La rivalité entre les États-Unis, la Chine et la Russie (J. Shapiro)

Nous sommes heureux d’accueillir ce texte de Jeremy Shapiro, directeur d’études au sein du cabinet Geopolitical Futures (le nouveau cabinet de G. Friedmann). Il l’a prononcé l’autre jour, au festival de géopolitique organisé par nos amis de Limes, à Gênes. Nous remercions donc aussi bien J. Shapiro que Limes à cette occasion. JDOK

Avant de commencer, je dois féliciter l’Italie pour sa récente décision d’approuver l’initiative One Belt One Road de la Chine. J’ai entendu dire que l’Italie annoncera son soutien lorsque le président chinois Xi Jinping viendra en visite à la fin du mois. Je viens du Texas, aux États-Unis. J’aimerais que nous soutenions l’initiative One Belt One Road de la Chine dans notre pays également. Nous sommes Américains, et nous sommes Texans aussi, donc nous aimons l’essence, les armes à feu et les grands chapeaux et nous nous sentons très importants. Si la Chine investissait dans la construction d’un nouveau train à grande vitesse au Texas et aidait à construire de nouveaux ports à Houston, à la Nouvelle-Orléans et dans d’autres villes, cela améliorerait nos horribles problèmes de circulation. Je pourrais aussi rendre visite à ma famille plus régulièrement. Ce serait merveilleux.

Navires chinois escortant un bâtiment américain en mer de Chine méridionale. ©Belga

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La Vigie n° 95 (gratuit) – 23 mai 2018 : Trump, l’Iran et l’impuissance européenne – L’impossible régulation – Vu de la Lorgnette : Populisme irakien

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Lettre n° 95,  La Vigie du  23 mai 2018

 

Photo credit: IAEA Imagebank on VisualHunt.com / CC BY-NC-ND

 

Trump, l’Iran, l’Europe

La décision de Donald Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien n’a surpris que les crédules. Il confirme une promesse de campagne et met en œuvre sa politique de remise en cause de l’état du monde. Elle a bien sûr des conséquences au Moyen-Orient et sur l’ordre nucléaire. Elle a surtout des effets économiques très profonds qui affectent d’abord les Européens. Ceux-ci sont à l’heure de vérité, s’apercevant que l’État voyou n’est pas celui qu’ils croyaient. Réagiront-ils avec fermeté ou démontreront-ils, encore une fois, leur impuissance ?

 

L’impossible régulation

La régulation nucléaire stratégique a mis du temps à s’établir dans le monde bipolaire de la guerre froide. La dérégulation a commencé à la fin de celle-ci avec la multipolarité, les tolérances et les exceptions et les truquages. Elle s’amplifie avec le retrait américain de l’accord iranien qui menace la sortie de l’impasse coréenne, ignore la nécessaire valorisation de l’électronucléaire, renvoie des pays à rassurer vers une prolifération nucléaire militaire rampante. Le désarmement nucléaire n’est pas pour demain.

Lorgnette :  Populisme irakien

Photo credit: IAEA Imagebank on Visualhunt / CC BY-SA

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De la « décertification » de M. Trump (TFN)

Certification de l’accord nucléaire iranien, au-delà de la communication politique

1 – La question nucléaire iranienne, centrale dans la communication politique n’est pas le cœur du problème Iranien. Si l’Iran est confiné d’un point de vue économique c’est pour une raison très différente : ce pays est le laboratoire de la contre-mondialisation. S’il dérange, c’est qu’il a mis au point un système idéologique extrêmement élaboré prônant le rétablissement des frontières, la perpétuation des identités et désignant comme ennemi le mondialisme et son moteur.

Iran: Trump garde l'accord sur le nucléaire mais va imposer d'autres sanctionsSource

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N° 76 – 30 août 2017 : Libye, l’horizon s’éclaircit | Questions atlantiques | Trump et l’Afghanistan

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Libye : l’horizon s’éclaircit

La Libye a brièvement occupé les manchettes en juillet, à l’occasion d’une rencontre organisée à Paris entre deux des principaux protagonistes de la scène politique libyenne. Un peu plus tard, les opérations de sauvetage en Méditerranée centrale ont également suscité l’attention, avec le code de bonne conduite imposé par les autorités italiennes aux ONG secourant les migrants. À terre comme en mer, on commence à deviner quelques éclaircies.  […]

Questions atlantiques

Couvrant à peu près le cinquième de la planète (par la surface et la population riveraine), largement ouvert sur les deux hémisphères, le théâtre atlantique a connu de fortes tensions stratégiques au XXe siècle pour la sûreté de la navigation dans sa partie nord. D’abord pour assurer le ravitaillement intensif de l’Europe pendant la Première Guerre mondiale, puis gagner la bataille de l’approvisionnement stratégique de l’Angleterre et de l’URSS pendant la Seconde ; enfin, pour garantir pendant la guerre froide les « reinforcement /replenishment », les ReRe, ce lien transatlantique vital pour la sécurité de l’Europe. À la fin de la guerre froide, la disparition de l’URSS lui a fait perdre son caractère essentiel et le centre de gravité stratégique de l’Atlantique s’est déplacé au Sud, vers l’ouvert de Gibraltar et les zones troublées du Golfe de Guinée.    […].

Lorgnette : Trump et l’Afghanistan

JDOK

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N° 70 : Où va Trump ? | De la paix durable ? | Attaques à Londres

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Où va Trump ?

Nous avions réagi à l’élection de Donald Trump (cf. LV 55 et 56) pour ensuite l’évaluer en silence : il paraissait opportun de délaisser les imprécations si fréquentes et d’observer. Maintenant que sa première tournée internationale est achevée et que l’on commence à en voir les premiers effets, il est temps de caractériser cette politique. Car malgré ce que disent « les médias », elle a sa cohérence : le constater ne signifie pas qu’on l’approuve, mais plutôt qu’il est de bonne méthode d’étudier la stratégie de l’autre si l’on veut prendre l’avantage. Or, les indignations indignées (et fatigantes) ne contribuent pas au nécessaire réalisme. Certes, D. Trump détone face aux mœurs feutrées des élites transatlantiques. Il ne manque pas pour autant de finesse ni surtout de ligne politique. […]

De la paix durable

Repartons de la conclusion de notre précédent numéro : il faut réapprendre à penser la paix si l’on veut savoir faire la guerre. De même que la guerre a muté, sinon dans ses finalités, au moins dans ses formes, la paix a cédé la place à une crise permanente d’intensité variable, tensions brutales et détentes provisoires. Quel espace lui reste-t-il ? Est-elle autre chose que le silence des armes, un intervalle, une pause entre deux conflits ? Beaucoup de bons auteurs ont traité cette question ancienne. Il est vrai que la grande guerre et la vraie paix sont mortes ensemble, selon la belle formule du général Beaufre, il y a plus de cinquante ans. De même, on a mieux compris depuis la fin de la guerre froide que leurs syntaxes se métamorphosaient (cf. LV 16, 29, 35, 46, 69). Pareillement personne n’a oublié ces mauvaises paix qui laissaient intacts les problèmes et suscitaient de nouvelles guerres, comme après la Première Guerre mondiale celles de l’ex Empire ottoman, ou ces paix qui ont mal soldé les guerres de décolonisation, Quant à la fin de la Guerre froide, elle a ouvert une ère de dégel de tensions et de violences multiples. On le voit aujourd’hui dans les Balkans, l’Europe orientale, le Levant, le Sahel … […].

Lorgnette : Attaques à Londres

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Source image : Kentuckyguard via VisualHunt / CC BY-NC-ND

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N° 67 : Où va la Turquie ? | Autre chose, autrement | Corée du Nord et États-Unis

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Extrait des articles présents dans cette lettre :

Où va la Turquie ?

Trois jours après le premier tour de l’élection présidentielle, parler d’autre chose que de la France tient de la gageure, surtout après la pauvre campagne que nous avons eue. Cela étant, il n’est que voir l’intérêt inquiet que cette élection a suscité de par le monde pour relativiser aussitôt l’opinion malsaine de tous ceux qui se complaisent à décrire la France comme une puissance marginale. Pour autant, elle est loin d’être la puissance influente qu’elle pourrait être et devrait donc être. Cela étant noté, décentrer le regard permet de mieux apprécier, par contraste, ce qui advient chez nous. Le récent « référendum » qui s’est tenu en Turquie illustre que si notre démocratie est bien malade, les choses paraissent pires ailleurs. Le système turc semble très fragile […]

Autre chose, autrement

Une période vient de s’achever en France. C’est autre chose que les Français attendent et autrement qu’ils veulent vivre en France. Le dernier attentat sur les Champs-Élysées puis le premier tour présidentiel ont rappelé cette évidence. On ne peut plus vivre installés dans la précarité culturelle, économique, sécuritaire et la subir avec la patiente vertu des victimes désignées. On ne peut pas continuer à appliquer avec obstination des politiques publiques tenues en échec depuis quinze ans. On ne peut pas non plus s’en remettre à d’autres pour redéfinir nos points d’équilibre intérieur ni s’exonérer d’ambition nationale au motif que la crise est générale autour de nous. On peut encore moins dénoncer des commanditaires extérieurs quand les assassins sont citoyens français et quand on fraie avec ceux qui les soutiennent. […].

Lorgnette : Corée contre États-Unis

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Source image : Alain Bachellier via VisualHunt / CC BY-NC-SA

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Syrie : la nuit des dupes cachait un coup de billard (Th. de La Neuville)

Nous sommes heureux de publier cette courte analyse d’un de nos chercheurs associés, Thomas Flichy de La Neuville. Merci à lui. JDOK.

1 – La frappe de l’autre nuit montre le retour en force des néo-conservateurs au sein de l’appareil d’Etat américain. Ceux-ci étaient en compétition avec les isolationnistes pro-russes mais ont réussi à éliminer successivement le général Flynn puis Steve Bannon. Donald Trump leur a donné un gage symbolique cette nuit. Ceci va satisfaire les lobbys de l’armement qui craignaient par dessus tout, la fin des guerres américaines. Ceci va également satisfaire Israël dont les Etats-Unis se sont rapprochés. La frappe permet enfin de rassurer l’électorat américain qui était gêné par le rapprochement américano-russe. Elle lui donne l’illusion que l’Amérique demeure encore forte et indépendante. (cliquez ci-dessous pour lire la suite)

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Expulsion des agents russes: un règlement de compte entre Obama et Trump ?

En cette fin d’année, la presse grand public nous sollicite ! Après les Échos il y a deux jours, le Figaro aujourd’hui (lien ici), à la suite de la controverse Obama/Poutine. JDOK

FIGAROVOX/TRIBUNE.-Jean Dufourcq, amiral (2S), voit dans l’expulsion d’agents russes la volonté de Barck Obama de gêner les premiers pas de Donald Trump, en empêchant un rapprochement avec la Russie.


Jean Dufourcq, contre-amiral en 2e section, est aujourd’hui est Rédacteur en chef de La Vigie, lettre d’analyse stratégique. Il est membre honoraire de l’Académie de marine et ancien rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale.

Par un décret présidentiel, Barack Obama vient de prendre des mesures de rétorsion contre la Russie accusée d’avoir mené des cyberattaques contre les États-Unis pour influencer le cours de l’élection présidentielle américaine. Il s’agit d’une des dernières décisions du président partant qui donne l’impression de profiter de sa fin de mandat pour lâcher des coups qu’il avait longtemps retenus: c’est ce que suggère aussi la récente abstention aux Nations-Unies lors d’un vote condamnant la colonisation israélienne. Quelle est la portée de ces mesures antirusses ?

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N° 56 : Les Européens face à Trump | L’Europe, c’est stratégique

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Les Européens face à Trump

Dans la vague de surprise qui a frappé la planète après l’élection de Donald Trump (LV 55), le plus grand désarroi (hors Californie et côte Est) apparut en Europe. Subitement, ce qui était sûr ne l’était plus et les atlantistes qui règnent de ce côté-ci de l’Atlantique ne savaient plus à quel saint se vouer. L’UE perdait son plus fidèle soutien. Au sens propre, un monde s’écroulait, de façon plus déstabilisante que lors de la chute du mur : car alors l’Occident était du bon côté de l’histoire et soudainement, il se pouvait que ce ne fût plus le cas ! Cela était visible, au-delà de l’abattement des élites, dans des lieux aussi divers qu’à l’OTAN, à l’UE ou dans différentes capitales (Londres, Berlin, Varsovie, Paris). Subitement, malgré la sidération commune, la diversité s’affichait, de façon subtile mais nette.[…]

L’Europe, c’est stratégique

Mais ne faut-il pas la cantonner au stratégique ? On en a parlé avec le Brexit et reparlé depuis l’élection de D. Trump, y compris dans ces colonnes : LV 38 EUXIT, LV 46 BREXIT, LV 50 Options pour l’Europe. On en a débattu, en bonne compagnie[1].

Pourquoi y revenir?

C’est qu’encore une fois, la France ne peut s’exonérer d’un projet européen viable et fiable et qu’elle est attendue sur ce thème. L’élection présidentielle venant, le climat stratégique se détériorant, on attend qu’elle relance un projet de défense européenne, gage de son allant politique et de sa bonne foi européenne. Alors, pour éviter une nouvelle déconvenue, prenons le temps […]

Lorgnette : L’humeur des peuples

Source image European Parliament via Visual hunt / CC BY-NC-ND

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L’OTAN, du sommet de Varsovie à Trump

Lundi dernier, nous étions donc à l’Assemblée Nationale pour le colloque organisé par Participation et Progrès, avec notre partenariat, sur l’avenir de l’Europe.Voici un des textes qui a soutenu nos interventions.Il aurait pu faire tranquillement le  point de l’Alliance mais celle-ci est aussi sidérée que l’UE à la suite de l’élection de D. Trump. Il fallait donc une mise en perspective toute nouvelle.

Source

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