LV 233 : Perspectives 2024 | Un seul objectif : la victoire ! | Lorgnette : 2023, année chaude

Lettre de La vigie du 10 janvier 2024

Perspectives 2024

2023 a été une année globalement sombre (guerres d’Ukraine, de Gaza, du Soudan, de Birmanie, crises du Sahel ou du Yémen) avec cependant quelques éclairs positifs. 2024 propose une UE dans l’incertitude, des États-Unis fragilisés, un Proche-Orient en grande tension, une Asie qui suit son cours, une Afrique en tourment et une France indécise.

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Un seul objectif : la victoire !

Les crédits alloués aux forces armées sont en forte augmentation partout dans le monde. Inversement, bon nombre d’opérations et de guerres, surtout occidentales, se sont enlisées ou ont fini par échouer, les dernières années. Se pose donc crument les questions : à quoi sert l’armée et comment obtenir la victoire? Une relecture de Clausewitz paraît sage pour répondre à ces questions très actuelles.

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Lorgnette : 2023, année chaude

Météo-France le précise dans une note parue le mois dernier :  l’année 2023 est l’année la plus chaude depuis le début de l’ère préindustrielle (1850-1900). Elle dépasse 2016 et 2020, 2ème et 3ème. La température de la planète est supérieure de 1,4 °C à la moyenne « normale ».

Si localement, certaines régions ont pu connaître des températures inférieures à ces moyennes de longue durée (pendant peu de temps), les conséquences globales sont nettes : la banquise s’est rétractée, de nombreuses régions ont connu des records de chaleur, les incendies se sont multipliés comme les inondations, des espèces disparaissent. 2023 sera aussi une des années les moins chaudes des années à venir : nous nous en souviendrons comme d’une année presque normale par rapport aux excès de température qui nous attendent demain.

Pour réduire les gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement climatique, deux options se dessinent : réduire notre production (donc la consommation d’énergie fossiles) ou parier sur des solutions technologiques qui tardent à venir avec l’ampleur voulue. Mais il faudra les deux si l’on veut pouvoir dire : « nous avons eu chaud » !

JOVPN

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LV 230 : La mer Rouge et son grand jeu | Monaco juché sur son rocher | Lorgnette : COP, 28ème du nom

Lettre de La Vigie du 29 novembre 2023

La mer Rouge et son grand jeu

Artère vitale du commerce international, particulièrement nécessaire aux Européens, la mer Rouge connaît des dynamiques stratégiques locales entre riverains, régionales avec les zones contiguës mais également mondiales, puisque les grands acteurs (États-Unis, Chine, Russie) y interviennent plus ou moins activement. Seule l’Europe prête peu d’intérêt à la zone. Vous avez dit géopolitique ?

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Monaco juché sur son rocher

Poursuivons le tour d’horizon des voisins terrestres la France en explorant la principauté de Monaco. Se rapprochant progressivement de la France en quête d’un protecteur, ce n’est qu’en perdant la plus grande partie de son territoire que son développement a réellement pu commencer. Aujourd’hui, les rapports sont amicaux et coopératifs, mais la France reste très présente, la souveraineté de Monaco reste relative.

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Lorgnette : COP, 28ème du nom

La prochaine conférence des parties (COP) sur l’environnement va s’ouvrir à Dubaï le 30 novembre. Elle poursuit une démarche lancée au Sommet de la Terre en 1992 à Rio et réunit experts et responsables chaque année sous l’égide des Nations-Unies et avec l’aide des experts du GIEC. Elle met en œuvre un protocole de Kyoto (signé en 1995 et ratifié en 2005) où les parties prenantes s’engagent à réduire de 5% les émissions de gaz à effet de serre. L’accord de Paris en 2015 prévoit de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C. L’an dernier à Charm el Cheik, un fonds d’aide au pays pauvres affectés par le changement climatique fut créé.

L’enjeu de cette édition vise la réduction des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole). Mais le climat stratégique actuel n’est pas propice à un accord international contraignant. Si pour l’UE il faut des engagements clairs de sortie, bien des pays du Sud dépendent encore des énergies fossiles pour leur développement, qu’ils le produisent ou qu’ils en aient besoin pour leur développement.

À côté des conflits en cours ou des luttes géopolitiques sous-jacentes, la mécanique de la négociation internationale est à la peine.

JOVPN

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Une stratégie de défense est-elle compatible d’une stratégie de développement durable ? (E. Patry)

Heureux de publier cet article de fond sur des impératifs stratégiques évidents, mas rarement conjugués… Merci Étienne Patry, notre chercheur associé… LV.

Depuis maintenant une dizaine d’années, le ministère des armées s’est lancé dans des actions de développement durable, matérialisées notamment dans une stratégie défense durable en 2016, une stratégie énergétique défense en 2020 et un éclairant thématique produit par le CICDE en 2021 sur les enjeux particuliers pour les armées induits par le changement climatique. Au tout premier abord il peut paraître assez paradoxal de considérer qu’un tel ministère responsabledans la stratégie de défense d’un État de la part de l’action violente de forces armées, puisse s’approcher de telles considérations[1]. En effet, d’une part la guerre en elle-même est le symbole du « non durable » par les destructions et les pollutions qu’elle engendre nécessairement quelques soient les précautions prises, d’autre part les équipements et armements doivent être conçus dans la logique de l’efficacité opérationnelle en priorité, ce qui suppose en première approche assez peu d’égard à l’endroit du développement durable. Il serait même dangereux de s’engager dans une voie dogmatique qui pourrait affaiblir durablement nos capacités de défense[2]. Les marges de manœuvre pour faire coexister une stratégie de développement durable et une stratégie de défense sont donc étroites.

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La Vigie 136 : Dissuasion nucléaire : le statu-quo | Écologie et stratégie | Mali : on parle vrai

Lettre de La Vigie du 19 février 2020

Dissuasion nucléaire : le statu-quo

L’analyse du discours de dissuasion nucléaire de la législature actuelle montre une continuité assumée et une ouverture assez théorique sur une perspective nucléaire stratégique européenne. On souscrira volontiers à cette prudence convenue. Les réactions enregistrées révèlent une rhétorique dont le sens s’estompe et la priorité s’efface malgré le désordre actuel.

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Écologie et stratégie

La préservation de l »environnement constitue une priorité mondiale : elle est pourtant rarement évoquée par les stratégistes. Or, en matière de gestion de ressources rares, il y a opposition entre une vision politique (l’écologie) et une vision économique (l’économie), malgré les excès idéologiques de certains. Une réponse à ce problème mondial devrait être logiquement multilatérale : le retrait américain des accords de Paris entrave cette approche. Il faut imaginer autre chose, d’autant que le facteur stratégique pèsera de plus en plus lourd dans les conflits de demain, prospective qu’il faut examiner dès aujourd’hui.

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Lorgnette : Mali : on parle vrai, fin du déni ?

En confirmant l’offre de contacts directs avec Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa, deux chefs jihadistes emblématiques, IBK, le chef de l’État malien transcende le dialogue national inclusif. Qu’a-t-il à offrir ?

Sans doute peu, sinon un vrai partage de vues politiques et sociales et même de responsabilités locales. De fait le cadre militaire a été bien renouvelé : renforcement français (600 hommes pour Barkhane et G5 Sahel) après le Sommet de Pau (LV 134), retour symbolique et négocié à Kidal d’un élément de l’armée malienne reconstituée (sur base de 2/3 de paramilitaires locaux), le 16 février, intégration dans les FAMA de 500 hommes du MSA pour Menaka et lancement de Maliko, vaste opération militaire malienne autonome de reconquête du territoire dont le théâtre Est couvre Gao, Menaka et Kidal.

Dans le même temps, le général (ex-capitaine putschiste) Sanogo a été élargi sans procès. Il s’agit de tenter de rassembler tous les acteurs maliens dans une coalition militaire malienne contre AW. Al Saharoui (EIGS) désigné à tous comme l’intrus terroriste à éradiquer. Puis on parlera de tout (politique, social, religion) Mais on parle côté français aussi. À voir, de près

JOCV

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Crédit photo : martina295 on Visual Hunt / CC BY-SA

Écologie et stratégie (LV 136)

La préservation de l »environnement constitue une priorité mondiale : elle est pourtant rarement évoquée par les stratégistes. Or, en matière de gestion de ressources rares, il y a opposition entre une vision politique (l’écologie) et une vision économique (l’économie), malgré les excès idéologiques de certains. Une réponse à ce problème mondial devrait être logiquement multilatérale : le retrait américain des accords de Paris entrave cette approche. Il faut imaginer autre chose, d’autant que le facteur stratégique pèsera de plus en plus lourd dans les conflits de demain, prospective qu’il faut examiner dès aujourd’hui.

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