Cyber et drones (P. Etcheverry)

Ce livre paru il y a un an n’a pas reçu l’écho qu’il mérite. Il s’inscrit dans ce champ classique de l’art de la guerre qui consiste à analyser le recours à la technique, source de révolution, de rupture et de bouleversement stratégiques.

Après l’arme atomique dont on avait pensé que l’usage interdirait la guerre, ce qui ne fut pas, car la guerre entre sociétés semblables et « du fort au fort » fut remplacée durant les décennies de la guerre froide par des guerres périphériques, révolutionnaires, de décolonisation, où chacun des leaders de chaque camp, détenteur de l’arme ultime, s’ingérait. L’URSS abattue, on pensa alors « tirer les dividendes de la paix » puisque les États-Unis, vainqueurs du duel, se retrouvaient sans ennemi de leur niveau. C’était même la fin de l’histoire[1] par la victoire de la liberté.

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La Vigie n° 121 : Il n’y a pas de cyberguerre | L’équation de la stratégie | Lorgnette: Désescalade

Lettre de la Vigie du 3 juillet 2019

Il n’y a pas de cyberguerre

L’expression cyberguerre sonne bien et est régulièrement employée par beaucoup : Pourtant, elle est fausse, ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas une cyberconflictualité latente marquée par l’opposition de tous contre tous. Par ailleurs, la guerre n’ignore le cyberespace car il y a au contraire beaucoup de cyber dans la conduite de la guerre et des opérations militaires.

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L’équation de la stratégie

La grande stratégie est l’art des combinaisons. L’équation de la stratégie de la France est simple à énoncer, mélange de défense d’intérêts, d’exercice de responsabilités, de valeurs assumées, d’atouts valorisés et de faiblesses compensées. Dans la friche stratégique actuelle elle est difficile à établir, notamment en présence d’une profonde crise européenne et d’une panne de multilatéralisme.

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Lorgnette : désescalade

Entre Iran et États-Unis, le torchon brûle depuis des semaines et les observateurs peinent à décoder les discours menaçants, les invectives vengeresses et les déclarations provocatrices. On notera que l’initiative de la dérégulation vient de Washington depuis deux ans, d’un président qui jette aux orties l’Accord de Paris, le JCPoA iranien, le traité FNI et tout dispositif multilatéral qui amoindrirait la position de force à partir de laquelle il veut restaurer la prédominance des intérêts américains dans le monde. On a noté avec intérêt que le clan des Européens était resté uni dans la préservation de cet accord avec l’Iran et qu’il s’est engagé dans une résistance résolue à la position américaine. L’Occident n’est plus ici qu’une fiction, les intérêts et les méthodes divergent.

Restent deux pays bien embarrassés qui tentent de s’entremettre avec des atouts pour le faire, le Japon et la France, dont les analyses stratégiques convergent de mieux en mieux, notamment sur les questions maritimes. Lors du dernier G20, bien décevant par ailleurs, ils ont été des artisans de la désescalade.

La désescalade, voilà bien la grande stratégie dont la France doit être l’artisan inlassable dans le monde (LV 89).

JDOK

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Crédit photo : trendingtopics on VisualHunt / CC BY

Il n’y a pas de cyberguerre (LV 121)

L’expression cyberguerre sonne bien et est régulièrement employée par beaucoup : Pourtant, elle est fausse, ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas une cyberconflictualité latente marquée par l’opposition de tous contre tous. Par ailleurs, la guerre n’ignore le cyberespace car il y a au contraire beaucoup de cyber dans la conduite de la guerre et des opérations militaires.

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La Vigie n° 105 : Isolat Britannique | Finir les guerres | Lorgnette : Cyberpaix

Lettre La Vigie n°104- 21 novembre 2018. Nouvelle procédure !

Isolat britannique

Le Brexit aura peut-être lieu. Il manifeste tout d’abord une représentation britannique du destin commun, finalement différente de l’habituelle préférence pour le grand large énoncée par Churchill. Il y a un exceptionnalisme britannique et surtout une fierté de l’histoire anglaise au XXe siècle qui expliquent en grande partie la décision du Brexit. Notons que cette décision réveille des questions régionales compliquées (Écosse, Irlande du Nord) mais que Londres devrait trouver les moyens d’alliances fluides, peut-être plus adaptées au XXIe siècle. Le départ du Royaume-Uni n’ouvre pas la porte à d’importants développements en termes d’Europe de la défense et Paris aura intérêt à conserver l’entente cordiale qui a réussi il y a un siècle aux deux vieilles nations.

Lien vers Isolat britannique

Finir les Guerres

Voici un retour sur quelques guerres récentes menées par la France dont les conclusions l’ont marqué profondément ou qui ont mal fini pour n’avoir pas su établir de vraies paix durables: les deux guerres mondiales, la guerre d’Algérie, la guerre froide, les opérations au Mali.

Lien vers Finir les guerres

Lorgnette : cyberpaix

Lors du Forum de Paris, au lendemain du 11 novembre 2018, le Président de la République a proposé un accord mondial de cybersécurité. Ce pacte a réuni les signatures de 51 pays, 224 entreprises et 92 ONG. Voici donc un nouveau champ stratégique, le cyberespace. Il est entré dans nos vies de multiples façons (LV 83) et il défie bien de nos habitudes, notamment dans la gestion politique des affaires de la cité. Logiquement, les méthodes habituelles ne suffisent plus. On peut alors se féliciter de cette ambition mondiale et surtout de la diversité des signataires, qui signifie une nouvelle approche de la régulation publique.

Mais on peut trouver le texte bien léger et peu exécutoire (pour de multiples raisons). Constatons plutôt que d’emblée, son utilité est mise en doute : ainsi, les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Iran, Israël et la Corée du Nord n’ont pas signé l’accord. Il s’agit non seulement de pays parmi les plus puissants dans le cyberespace (notamment les États-Unis et la Chine) mais surtout des pays qui sont tous fortement mêlés à toutes les attaques des dernières décennies dans le cyberespace. Cela réduit d’autant la portée de ce pacte cyber !

JDOK

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Source :(Mick Baker)rooster on Visualhunt / CC BY-ND

 

 

Comment gagner une guerre perdue ? P. Bellanger

Pierre Bellanger est le PDG de Skyrock. Quelqu’un a priori de très loin des préoccupations de La Vigie. Détrompez vous : il a publié il y a trois ans un livre saisissant, « La souveraineté numérique« . Il y  montrait à quel point l’avènement des résogiciels aliénait totalement notre richesse actuelle et future, celle de la maîtrise de la donnée. A l’époque décrié, il a depuis conquis les esprits car peu à peu, après les différentes affaires de perte de contrôle national de nos champions économiques, on s’est peu à peu aperçu qu’il était prophète. Pour vous en rendre compte, voici le texte de sa dernière conférence, prononcée au Ministère des Armées 21 décembre 2017  (nous remercions l’OGTDA ainsi que M. Bellanger de nous autoriser à le publier). Où l’on s’aperçoit que les choses ne se sont pas vraiment améliorées. Et que c’est absolument stratégique de se réveiller. Bonne lecture. JDOK

Nous ne reconnaissons pas les choses d’après ce qu’elles peuvent être en soi, mais seulement telles qu’elles apparaissent. Voilà ce qu’enseignait le philosophe grec Démocrite, il y a 2 500 ans. Nous connaissons le monde objectif par la médiation de nos sens dont la compréhension par notre mental établit une représentation. Schopenhauer, poursuivant cette thèse, réduisit notre connaissance du monde à la seule façon qu’à notre esprit d’en élaborer une reproduction : le monde est ma représentation, écrivait‐il. Et la conjugaison collective de ces représentations individuelles, nous l’appelons la réalité. Mais, entre le réel et notre médiation biologique, formatrice de notre représentation, vient désormais s’intercaler une médiation technologique nouvelle : le réseau numérique. Notre présent passe par l’écran. Notre quotidien n’est plus envisageable sans un terminal mobile à portée de main. La part d’information provenant de cette intermédiation électronique est croissante. Les machines nous donnent les réponses. Cette interface informatique est une nouvelle peau entre le monde et nous, un technoderme, par lequel l’essentiel transite. Parallèlement, le réseau est le nouveau système nerveux : il innerve la ville, le pays, la planète. De notre battement cardiaque au trafic aérien, il capte, collecte, traite et intègre les données. Continue reading « Comment gagner une guerre perdue ? P. Bellanger »

N° 83 – 6 décembre 2017 : Enjeu calédonien – Stratégie digitale – Vu de la Lorgnette : Diplomatie et stratégie.

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Enjeu calédonien

Dans un an, la Nouvelle Calédonie aura redéfini les termes de référence de sa souveraineté comme le prévoient les accords de Nouméa de 1998. Il est possible que ce rendez-vous politique conduise à une forme originale d’indépendance déléguant en retour à la France une partie de ses responsabilités stratégiques. Cette formule pourrait servir de base à d’autres évolutions statutaires des outremers français et dessiner une nouvelle personnalité d’une France plurielle à l’échelle du monde.

 

Stratégie digitale

Loin des fantasmes publics autour de l’Intelligence Artificielle, les armées font face à la quatrième révolution informatique, après celle de l’ordinateur individuel, de sa mise en réseau et des réseaux sociaux. La transformation digitale constitue ainsi un nouveau défi qui s’ajoutera à ceux du C4 et du cyber. De l’internet des objets à l’infrastructure en nuage, de la réalité augmentée aux intelligences artificielles, voici autant de défis stratégiques qu’il faut relever, du point de vue technique, tactique, stratégique ou des compétences à développer : un nouveau champ de réflexion s’ouvre à nous.

Lorgnette :   Diplomatie et stratégie digitale

JDOK

Photo crédit :  Roger Le Guen on Visual hunt / CC BY-NC-SA

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Il y a deux affaires Sony

L’affaire Sony Picture Entertainment (SPE) constitue probablement sinon un tournant, du moins un de ces grands marqueurs historiques qui font date, du moins dans la petite histoire de la cyberconflictualité. Pour deux raisons : la première tient à la cyberstratégie d’entreprise, puisque désormais les PDG ne pourront plus déléguer la cybersécurité à un vague sous-collaborateur du DSI. Avec Sony, chaque dirigeant prend conscience que la seule valeur de son entreprise (ou presque…) ce sont les informations. Et que le cyber, c’est d’abord une affaire d’information. La seconde raison tient à la couche géopolitique qui très rapidement fut ajoutée par le gouvernement américain, mettant en cause, de façon peu convaincante, la Corée du Nord. Ces deux caractéristiques exceptionnelles donnent à l’affaire SPE une notabilité qui restera.

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