On avait fait l’éloge du débat stratégique en mai (cf. LV43). Celui que doit susciter le prochain scrutin présidentiel reste indigent en cette rentrée dominée par le choc des égos. Les prochaines « primaires » des formations politiques occupent l’espace public et occultent toute approche globale. Le temps disponible se rétrécit pour penser notre projet stratégique. D’où un débat épisodique, émotionnel, bas de gamme. Quinquennat et primaires ont eu raison de la dimension stratégique de la désignation d’un chef de l’État dans la Ve République. […]
La mondialisation en panne
Le récent sommet du G20 à Hangzhou (Chine) a suscité peu d’intérêt. Il était pourtant symptomatique de la panne d’une certaine mondialisation et de la fluidité des rapports de force internationaux, tout comme le sommet de l’ASEAN qui suivit. Simultanément, l’amende de l’UE contre Apple apparaissait comme un signal important, à la fois de la lutte contre les grands groupes apatrides mais aussi de l’utilité de l’UE . […]
JDOK
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Crise de l’euro, crise grecque, crise des réfugiés, attaques inspirées par le jihad, dérives populistes, Brexit pour conclure cette litanie de désordres … La construction européenne est en panne et l’Europe en crise. Chacun le sait désormais et tous sont d’accord sur la nécessité du changement. Non tant de l’Europe qui n’en peut mais de l’Union européenne, tant l’échafaudage institutionnel apparaît à la fois figé (trop?) et partiellement la cause de bien des maux, même s’il contribue sans doute à en éviter d’autres. Cette Union peine à porter la construction européenne et pour certains l’a entrainée dans une voie sans issue. Aussi entend-on des propositions alternatives souvent anciennes parfois nouvelles : référendum ici, retour à une Europe carolingienne ici, à la CEE là, à une plus grande Europe, coopérations renforcées, fédéralisme intégral, noyau dur, cercles concentriques …
Tout est dit et son contraire sans que les arguments soient réellement convaincants.
Il paraît donc nécessaire de réfléchir à ce qu’on peut installer « après » cette Europe-là qui ne donne pas du tout satisfaction. Elle était jusqu’ici une « construction » : faut-il l’aménager, la déconstruire et bâtir autre chose ? Comment ? Avec quel architecte et quel plan ? Que faut-il préserver, améliorer, remplacer, exclure ? Faut-il « démonnetiser » l’Europe (si on nous permet ce néologisme), abandonner la méthode des petits pas, se replier sur un intergouvernemental coopératif limité ? Que mettre en commun, que conserver chez soi ?
Et puisque La Vigie s’occupe d’abord de stratégie, l’idée de partager la défense est-elle judicieuse ? Peut-on à la fois prôner à la manière gaulliste l’indépendance nationale et l’autonomie de décision, réintégrer l’Otan militaire et invoquer l’article 47-3 du traité de l’Union ? Le tout à l’abri d’une dissuasion nucléaire stratégique nationale que nos voisins refusent. Notre posture de sécurité est-elle cohérente, convaincante, efficace, rassurante ?
Autant de questions que nous nous posons de façon plus aiguë que jamais et que probablement vous avez également en tête.
Pour les aborder sans fard, nous organisons (en partenariat avec la Revue Défense Nationale) un débat à l’École Militaire, amphithéâtre de Bourcet le lundi 19 septembre prochain, de 18h00 à 20h00. Accès à 17h30 précises au 5 place Joffre (et non le 1, réservé au personnel travaillant à l’EM). Inscriptions limitées. Pour cela, s’inscrire avant le 15 septembre soir sur le lien suivant , remplir les champs obligatoire. Le 19, venir avec une pièce d’identité, obligatoire pour accéder au site (si et seulement si on a procédé à l’inscription préalable).
Interviendront Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères ; Coralie Delaume, journaliste et auteur de « Europe, les États désunis », Paris, Michalon, mars 2014 ; René Leray, ancien conseiller de Jacques Delors, professeur associé à l’université Saint-Louis de Bruxelles qui en ont accepté le principe. Les débats seront modérés par Jean Dufourcq, rédacteur en chef de la Vigie : pour cadrer les débats, vous pouvez lire ou relire le numéro 50 de La Vigie qui présente quelques options pour l’Europe.. Après une heure où les trois orateurs auront la parole, l’heure suivante sera dédiée au débat, entre eux et avec la salle.
A quoi servent les militaires, sinon à protéger notre pays des guerres et, quand elles sont là, à les gagner ? À quoi sert le débat stratégique, sinon à placer les intérêts et les responsabilités de sécurité de la France sur l’échiquier de la conflictualité actuelle pour faciliter la compréhension, la décision et l’allocation des ressources nécessaires à nos engagements au service de la défense du pays, de la paix et de la sécurité internationale ? Mais, il est vrai que, fatiguée de grandeur, la France demande plus de sécurité, moins d’initiatives, de responsabilités, moins d’aventures, ce que diagnostiquait Chaunu, il y a 20 ans déjà. Aussi le débat stratégique est-il atone comme si on renonçait à en faire dépendre notre sécurité et à mobiliser les Français. […]
Priorités à l’est de l’Europe
Les priorités stratégiques françaises sont bien connues : cadre européen réaffirmé, lutte contre le jihadisme, action en Afrique, présence active au Moyen-Orient, influence dans nos zones d’intérêt (océan Indien, Polynésie, Caraïbes). Mais à l’heure où les programmes des divers candidats à la présidentielle donnent tous la primauté à l’Europe, nul ne relève que les Européens de l’Est ont des perceptions différentes des nôtres. Or il n’y a pas de stratégie européenne possible sans politique russe. […]
Lorgnette : Tournant tunisien
Stratégie 2017 : vu de Bamako (Moussa Mara)
Le principal atout de la posture stratégique de la France aujourd’hui est son influence culturelle dans notre espace, qui est véhiculé par la langue, les pratiques administratives et étatiques et la devise de la République qui fait encore écho en Afrique francophone. […]
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