce qui bloque le système. 4/ L’ultime blocage mis en œuvre contre BoJo est destiné à le contrer lui, non l’accord, ce qui pourrait conduire à un no-deal qu’on cherchait précisément à éviter.

L’absurdité est bien un trait britannique.

Mais cela ne devrait pas entraver un Brexit désormais inéluctable. Il restera alors à apprécier le résultat, dans cinq ans ou plus.

JOCV

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Source photo : Fotoblend – Willfried Wende • Pegnitz/Deutschland •

Pourquoi l’Indo-Pacifique ? (LV 128)

En dix ans, le vocable Indo-Pacifique (IP) a quasiment supplanté celui d’Asie-Pacifique. Quelles sont les raisons de ce changement du cadre géographique des politiques étrangères des principaux acteurs ? Centre de gravité démographique et économique de la planète, l’IP deviendra t-il le prochain enjeu de l’affrontement entre Pékin et Washington ou l’espace de coopération, de liberté et de développement dont le plus grand nombre pourra bénéficier ? Pour éviter la marginalisation, la France et l’Europe se doivent de développer une vison globale et cohérente de l’IP assortie de projets  qui répondrons concrètement aux attentes des différentes sous régions.

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