Obnubilés par la guerre en Ukraine, nous ne voyons pas les profondes modifications stratégiques qui s’exercent ailleurs, par exemple dans le domaine nucléaire : fin du monopole balistique, ambiguïté des porteurs, sanctuarisation agressive, décès du contrôle des armements, mise en question de la non-prolifération sont autant de questions qui rétroagissent sur le théâtre européen.
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Point d’appui établi à la convergence des grandes routes maritimes reliant l’Asie et le Moyen-Orient d’une part, à l’Afrique et l’Europe d’autre part, devenu carrefour stratégique pendant la Guerre froide, la République de Djibouti a vu sa dimension stratégique se renforcer à l’entrée dans le XXIème siècle. Faisant l’objet d’investissements économiques massifs de la Chine et accueillant sur son sol les bases militaires de six pays étrangers différents, celles de la Chine et des États-Unis dépassant celle de la France (ancienne puissance souveraine sur le territoire), ce minuscule État s’est engagé dans une diplomatie subtile et lucrative, non dépourvue de risques, afin de garantir son autonomie politique, sa sécurité et son développement.
2021 permettra de construire les programmes électoraux de 2022. La récente publication d’une Actualisation de la Revue stratégique de 2017 s’inscrit dans ce cadre. L’exercice est classique, bien écrit, un peu convenu mais il sert surtout à justifier des besoins capacitaires. Il manque d’audace par rapport à des risques non discernés et à une nouvelle conflictualité, ambivalente et sous le seuil, extérieure comme intérieure. Il n’ébauche pas une nécessaire stratégie intégrale. C’est dommage.
À peine arrivé, Joe Biden a proposé la prolongation pour cinq ans du traité New Start. La Russie a accepté aussitôt. C’est une bonne nouvelle. New Start était en effet le dernier traité de contrôle des armements en vigueur. Bilatéral, il liait Washington et Moscou pour limiter le nombre de leurs armes nucléaires. Il arrivait à expiration le 5 février et il est probable qu’un Donald Trump réélu aurait laissé passer l’échéance, comme il s’était retiré d’autres traités. Telle n’a pas été la décision de son successeur.
La prolongation signifie que le dialogue bilatéral devrait reprendre de façon plus classique, ce qui ne signifie pas que les tensions vont s’apaiser. On se souvient de l’obsession du Parti Démocrate envers la « fraude russe » et le soupçon de connivence entre MM. Trump et Poutine. J. Biden devra tenir compte de cette frange de son parti. Cependant, revenir dans le cadre des négociations internationales est un bon signal. Surtout, cela rouvre des perspectives sur les questions nucléaires : mise à jour de l’accord JCPOA avec l’Iran ou encore traitement du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN cf. LV 87). Nous suivrons cela avec attention.
JOCV
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Les événements du 6 janvier à Washington marquent une émotion populaire, incontestablement séditieuse même si elle ne peut être décrite de coup d’État. Elle confirme la profonde division américaine entre radicaux des deux camps. Elle est aussi l’occasion d’une censure par les grands réseaux sociaux qui interroge leur place dans le dispositif démocratique. Une lourde tâche attend Joe Biden.
La Tchétchénie ne fait plus la une des journaux depuis une quinzaine d’années: pourtant, que s’est-il passé pour que des Tchétchènes combattent des Tchétchènes en Syrie, les uns aux côtés des Russes, les autres de l’EI ? Aujourd’hui, constatons cependant la maîtrise russe qui a repris le contrôle de son espace ciscaucasien.
La Russie a déclaré le 15 janvier se retirer du traité Ciel Ouvert, signé en 2002, qui permettait le droit de conduire et l’obligation d’accepter des vols d’observation au-dessus [du] territoire de l’autre partie pour vérifier les activités et installations militaires. Les États-Unis de D. Trump s’en étaient retirés unilatéralement en novembre dernier (LV 143) au grand dam des alliés européens ; Ceux-ci n’ont pourtant pas voulu accéder aux demandes de Moscou, à savoir de ne pas transférer à Washington leurs observations. Les États-Unis s’étaient déjà retirés unilatéralement du traité FNI (LV 112).
Avec Ciel ouvert se termine l’ère des Mesures de confiance et de stabilité qui avaient irrigué le dialogue international depuis les années 1970. C’est tout le système du contrôle et de la maîtrise des armements qui disparaît : il ne reste plus que le traité New Start (maîtrise des arsenaux nucléaires) qui échoie le 5 février prochain.
Le calendrier est important : alors que Joe Biden prendra les commandes de la Maison Blanche le 20 janvier, l’annonce russe constitue une pression diplomatique pour prolonger New Start tout en affirmant sa résolution dans la négociation à venir.
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Le retrait américain du traité FNI donne un nouveau coup à la sécurité européenne, alors que l’UE n’est pas partie au traité et se trouve bien démunie. Au-delà, cette décision relancera la course aux armements, y compris nucléaires. Elle donne finalement une certaine liberté de manœuvre aux Russes sans pour autant lier les Chinois. Car nucléairement, nous sommes désormais dans un jeu à plusieurs acteurs : définitivement sortis du monde bipolaire de la Guerre froide.
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