Le chantier stratégique actuel

A la veille de l’été, on note de multiples rencontres, réunions, concertations dans des formats variés entre opérateurs de la planète qui se repositionnent. Tous se projettent dans l’ère stratégique nouvelle qu’a ouvert l’an dernier la guerre en Ukraine. Il en résulte un grand chantier stratégique aux multiples fronts qui ouvrent la voie à une société internationale multiple aux clivages nouveaux.

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Actualité aérienne

A la suite de la guerre d’Ukraine, Le salon du Bourget est l’occasion de revenir sur quelques points de l’actualité aérienne : aussi bien les leçons tactiques et stratégiques que les dimensions techniques et les enjeux programmatiques et industriels.

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LV 219 (Gratuit) : Une LPM finalement convenable | Illusion stratégique | Lorgnette : BRICS et NBD

Lettre de La Vigie, en date du 7 juin 2023

Une LPM finalement convenable

Hâtivement décidée et préparée, précédée d’une médiocre Revue stratégique, la Loi de Programmation Militaire est pourtant ambitieuse bien qu’elle constitue encore une loi de rattrapage. Les 413 milliards d’euros permettront de continuer à densifier les armées sans tomber dans le piège de la haute intensité qui serait l’horizon indépassable de toute stratégie. Mesurée et équilibrée, elle maintient une prudente cohérence.

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Illusion stratégique

Toute puissance héritée se crée une bulle d’illusion dans laquelle n’entrent que ses amis et alliés, ou ceux qu’elle considère comme tels. Il n’y a ainsi pas de place pour le conflit, ce qui conduit à nier l’autre en tant que potentiel opposant et à édulcorer le vocabulaire. Le bien commun n’existe plus puisqu’une seule voix est admise, pas plus que la stratégie, qui vise notamment à le défendre. Le stratège serait-il une personne en voie de disparition ?

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Lorgnette : BRICS et NBD

La récente réunion des ministres des affaires étrangères des BRICS qui s’est tenue au Cap peut être lue diversement. Les médias occidentaux ont surtout cherché à savoir si V. Poutine obtiendrait l’immunité diplomatique pour le sommet de cet été, sachant qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI. Officiellement, les BRICS n’ont pas caché leur agacement devant le fonctionnement actuel de la société internationale ni surtout devant la priorité donnée à la guerre d’Ukraine, alors que « le sort des pauvres est oublié ».

Là n’est pourtant pas le plus important : en effet, les ministres ont surtout discuté de la mise en place d’une monnaie commune « y compris sur la manière dont elle pourrait protéger les autres pays membres des répercussions de sanctions telles que celles imposées à la Russie » (lien). Pour cela, les BRICS utiliseront la Nouvelle banque de développement (NBD) qui pourra accorder des prêts en monnaie locale. Il s’agit clairement d’une défiance envers les États-Unis et le dollar. Enfin, l’Arabie Séoudite était invitée au sommet tandis qu’une vingtaine de pays veulent adhérer au cercle. Une convergence politique est en train de se bâtir : c’est nouveau (voir dossier n°9).

JOCVP

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Illusion stratégique (LV 219)

Toute puissance héritée se crée une bulle d’illusion dans laquelle n’entrent que ses amis et alliés, ou ceux qu’elle considère comme tels. Il n’y a ainsi pas de place pour le conflit, ce qui conduit à nier l’autre en tant que potentiel opposant et à édulcorer le vocabulaire. Le bien commun n’existe plus puisqu’une seule voix est admise, pas plus que la stratégie, qui vise notamment à le défendre. Le stratège serait-il une personne en voie de disparition ?

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LPM, officiers et esprit chasseur

Nous sommes heureux d’accueillir ce texte du LCL (R) Aubagnac qui analyse le rôle des mentalités d’officiers dans la constitution de la LPM. Merci à lui. LV

L’esprit chasseur, qui pige et qui galope, et la LPM …

Source : https://www.ledauphine.com/drome/2016/05/11/une-renaissance-historique-au-7e-bataillon-de-chasseurs-alpins

Dans un article du journal L’opinion du 22 mai, Jean-Dominique Merchet donne à lire une belle synthèse consacrée à la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) « Budget des armées : de l’argent, pas d’audace ». Il écrit  « Les députés entament ce lundi l’examen de la loi de programmation militaire 2024-2030. Elle prévoit une forte augmentation des crédits, sans bouleversements malgré la guerre d’Ukraine ». https://www.lopinion.fr/politique/budget-des-armees-de-largent-pas-daudace . Cet article montre pourquoi cette LPM serait partiellement inadaptée aux enjeux militaires et de sécurité internationale de demain. Il insiste sur le fait que le poids de la vision du président de la République, chef des armées, sur ces questions est déterminant. Toutefois, d’autres questions peuvent se poser. Le président de la République ne devrait pas être seul pour effectuer des choix : il y a un gouvernement et des élus mais aussi la haute hiérarchie militaire qui est en mesure d’éclairer, dans son domaine de compétence, l’action et les choix du gouvernement et de la Nation. Et il y a aussi l’opinion publique. Quelques questions peuvent être posées pour examiner comment ces diverses strates agissent, ou pas, dans le processus de décision.

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LV n° 213 : Afrique adieu ! | Nouvelles questions nucléaires | Lorgnette : Accord arabo-persique

Lettre de La Vigie du 15 mars 2023

Afrique adieu !

Du discours de Ouagadougou en 2017 à celui de Paris en 2023, une constante apparaît : l’inexistence de la politique africaine de la France. À cela s’ajoutent des relations délicates que l’on voit dans des gestes peu diplomatiques. Face à ce constat, sommes-nous condamnés à dire : Afrique adieu ?

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Nouvelles questions nucléaires

Obnubilés par la guerre en Ukraine, nous ne voyons pas les profondes modifications stratégiques qui s’exercent ailleurs, par exemple dans le domaine nucléaire : fin du monopole balistique, ambiguïté des porteurs, sanctuarisation agressive, décès du contrôle des armements, mise en question de la non-prolifération sont autant de questions qui rétroagissent sur le théâtre européen.

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Lorgnette: Accord arabo-persique

La récente annonce d’un accord irano-séoudien, conclu qui plus est sous les auspices de la Chine, a sonné comme un coup de tonnerre. L’Arabie annonçait depuis quelque temps sont désir de s’affranchir du pacte du Quincy (LV 205). Elle n’a pas signé les accords d’Abraham entre Israël, les EAU et Bahreïn et le récent raidissement israélien ne doit pas la rassurer. Quant à l’Iran, la poursuite de l’enrichissement d’uranium malgré les sanctions et les négociations du JCPOA, l’entente avec la Russie et la récente grogne populaire favorisent un changement de posture stratégique.

L’accord donne l’impression d’un simple rétablissement des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran. Il semble comporter une dimension sécuritaire dont on verra la mise en œuvre au Yémen, où les Séoudiens semblent négocier tandis que les EAU et les Américains s’y refusent. Au fond, l’Arabie semble vouloir diversifier ses sources de sécurité et ne s’en remet plus uniquement aux États-Unis. Washington qui s’est désintéressé du Moyen-Orient paye ainsi son abstention et sa perte de crédit. Quant à la Chine, elle réunit deux des principaux fournisseurs d’hydrocarbures : cela lui suffit.

Le puzzle bouge dans la région…

JOCVP

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Nouvelles questions nucléaires (LV 213)

Obnubilés par la guerre en Ukraine, nous ne voyons pas les profondes modifications stratégiques qui s’exercent ailleurs, par exemple dans le domaine nucléaire : fin du monopole balistique, ambiguïté des porteurs, sanctuarisation agressive, décès du contrôle des armements, mise en question de la non-prolifération sont autant de questions qui rétroagissent sur le théâtre européen.

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Pourquoi n’a-t-on pas dissuadé Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine ? – Réflexions autour de la dissuasion comme pratique des relations internationales (S. Audrand)

Nous sommes heureux de publier ce texte de Stéphane Audrand qui est consultant en risques internationaux (à son compte depuis 2013), historien (de formation) et officier de réserve (marin, en poste à la DGRIS). LV

Pourquoi n’a-t-on pas dissuadé Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine ? C’est une question récurrente depuis le 24 février 2022. Indéniablement, les mécanismes internationaux de sécurité collective censés décourager le recours à la guerre ont échoué, de même que les tentatives directes de dissuader Vladimir Poutine.

Source

Or la réponse à cette question de l’échec de la dissuasion est loin d’être triviale : si la dissuasion est une pratique immémoriale, qui renvoie à une médiation entre individus autour d’un acte que certains souhaitent empêcher d’être commis, elle revêt à l’ère nucléaire une importance cruciale pour la sécurité des nations et l’avenir de la planète. Se pencher sur tout échec de la dissuasion est donc primordial pour espérer corriger les processus qui auraient pu, qui auraient dû permettre d’éviter la guerre. S’agissant de l’invasion de l’Ukraine, il est vraisemblable que la dissuasion a été mise en échec par un mauvais calcul stratégique, de part et d’autre : si le déclenchement de la guerre est sans équivoque de la responsabilité de Vladimir Poutine, cela ne veut pas dire que l’Ukraine et ses soutiens n’ont pas fait quelques erreurs de signalement qui ont échoué à dissuader le maître du Kremlin. Si le président russe a sans doute sous-estimé le coût et les risques de son action et surestimé les bénéfices, les pays occidentaux ont sans doute été inefficaces dans les signaux à envoyer à la Russie, nécessaires pour le calcul stratégique rationnel. Et, sur le plan irrationnel, nous n’avons pas suscité la peur.

Pour mieux appréhender la complexité du dialogue qu’est la dissuasion, il n’est pas inutile de revenir à quelques fondamentaux de ce qui reste, au-delà des théories, une pratique quotidienne entre États, toujours changeante. Le mythe de la « stabilité stratégique » doit plutôt céder la place à la reconnaissance d’une perpétuelle « instabilité corrigée en temps réel ».

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La Vigie n° 208 : Le deuxième 21ème siècle | Les mots qui piègent | Lorgnette : Benoît XVI, dernier moderne

Lettre de La Vigie, du 4 janvier 2023

Bonne année 2023 !

Le deuxième 21ème siècle

La conjonction de la pandémie mondiale et de la guerre en Ukraine a fait basculer le monde dans un deuxième XXIe siècle aux contours confus. La conflictualité libérée est désormais auto-entretenue et la planète de 8 milliards d’habitants ne bénéficie plus du recours aux régulateurs hérités du XXe siècle qui avaient permis d’aborder en sûreté relative la fin de la Guerre froide. Ce dangereux basculement dans la jungle stratégique semble irréversible. La France doit prendre en compte cette nouvelle réalité stratégique.

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Les mots qui piègent

En stratégie et en relations internationales, les mots comptent. Or, le discours contemporain ne cesse d’utiliser des mots qui reposent sur des conceptions passés et qui n’aident pas à comprendre, partant à résoudre, les conflits du moment : Guerre, Paix, Droit de la guerre, victoire, territoire, négociation en sont les exemples les plus frappants.

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Lorgnette : Benoît XVI, dernier moderne

Le décès de Joseph Ratzinger marque la fin d’une époque. Voici en effet un pape qui aura été le dernier moderne.

L’intellectuel progressiste de l’après-guerre, acteur influent du concile Vatican II, s’était peu à peu transformé en gardien rigoureux d’une ferme tradition catholique. Élu pape sans l’avoir désiré, mal à l’aise avec les médias, il choisit le nom de Benoît en référence à Benoît XV et ses tentatives de paix lors de la 1ère guerre mondiale et à Saint-Benoît, patron de l’Europe : un pape très européen, finalement, peu en phase avec la planétisation du monde qui l’entourait.

C’est au fond le dernier moderne : il a prêté sa plume à Jean Paul II pour l’encyclique Fides et ratio de 1988, qui reflétait parfaitement son esprit rationnel. Il était déstabilisé par le monde contemporain, post-moderne, où l’émotion et la mousse médiatique prédominent sur la recherche du vrai. Aussi retiendra-t-on surtout son « renoncement » à l’état papal en 2013, laissant le siège de Pierre à un successeur plus à l’aise avec les nouvelles conditions du moment. Cet intellectuel n’était ni pleinement pasteur, ni véritable homme de pouvoir. Exemple rare d’un homme parvenu au sommet sans l’avoir recherché.

JOCVP

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Crédit photo : Thomas Hawk on Visualhunt

Les mots qui piègent (LV 208)

En stratégie et en relations internationales, les mots comptent. Or, le discours contemporain ne cesse d’utiliser des mots qui reposent sur des conceptions passés et qui n’aident pas à comprendre, partant à résoudre, les conflits du moment : Guerre, Paix, Droit de la guerre, victoire, territoire, négociation en sont les exemples les plus frappants.

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