La junte en place au Mali fait face à des problèmes gravissimes. Au début, tout était la faute de la France (sans qu’il soit besoin de mobiliser la propagande russe qui ne fit qu’utiliser un ressentiment largement partagé) : dix ans après Serval, la France démonta l’opération Barkhane en 2022. Les relations s’envenimèrent en 2023. Le 1er novembre dernier, le pouvoir de Bamako décida la suspension de la diffusion de TF1 et de LCI, comme si les deux chaînes françaises étaient responsables de la mauvaise situation actuelle.
Or, le groupe de mercenaires russes Wagner (rebaptisé Corps africain), initialement appelé pour assurer la sécurité du régime, montra à la fois son inefficacité militaire et sa propension à se servir sur le pays. Le Nord a été abandonné aux djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM en arabe). Ceux-ci poussent leur avantage et descendent jusqu’aux abords de la capitale.
Depuis septembre, ils ont entamé une sorte de blocus de la ville en attaquant des convois sur les routes vers Dakar et Abidjan. Mais le JNIM ne dispose que de 6.000 h environ, nombre insuffisant pour prendre le contrôle d’une mégapole de 3 Mh, mais assez pour causer des troubles proches du chaos et faire tomber la junte face au mécontentement.
Vu de Paris, ce serait tomber de Charybde en Scylla. La disparition de la junte ne susciterait aucun regret mais un pouvoir djihadiste à Bamako inquièterait encore plus. Le Sahel s’enfonce dans la crise.
JOVPN
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Olivier Kempf
