Contrairement à l’image qu’on s’en fait, l’Allemagne est aujourd’hui dans une profonde instabilité. Elle est évidemment politique mais aussi économique, sociale et stratégique. Dès lors, elle revient plus que jamais à ses seuls intérêts géopolitiques, aussi bien dans l’espace européen que dans le champ mondial. Elle reste donc très méfiante envers d’improbables avancées européennes qui ne lui paraissent pas constituer la solution à ses problèmes. La France doit comprendre le retour de cette question allemande avant de s’engager dans une stratégie flamboyante qui ne correspond pas aux attentes de son partenaire.
Dans les crises, le fond des choses se fait voir. Ainsi aujourd’hui la fragile gouvernance mondiale est affectée par le retour en force des identités collectives et des ressorts profonds des peuples qui reprennent la main sur des États illégitimes, des démocraties confisquées ou des systèmes qui négligent leurs intérêts ou leur poids réel. Ainsi en va-t-il en Europe, aux États-Unis, en Russie et en Chine. Quelles leçons en tirer pour la France?
Divorce à l’italienne
Les élections italiennes ne constituent pas une menace populiste, comme certains se plaisent à les réduire. Elles sont une alternance démocratique qui vient rompre avec sept ans de gouvernements “techniques”, inspirés par les règles de l’UE, et qui n’ont pas donné de résultats satisfaisants, que ce soit sur le plan économique ou sur la question des migrants. A force de clamer qu’il n’y a pas d’autre politique, de dire que la politique ne sert à rien devant la raison économique et technocratique, on affaiblit la démocratie. Or, les peuples ont leur mot à dire, que cela nous plaise ou non.
Lorgnette : Le Maître Hassner
JDOK
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