Après les « perspectives du milieu terrestre » pour l’armée de Terre (LV 175), voici les « enjeux du milieu maritime » pour la Marine nationale qui retrouve les grands espaces d’un déploiement sur les quatre fronts navals et stratégiques qui lui échoient et qui réclament de bien plus nombreux moyens. Une stratégie maritime intégrale de la France émerge comme une nouvelle ambition de la France pour le XXIe siècle.
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Comme il faisait trop chaud pour aller à la plage même à celle de Saint-Marc-sur-Mer chère à Jacques Tati, qu’il ne pleuvait pas assez pour aller à la crêperie et que le Monopoly n’est amusant que lorsqu’on triche, la France a joué cet été au Risk. Mais plutôt que d’envahir le Palatinat avec Monsieur de Turenne, elle a rétabli le mandat SDN sur le Liban et déclaré la guerre au Divan. Elle va donc refaire Lépante, où nous étions d’ailleurs absents.
On ne sait pas trop avec quoi cette bataille navale va se jouer, la Royale étant en extrême tension, ni avec qui au côté des Hellènes. En revanche on sait contre qui, puisque tandis que les marines grecque, française et italienne faisaient des manœuvres conjointes fin août, les galères de la Sublime Porte procédaient de même avec l’US Navy. Dès lors la question elle est vite répondue : en cas d’affrontement avec les Turcs, les Américains ont déjà choisi leur camp – comme à Suez en 1956.
Bien sûr pour l’instant Monsieur Trump joue les lointains, mais ça ne saurait durer. En 1956, les pilotes franco-britanniques de Mousquetaire avaient trouvé, en arrivant au-dessus de Port-Saïd, des unités de la VIth Fleet amarrées à couple avec les frégates égyptiennes. La prochaine guerre navale sera épique comme un western : le Bon c’est nous, la Brute c’est Erdogan, mais le Truand c’est Trump.
Il nous reste la guerre des gros mots et des petites menaces, mais sur ce terrain le Sultan ne craint personne, autant tenter de couvrir une trompe de chasse avec un galoubet. Et du côté de Washington on est d’autant plus serein qu’un nouveau départ de la France du commandement intégré n’aura pas de conséquence, on reviendra simplement aux accords précédents qui satisfaisaient tout le monde. Pour le reste, OTAN ou pas, notre armée est vassalisée pour longtemps par le jeu des standards et des normes, de l’interopérabilité et des accords bilatéraux noués avec le Pentagone. Et notre front avancé au Sahel, là où nos croisés défendent l’Occident et la morale face aux déferlantes djihadistes, tel Kitchener à Ondurman (avec le succès en moins), ne compte-t-il pas ? Encore faudrait-il que les Américains s’intéressent à l’Afrique et sachent où elle se trouve, même si Mark Twain disait que la guerre a été inventée pour apprendre la géographie à ses compatriotes. Qu’avons-nous alors à négocier dans cette partie de Risk ? Rien. Voilà ce que c’est que de nous être contenté il y a dix ans du strapontin de l’Allied Command Transformation comme du clairon de Gunga Din. À l’image des années trente, nos objurgations littéraires font puissamment rire.
De toute manière, comme dit, chez Sergio Leone, le Truand à un intrus trop bavard, « When you have to shoot, shoot, don’t talk ! ». Ou, pour citer Turenne à un de ses officiers, du temps qu’on jouait à la guerre pour de vrai : j’ai un conseil à vous donner, toutes les fois que vous voudrez parler, taisez-vous !
Le Cadet
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